Eh oui, j'ai décidé de vous sortir un petit billet HS puisque le Pixel vient de dépasser la barre des 25000 vues! Je ne m'attendais tout simplement pas à une telle réussite en moins de deux ans et pourtant, les chiffres sont là et c'est à vous que je le dois. Du coup, j'ai décidé de sortir des sentiers battus pour vous parler de mon film préféré, en quelque sorte mon Panzer Dragoon la manette en moins. Et ça tombe bien, parce que pour ce qui est d'être épique et de s'envoyer en l'air, les deux se valent.

PS : cet article contient des spoilers (que j'annonce plus loin) sur le film. Attention donc si vous ne l'avez jamais vu, ce serait dommage de vous gâcher la découverte.

 

En réalité, parler de ce film est un peu aussi une manière de lui rendre justice. Ce n'est pas que ce film ne soit pas populaire comparé aux longs-métrages plus "fantasy" de Miyazaki [1] ou moins bon que ces derniers. Mais avec la sortie de "Le vent se lève" en début d'année, un film ayant des thèmes communs avec Porco Rosso et la vie de l'auteur lui-même (son rapport avec l'aviation et la guerre, notamment), c'est comme si les aventures du "cochon volant" reprenaient subtilement vie. Enfin bref, vous n'êtes pas venus ici pour me lire en train de parler d'un autre film, n'est-ce pas?

Revenons à Porco Rosso. L'histoire prend place dans l'Italie de 1929, sortie déstabilisée de la Grande Guerre, entre crise économique et montée en puissance du fascsime. Sur une Mer Adriatique ou les pirates du ciel agissent à leur guise, un chasseur de primes au visage porcin armé d'un hydravion rouge vif leur tient tête. On sait très peu de choses sur lui, seulement qu'il est un survivant de 14-18 et qu'il vit sur une île déserte. J'arrête volontairement les explications sur le film, pour éviter un spoil malheureux...

 

 
Maintenant que je peux spoiler... j'adore ce film pour sa poésie et son côté un peu chevaleresque. Le terme est employé par moments (notamment par Fio qui considère les pilotes d'hydravions comme "les chevaliers du ciel et de la mer"), et c'est un des éléments qui rend le film aussi touchant. Le passage du restaurant Adriano, où des ennemis s'affrontant à mort le jour écoutent ensemble et calmement le Temps des Cerises de Gina le soir venu, ou la "déclaration d'amour" un peu ringarde de Curtis suivie du secret de Gina font partie des choses qui rendent la magie d'un film aussi intemporelle. L'existence même d'un personnage comme Porco fait penser à un bienfaiteur d'un autre temps, qui agit librement pour aider les autres. Mais il n'oublie pas d'être aussi comique, entre des pirates de l'air aussi menaçants que peureux [2], et un antagoniste qui tombe amoureux d'une femme plus vite qu'il abat un appareil ennemi!
 
Quant à l'énigme du visage de Porco... Pour ma part, je n'ai aucune certitude. On sait rapidement qu'il s'est "transformé" après la guerre, mais pour quelle raison exactement? La culpabilité d'être le seul survivant, le dégoût envers l'Humanité et l'absurdité de la guerre (son meilleur ami meurt lors d'un combat, le lendemain de son mariage avec... Gina!), ou encore la seule volonté de faire table rase du passé, autant de raisons d'apprécier un personnage torturé, mais qui n'oublie jamais ses convictions et n'agit pas par esprit de revanche ou de vanité... Des sentiments purement humains. 
 
Il y a aussi un gros contraste entre ses passages "sociables" où il apparait comme un personnage cultivé et charmeur avec les dames, et celui où, son hydravion gravement endommagé, il se retrouve dans la peau d'un fugitif, camouflé dans son imper comme dans une carapace impénétrable. Re-bref, je ne vais aller jusqu'à faire une psychanalyse du personnage, mais pour moi absolument tout dans le personnage de Porco Rosso fait mouche. C'est comme la première fois où j'ai touché à Panzer Dragoon, l'alchimie est parfaite et le temps n'a pas prise sur ça.
 
(Même le film est d'accord avec moi, vous voyez?)
 
Techniquement, Porco Rosso à peut-être un peu vieilli, il date quand même de 1992 (soit la même que Streets of Rage 2... oui, c'est tout de suite moins clinquant, je sais), mais une réédition en Blu-Ray est sortie. Je ne l'ai pas vu dans cette version, mais pour avoir regardé d'autres Ghibli en HD, ça m'étonnerait que le re-travail sur le son ou l'image ait été bâclé. Et il est trouvable à moins d'une vingtaine d'Euros, alors à ce prix-là, foncez les yeux fermés! Le doublage français est aussi très agréable, notamment pour Porco et Curtis, interprétés par Jean Reno (excellent) et Jean-Luc Reichmann (excellent, même si j'ai du mal à dire ça de lui!).
 
En conclusion, vous vous doutez bien que ce billet n'a aucune subjectivité, mais c'est justement pour ça que je parle de ce film. Je ne suis absolument pas spécialiste en matière de cinéma, mais sa magie dépasse celle de n'importe quel autre long-métrage que j'ai pu voir. La plupart d'entre vous sentiront encore venir une référence à Panzer, mais ça m'est égal : Porco Rosso est une oeuvre d'art, comme la saga de la Team Andromeda. Et si j'ai pu donner envie à une seule personne de le voir ou le revoir, alors j'aurais réussi mon coup. Parce que le but de ce blog, c'est de vous transmettre ma passion, peu importe par quel biais. Et comme vous avez contribué à rendre ce blog aussi populaire, je n'ai pas besoin de plus : j'ai raison de faire ce que je fais, et cette certitude, c'est à vous que je le dois.
 
Merci encore. Peut-être pas 25000 fois, mais merci.
 
Cormag.
 
[1] : J'ai l'impression de parler de ma petite rancoeur personelle contre les fanboys de FFVII en disant ça...
 
[2] : Le nom du principal groupe de pirates du film, "Mama Aiuto" veut tout simplement dire "Maman, au secours!" en italien. Ca valait le coup d'aller sur Wikipédia pour apprendre ça.