En préambule de cet article, je tiens à signaler qu'habituellement, je préfère éviter de faire des articles cinémasochistes sur des films dont j'ai déjà lu ou vu la critique, que ce soit sur Nanarland ou sur thatguywiththeglasses, et ce, afin d'éviter d'être influencé. Mais là, quand je suis tombé sur Ninja Terminator, c'était juste pas possible ! Il fallait que je le fasse. Attention les yeux, niveau nanar on caresse les hautes sphères. 

                                           

                                                   "La légende du guerrier Samouraï" Cette affiche vous ment !

Les ninjas, ces guerriers de l'ombre...Ils sont révérés et respectés par tous les nanardophiles et autres cinémasochistes déviants...Pourquoi, me demanderez-vous ? Et bien tout simplement car quand on pose son regard sur un nanar-ninja, on peut être sûr qu'on a fait le bon choix. Et avec un titre comme Ninja Terminator, on ne peut qu'être conforté dans cette impression. Ninja-Terminator est un film réalisé par le célèbre (enfin dans le petit monde des amateurs de nanars) Godfrey Ho, fameuse crapule du cinéma asiatique, qui, avec le soutient de son complice Joseph Laï se sont fait un nom dans le milieu du cinéma. Leur spécialité ? Les films deux en un. C'est-à-dire deux films qui n'ont rien à voir ensemble, reliés de façon totalement artificielle afin de créer un tout à peu près cohérent (et j'insiste sur l'à peu près). En général, il s'agit d'un mash-up entre un film de Hong-Kong et un film avec des acteurs occidentaux, comme l'inénarrable Richard Harrison, le légendaire ninja moustachu. 

          

                                             Un ninja en tenue de camouflage ! C'est du pur génie !

Le film se focalise sur le Golden Ninja Warrior, un bibelot sacré, qui, s'il ressemble à un objet art déco trouvable dans n'importe quel Casa ou La Foir'fouille, possède le pouvoir de rendre son utilisateur indestructible. Fier de son joujou, le Grand Maître de l'Empire Ninja décide de faire la démonstration de ses pouvoirs à trois de ses élèves. Manque de pot pour lui, ces trois fifrelins lui chapardent le bidule et le séparent en trois avant de se barrer avec. L'Empire Ninja se déchaîne et tue l'un des voleurs. Après le meurtre, l'un des trois ninjas, Richard Harrison décide de renforcer la sécurité auprès de Michiko, la sœur de la victime. Problème : elle vit dans un autre film ! D'un coup de téléphone Garfield, il met son meilleur homme sur le coup : Jaguar Wong, une sorte d'enquêteur expert en arts martiaux.

                                    

                                     Le Grand Maître de l'Empire ninja est content que vous lisiez cet article !

            

                  Résumé en une image de la puissance de la virilité absolue : une moustache et un téléphone Garfield

Comme je vous le disais, le film est un deux en un. D'un coté, vous avez un film d'action, mettant en scène Jaguar, de l'autre, vous avez un film de ninja, ou plutôt devrai-je dire un ensemble de clips incohérents racontant les péripéties de Richard Harrison. En effet, la partie ninja du film est un enchaînement de scènes surprenantes. Au début, surtout, la trame narrative est très floue. Alors on voit Harrison couper des pastèques, lancer des kunaïs sur des crabes, on voit un ninja rouge foirer tous ses assassinats...puis plus tard, on apprend finalement que l'Empire Ninja n'est pas content et veut que Richard et son compère rendent les deux morceaux de statue manquants. Et comme l'Empire Ninja est High Tech, il leur envoie un messager robot ma foi très impressionnant. 

                              

                                     Bidi...bidi...All your mustaches are belong to us... bidi...bidi

La partie Jaguar Wong en revanche est loin d'être inintéressante ! Le scénario est bien entendu très mal branlé, afin d'essayer de le faire coïncider avec la recherche de la statuette dorée, mais ce tronçon de film propose des trucs bien sympas. Le héros a une classe folle ! Un rictus sur le visage, Jaguar nous gratifie de scènes de combat souvent bien foutues et impressionnantes à voir. C'est aussi la seule partie à peu près cohérente du film. En revanche, les acteurs sont tous de sacrés cabotins, et comme s'ils n'étaient pas assez ridicules, ils sont tous affublés de coupes de cheveux improbables, comme par exemple le chef des triades qui n'est autre que le Prince de Lu asiatique.

           

                                         Le héros du goûter a bien mal tourné... 

                           

       Jaguar Wong a quand même une classe ultime, et en plus, il donne une nouvelle dimension au "Je t'ai volé ton nez"

Le film a sacrément vieilli. La réalisation est très bancale, certains plans étant complètement ratés avec des personnages hors du champ. Le scénario n'en parlons pas, puisque forcément, en collant deux films avec des gros morceaux de scotch, on peut difficilement arriver à grand-chose. Le film a pour lui cependant quelques scènes de combat réussies, des scènes vraiment marrantes (la première fois qu'on voit arriver le Robot messager restera gravé dans mon cœur pour toujours), et ce malgré une fin un peu vite expédiée. À moins que la fin n'existe déjà, mais est une fin ninja, et donc imperceptible à l'œil nu pour un non-initié...

                      

                               OK j'ai capturé un cosplay de Mireille Mathieu, je fais quoi maintenant ?

                                               

                                            Gloire au Golden Ninja Warrior, l'ancêtre de la Figurine Lambda !

Ninja Terminator est un nanar que je conseille fortement à ceux qui voudraient se marrer en soirée, c'est un de ces films qui prouvent bien qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie.

                           

                                              Ninja VS crabes : la lutte ancestrale continue...