Les allergiques au football vont
déguster ! Leur pire cauchemar débarque dans quelques semaines. La Coupe du Monde, c'est du ballon rond matin, midi et soir, à la télé, dans les journaux et même sur Console Syndrome. Mais n'ayez crainte, c'est juste le temps d'un test. Comme à chaque grand-messe footballistique,
Electronic Arts a la brillante idée de sortir une version labellisée «
Coupe du Monde » ou « Euro » de sa cash machine FIFA. Même si
l'initiative semble empester l'opportunisme, certaines itérations ont su coupler fric et chic. A l'image du volet de l'UEFA Euro 2004, cette
mouture Coupe du Monde 2010, a su attirer notre attention par son
approche intéressante.

Surfant sur l'enthousiasme suscité par
un tel événement, le pourcentage de joueurs/clients potentiels est
décuplé. Il a donc été logique pour EA d'assouplir le gameplay de son
matériau de base (FIFA 10) afin de convaincre les chalands trainant dans les rayons jeu vidéo de leur supermarché. Pour cela, le jeu affiche des graphismes retravaillés et des matchs plus dynamiques. Pour notre plus
grand bonheur, la physique de la balle ressemble enfin à quelque chose.
Finis les ballons qui planent, les frappes sont à présent lourdes et les passes s'enchaînent sans temps mort, tout cela à travers l'objectif
d'une caméra dotée d'un angle de vue plus large que pour le volet 2010.
Mais attention, tous ces artifices ne sont pas que de la poudre aux
yeux. Au premier coup d'œil, l'ensemble du gameplay rend le titre plus
accessible et spectaculaire à regarder, mais ceci est un leurre. Le fait d'avoir des joueurs rapides et décochant des frappes en feu, nous
incite à tort, à produire un football constitué d'embardées solitaires
et de dribbles joga bonito. Néanmoins, cette sensation s'efface
rapidement une fois le niveau poussé en Pro ou Légendaire. Les défenses
s'avèrent solides et les cages sont gardées par des portiers moins
handicapés que sur le FIFA 2010. La prudence est de mise pendant les
phases défensives, car les coup-francs se transforment, avec un peu de
pratique, en vraie punition. Les gros tacleurs, qui aime le bois,
calmeront rapidement leurs ardeurs face à l'aisance de l'arbitre à
siffler et sortir un carton. Construire de vraies actions et défendre
proprement sont les éléments vitaux pour espérer décrocher une victoire. Au final, cette casualisation devient un outil à la fluidité. D'une
pierre deux coups, EA nous prouve qu'on peut fédérer tout en ne
délaissant pas une frange de joueur sur le bas-côté.

Un petit mot sur les penalties qui font, depuis vendredi dernier, lever les foules sur la toile. Ces derniers
ont en effet vu leur déroulement un peu chamboulé. Le gardien se
contrôle à présent avec les deux sticks, l'un pour bouger le goal sur sa ligne et le second contrôlant la direction du saut. Pour l'instant rien à redire. C'est concernant le tireur que EA a fait un vrai pari. En bas de l'écran, une jauge de « discipline » a fait son apparition. Celle-ci correspond en fait au stress subi par le tireur. Constituée de trois
zones (rouge, orange et verte), elle devra être appréhendé de manière
fine. Il vous faudra appuyer au moment où le curseur, faisant des
aller-retour sur la jauge, est dans le vert, pour effectuer un peno
gagnant. La taille des zones et la vitesse du curseur sont régies par
plusieurs facteurs tels la qualité du joueur, l'enjeu du pénalty ou même le niveau du match (éliminatoire, demie-finale, etc.). Plein de
subtilités, ces tirs de zone sont dans un premier temps assez complexes à aborder, car trop difficiles à concrétiser. Mais avec la pratique, ils
se révèlent presque passionnant. Une initiative couillue, qui corse des
séances décisives devenues accessoires et surtout transforme une phase
basée sur la chance en un moment vraiment fun.

Si le gameplay a su tirer bénéfices du
postulat putassier de la Coupe du Monde, le positionnement marketing du
titre a, lui, foncé dans la brèche en nous proposant une « évolution » à 70 euros. Oui, ça pique, surtout en sachant que ce n'est qu'un jeu de
saison. En effet, seules les sélections nationales sont disponibles (199 pays quand même) et logiquement, les modes de jeu en sont affectés. Le
mode « Sur la route de la qualif », où vous rejouerez des situations de
légende, est vraiment excellent (petit plus sympa, certains scénarios
seront ajoutés au cours de la Coupe du Monde), mais ne masque pas
l'absence de la Ligue Master. On peut néanmoins compter sur un live sans faille, les multiples déclinaison de la Coupe du Monde (en ligne,
personnalisée, etc.) et un mode « Devient un Capitaine », évolution de
« Devient Pro » hérité de FIFA 2010 (on baigne vraiment dans
l'originalité là). Alors oui, le footix qui regarde les rencontres
seulement pendant la Coupe du Monde sera attiré par le panache de ce
titre. Mais pour ceux qui aiment vraiment le football et qui n'ont pas
de bourse illimitée, il sera plus sage pour eux d'attendre la rentrée
pour s'offrir la vraie nouvelle mouture. Ce FIFA arbore un
positionnement tarifaire vraiment malvenu, résultant pour moi à une
conclusion contradictoire. Je ne peux pas vous conseiller ce jeu, qui
est bon, car il pêche par un prix abusif.

Plus accessible que son ainé
2010, Coupe du Monde de la FIFA -  Afrique du Sud n'est néanmoins pas un jeu d'arcade. Clinquant aux premiers abords, c'est pad en main qu'il
révèle son vrai visage. Cependant, son prix de 70 euros devrait
refroidir tous les joueurs un peu censé (et surtout non fortuné). Car
même si le jeu est de très bonne facture, il ne mérite pas un tel
investissement.

Med

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