La (déjà) tumultueuse histoire de la Xbox One.

 

Alors que le constructeur Sony a surpris son monde en annonçant sa nouvelle PlayStation 4 plus tôt que son concurrent direct, Microsoft, le monde du Jeu Vidéo attendait impatiemment la réplique du géant Américain.

Ce sera finalement chose faite le 21 Mai soit 3 semaines avant le salon de l'E3 2013.

 

 

Et si la présentation partait sur les chapeaux de roues avec un visuel de la toute nouvelle Xbox One (une absence reprochée chez son homologue Japonais) ainsi que l'appuie de nombreuses personalités pamri lesquelles on y trouvait Hideo Kojima, Steven Speilberg, J.J Abrams ou encore Cliff Blezsinsky, le vent aura finalement très vite tourné pour laisser place à une démonstration des plus ennuyeuse nous assomant à coup de "TV, TV, TV, TV ..." où seuls les sursauts Forza Motorsport 5 et Quantum Break (le nouveau Remedy) auront tentés de réveiller l'auditoir. Microsoft ne cache pas l'ambition de sa nouvelle plateforme Xbox : s'imposer comme le produit central du salon familiale, regroupant tout le divertissement ludique comme les Jeux Vidéo mais aussi la TV, la VOD, Skype et autre joyeuseté, l'ensemble épaulé par une technologie Kinect 2.0 promettant (encore) une interactivité inédite avec son utilisateur.

Ne nous le cachons pas, cette présentation avait de quoi laisser perplexe, Microsoft ne profitant pas de l'annonce en demie teinte de la PlayStation 4 en Février pour asséner un coup fatal à son concurrent Nippon.

 

Et ce n'était que le debut des ennuis pour la firme de Redmond..

En effet, très vite les rumeurs post-présentation vont bon train. On parle d'une connexion obligatoire, d'un marché de l'occasion restreint ou encore d'une Kinect obligatoire. Toutes ces rumeurs à moitié avoué par les têtes pensantes de la cellule Xbox. Une communication incroyablement laxiste et maladroite, confortante la confusion au possible. Impossible de savoir ce que Microsoft mijotte et surtout quelle politique proposera la nouvelle plateforme Xbox. Simple stratégie ou hésitation mortelle ? Les jours qui ont suivis auront (malheureusement?) confirmés toutes ces rumeurs et très vite la grogne des joueurs se fait sentir, ces derniers se sentant dès lors éttoufé par toutes ces restrictions, sans jamais chercher à en savoir plus. On nous confirme alors une connexion toutes les 24h obligatoire afin d'accèder à ses jeux, ainsi que l'instauration de DRM contrôlant le propiétaire du jeu et limitant les prêts et la revente.

Autre polémique, le branchement obligatoire de la Kinect (fournie avec tous les packs) pose un sacré doute morale, et cela même s'il est possible (selon le constructeur) de la désactiver dans les paramètres. Microsoft étant déjà mouillé dans l'affaire Prism (système de surveillance du territoire Américain dans lequel ont participés des sociétés comme Google et Microsoft), le doute plane sur l'utilisation de la Kinect 2.0. Violation de la vie privé ? Certains états des Etats-Unis ont d'ailleurs déjà pris les devants en interdisant une telle utilisation dans leurs règles en vigueur.

Toute cette mascarade s'apparente à un véritable suicide populaire dans un secteur accroché à ses habitudes, le tout constrasté par l'étonnant immobilisme de Sony, étrangement discret au milieu de ce marasme. Seraient-ils en train de prendre des notes ?

 

Conscient de la semi-panique qui envahie bon nombre de joueurs, Phil Spencer (vice-président de Microsoft Studios) nous promet alors du jeu et uniquement du jeu lors de l'édition 2013 de l'E3 aprochant à grand pas. Plus de TV donc, on demande à voir.

Chose promise, chose dû, Phil Spencer a finalement tenu parole. Microsoft lance le bal des conférences à Los Angeles, s'offrant le luxe d'une ouverture signée Metal Gear Solid 5, Hideo Kojima parachevant l'entreprise par son entrée après la baffe du trailer. S'enchaine ensuite un nombe non négligeable d'exlusivités toute aussi alléchantes les unes que les autres, un Ryse en guise de démo technique, le retour (attendu) de Killer Instinct, Forza Motorsport 5 plus que jamais séduisant du haut de ses 60 FPS et son 1080p, sans oublié l'intriguant Project Spark et le diabolique TitanFall.

 

 

Microsoft a frappé un grand coup ici en rappelant d'emblé que sa console était aussi une console, et même un morceau de choix. Une démonstration réussissant presque à faire oublier le tumulte de l'annonce du 21 Mai corrosée par une post-communication désastreuse.

Mais la joie fut de courte durée puisque Sony, tapis dans l'ombre, semble avoir pris note des feedbacks provoqués par les annonces de Microsoft, certains documents dénichés récemment allant même jusqu'à laisser supposer que le constructeur Japonais prévoyait une console et une politique somme toute similaire à Microsoft. De plus, si la Xbox One affiche un pack au tarif de 499€, le géant Nippon réplique parfaitement en proposant sa PlayStation 4 a hauteur de 399€. Une barrière psychologique de 100€ que la présence de la Kinect 2.0 chez Microsoft peinera à justifier. Et si les annonces coup de poing sur sa politique occasion et tarifaire font un peu vite oublier les maigres annonces en terme d'exclusivités côté Sony elles feront l'effet d'une bombe sur les réseaux sociaux.

 

Le joueur moyen semble alors définitivement conquis à la gloire de la PlayStation 4, laissant Microsoft et sa Xbox One sur la touche. En découle un nombre incalculable de sondages en faveur du Japonais, affichant des lors un pourcentage indécent même sur le terroitoire Américain.

Comme si cela suffisait pas, au cours d'une interview Don Mattrick (à la tête de la branche Xbox) remet une couche : « Heureusement, nous avons un produit pour ceux qui n'ont pas accès à internet. Et ça s'appelle la Xbox 360. »

Une réponse des plus déconcertante, surtout dans un tel contexte, qui aura pour conséquence (officieusement) son éviction pure et simple début Juillet, comme pour expier la mauvaise image qui découle de toute cette affaire.

 

 

Reniflant le boudin, Microsoft décide alors d'éviter la tragédie Grecque (le spectre de SEGA et sa DreamCast -injustement- boudé par le public toujours présent). Et si leurs choix, aux premiers abords restrictifs, paraissent avec du recul comme une évidence dans les années à venir, il semble donc que le public ne soit pas encore prêt.

Ainsi le 19 Juin 2013, circule de drôles de rumeurs sur internet : Microsoft serait sur le point d'annoncer un extraordinaire retropédalage concernant la connectivité et l'instauration DRM sur sa Xbox One. La prophétie se réalise quelques heures plus tard avec l'abandon complet de ces deux features (entrainant au passage l'abandon de certains ajouts séduisants). Si une partie des joueurs salueront le geste, le reste continuera de fustiger la firme Americaine, toujours prêt sur le front contre la société qui a "cherché à leur faire à l'envers", pretextant paradoxalement la bonne foi de Sony qui contrairement au géant vert pense avant tout aux joueurs (et pas du tout au nombre de camions de consoles qu'ils pourraient écouler en profitant de la grogne populaire..).

 

On se retrouve désormais dans une égalité quasi-parfaite, Sony ayant pour lui l'argument du prix et Microsoft son armada d'exclusivités sur sa première année. Mais prenez garde, il reste encore deux évènements majeurs (Gamescom et Tokyo Game Show) afin d'affuter les armes pour un lancement prévu fin 2013..