La saga des Wario Ware est née en 2003
sur Game Boy Advance. D'emblée, elle a imposé son univers décalé et son
humour grinçant. Si bien que de par son esthétique, souvent minimaliste, et son côté auto-référentiel vis à vis du patrimoine ludique de
Nintendo, elle est devenue un véritable laboratoire d'essai pour la
firme de Kyoto, ainsi qu'un boîte à souvenirs des plus réjouissante.
Pour le côté expérimental, signalons que les Wario Ware ont souvent
accompagné le lancement d'innovations de consoles signées Big N, afin
d'en faire la promotion (la DS et son écran tactile, la cartouche
capable de détecter les mouvements sur GBA, la Wiimote de la Wii, la
caméra de la DSi). Pour ceux qui ne seraient pas familier avec le
concept, rappelons le brièvement : le soft vous propose d'enchainer les
mini-jeux débiles, mais toujours drôles, où le joueur n'a que quelques
secondes pour comprendre ce qui lui ait demandé. Addictif et
irrésistible ! Mais cette nouvelle déclinaison DS nous offre en réalité
bien plus que cela.

C'est bien simple, en plus des quelques
mini-games toujours présent, le principal intérêt de Wario Ware Do It
Yourself consiste, comme son titre l'indique, à créer soi-même ses
propres divertissements. Pour cela, il sera possible d'absolument tout
configurer : dessiner les sprites, composer la musique, inventer ses
propres règles du jeux, les traduire en mécaniques de gameplay et enfin, partager le tout avec les autres joueurs, via internet. Si le tutoriel
pourra sembler un peu délicat à appréhender pour les plus jeunes, on
note vite que les possibilités semblent être nombreuses. Bien entendu,
on ne parle pas ici de créer un RPG de 50 heures. On reste dans le
domaine des mini-jeux instantanés et assez limités techniquement. Mais
cela ne gâche rien, il y a bien de quoi se faire plaisir. Si vous ne
vous sentez pas l'âme d'un créateur, il sera aussi possible de repiquer
des concepts, des musiques ou des éléments graphiques de jeux déjà
existants, pour les mélanger et en créer un nouveau. Cependant, la phase de création pure reste la plus grisante, tant il est gratifiant de
mener un projet de A à Z. L'éditeur de jeu est à ce sujet plutôt bien
conçu et abordable, même si la surabondance de fonction risque de
décourager un peu au début (après y avoir passé pas mal de temps, j'ai
l'impression de n'avoir qu'effleuré son potentiel). Et comme les
étudiants en informatique ont déjà pu en faire l'expérience, vos jeux ne se construiront qu'après de très nombreux tests, les routines de
programmation (bien que disponible sous forme ludique et non pas en
langage de code informatique) demeurent on ne peut plus rigoureuses (si
ça ne fonctionne pas, c'est forcément que vous avez oublié un truc) et
très complètes (construire l'animation de sprites, programmer les
comportements de tous vos éléments, déterminer les règles permettant de
gagner la partie, etc.). Enfin, signalons que ce nouveau Wario Ware
propose aussi de créer ses propres bandes dessinés (des strips de 4
cases) ou musiques et, là encore, de les partager avec les autres
créateurs sur le net. Un vrai jeu d'artiste.