Nous avons déjà lu nombre de commentaires à droite et à gauche : "ouais, vous devriez faire un Saga sur telle série ou telle autre". Une bonne occasion pour nous de vous raconter un peu comment se décide le choix d'une saga pour notre collection.

La première chose, peut-être pas la plus sexy, mais indispensable lorsqu'on monte une entreprise : trouvez une licence accrocheuse, capable de fédérer les gamers, mais aussi un public plus occasionnel. Pas question (du moins dans un premier temps) de toucher à la série obscure connue de quelques hardcore gamers (et c'est pas l'envie qui manque, croyez nous !). Ensuite, le second point, qui lui est plus de l'ordre du bonus : tenter de coller à l'actualité en sortant l'ouvrage en même temps que le dernier né de la franchise, pour profiter du buzz médiatique due à la publicité. Ne nous leurrons pas : si Ubisoft nous a fournit Assassin's Creed Brotherhood un mois avant sa sortie officielle, ce tour de force ne se renouvellera pas constamment. Donc, nous préférons être clair dès maintenant : il n'est pas exclut que des prochains numéros des Sagas ne correspondent pas à une actualité quelconque. Ou qu'ils ne prennent en compte le dernier opus en date d'une série. Ce sera forcément dommageable, mais pas forcément moins intéressant. 

La troisième étape à franchir, et la plus méconnue, réside dans l'obtention des droits d'image pour la série en question. Car oui, il est impossible de proposer un numéro des Sagas sans l'accord de l'éditeur, sous peine de poursuites potentielles. Si certains éditeurs sont plutôt cool (Ubisoft par exemple ne demande rien), d'autres sont bien plus exigent : droits d'entrée élevé pour obtenir la licence (on parle de dizaine de milliers d'euros), voire refus catégorique. En effet, ces éditeurs pensent (peut-être à juste titre d'un point de vue très superficielle) que nous ne faisons de l'argent sur leur dos en utilisant leurs éléments visuels.

Enfin, le dernier obstacle consiste à avoir l'opportunité de dialoguer directement avec les concepteurs du jeu (par mail, téléphone, de visu) pour remplir la partie Création d'une part (obtenir les secrets de fabrication), mais aussi pour vérifier des renseignements trouvés sur le net ou conforter nos propres suppositions. Vous le voyez donc, le choix n'est pas forcément évident et ne dépend pas uniquement de notre bon vouloir...

Pour rebondir sur Assassin's Creed, il faut dire que toutes les conditions étaient réunies : droit d'image libre, accès aux équipes de développement, matos graphique abondant et disponible, obtention du jeu en avance et possibilité de sortir en même temps que le jeu (même avant, mais nous détaillerons les tracas de la diffusion dans un prochain post) tout en traitant du dernier titre sortie. Une situation optimale qu'il sera difficile de reproduire à 100%. 

Au-delà de ces considérations terre-à-terre, notre choix s'est porté sur Assassin's Creed dès le départ (sans même savoir si toutes ces conditions seraient remplies) car la série se portait admirablement à notre ligne éditoriale : malgré sa jeunesse la série dispose d'un univers très riche et passionnant, ses rouages de game design ont largement évolué entre les épisodes (ce qui ouvre la voix à de nombreuses analyses), elle est produite par un studio très important (Ubisoft Montréal) mené par des créatifs de renom (Patrice Désilets, par exemple) et ne pouvait donc que nous enchanter, et vous enchanter. Et s'il est certain qu'un Assassin's Creed III et IV vont débarquer dans les années futures, notre ouvrage restera pertinent sur la période traitée, et pourra même servir à se remettre tout en mémoire avant d'attaquer la suite des évènements.