Une nouvelle critique vidéo-ludique, ça faisait longtemps ! J'étais bien parti pour vous parler de Yakuza 2 suite à mon article sur le premier opus il y a tout juste un mois mais entre temps, je suis tombé sur un petit chef d'œuvre qui n'en a pas l'air : Psychonauts ! Pour tout vous dire, je n'en attendais pas grand chose, je savais juste que c'était un jeu de Tim Schafer, le papa des Monkeys Island, Grim Fandango, Full Throttle ou dernièrement Brütal Legend, qui est d'ailleurs le seul de ses jeux que j'ai fait mais un jour je rattraperai mon retard !

Pour revenir a Psychonauts, j'en avais vite fait entendu parler comme un jeu vraiment original et inclassable avec une direction artistique pour le moins surprenante. Quand je l'ai trouvé dans mon Cash, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et puis, bon pour 3€ ... je vais pas faire mon difficile, testons cet OVNI ! Et  maintenant que j'ai fini ce jeu à 100%, je peux vous dire que je ne regrette pas cet achat ! Allez, explication dans cette critique, qui j'espère vous donnera envie de toucher au jeu si vous ne l'avez pas encore fait !

 

 

Tim Schafer oblige, l'univers se veut complètement barré et original : vous incarnez Razpoutin, un jeune garçon travaillant dans le cirque familial et qui possède la particularité d'avoir des pouvoirs psychiques depuis sa naissance. Il n'a qu'un rêve : devenir un agent psychique international, c'est à dire un Psychonaute ! Malheureusement, son père voit tout cela d'un mauvais œil et interdit formellement à son fils d'utiliser ses aptitudes. Bien décidé à accomplir son rêve Raz s'enfuit de chez lui pour se réfugier au camp de vacances du Roc-qui-murmure, un endroit où on forme des enfants dotés de pouvoirs psychiques afin qu'ils deviennent de véritables Psychonautes. Accepté au camp pour une seule journée grâce à son maniement mental de haut niveau, Raz va pouvoir apprendre de nouvelles capacités au camp jusqu'à ce qu'un événement pour le moins surprenant arrive : quelqu'un est en train de voler les cerveaux des enfants du camp, tandis que les instructeurs du camp ont tout simplement disparus. Et c'est bien entendu à Raz qu'incombe la tâche de contre-carrer les plans de ce mystérieux voleur de cervelles ! Oui, je vous avez prévenu le scénario est vraiment perché, cela pourra peut-être vous paraître glauque mais ça ne l'est pas du tout, on est plutôt dans de l'absurde en fait.

 

Voici le héros de cette folle aventure, Razpoutin ! C'est loin d'être le personnage le plus charismatique du Jeu Vidéo mais il reste pour autant très attachant. 

 

Le gameplay est plutôt du type plate-forme/aventure mais là encore Psychonauts fait preuve d'originalité car vous avancerez dans le jeu en visitant les esprits de certains personnages (10 pour être précis). Le jeu fonctionne en fait sur le même schéma que Super Mario 64 : vous commencerez la partie dans le camp du Roc-qui-murmure qui joue en fait le rôle de hub (de place centrale si vous voulez), de là vous pourrez parler aux enfants et aux tuteurs, faire des petites missions secondaires, mais surtout accéder aux différents mondes du jeu, qui sont donc à l'intérieur de la tête de personnes pas toujours très saines d'esprit. En effet si certains niveaux sont assez ordonnés, d'autres ont un level design des plus étranges (mais pas mauvais, loin de là !), je pense notamment à celui du laitier qui est devenu un moment culte pour tout ceux ayant fait le jeu à mon avis !

A chaque niveau, vous aurez droit à des univers très différents, en fonction du personnage que vous "visitez", de ses peurs, traumatismes, souvenirs ... Par exemple, le premier niveau se passera dans la tête du responsable du camp, le coach Oléander qui a eu des précédents avec l'armée, son niveau aura donc la forme d'un champ de bataille à parcourir, ou plus tard vous irez dans l'esprit d'un peintre espagnol qui peint automatiquement une corrida sur tout ses tableaux, l'ambiance y sera très ibérique au niveau de l'architecture et de la musique. Chaque esprit est tellement différent que l'on sent bien que les développeurs se sont complètement lâchés sur tout les plans ! Que ça soit l'ambiance visuelle/sonore ou même au niveau des mécaniques de jeu, vous allez voir du paysage !

 

  

 

Les 10 mondes présents dans le jeu sont tout très différent que ça soit au niveau de l'ambiance ou au niveau du gameplay. Celui du laitier est sûrement le monde le plus mémorable du jeu !

 

Toujours pour continuer le parallèle avec le jeu du célèbre plombier moustachu, en plus des objectifs principaux vous pourrez aussi collecter des objets durant votre aventure mais ici point d'étoiles ou de pièces. Il s'agira ici de bribes d'imaginations, de bagages émotionnels, de souvenirs et de toiles mentales, chacun de ces objets ayant une utilité. Les souvenirs, sous forme de coffre à fort à frapper, et les bagages, qui sont des sacs à faire correspondre avec certaines étiquettes éparpillés dans le niveau, débloqueront un diaporama expliquant les souvenirs/traumatismes de la personne. Quant aux bribes et toiles mentales, elles sont autrement plus importantes, elles vous serviront à progresser de rang mental !

Je m'explique : un peu comme dans un RPG vous pourrez gagner des niveaux (jusqu'à 100) qui vous permettront d'améliorer vos pouvoirs tout les 5 ou 10 rangs. Aussi vous pourrez trouver des cartes PSY un peu partout dans le jeu pour augmenter votre niveau. Parlons maintenant des pouvoirs car oui Raz pourra gagner d'autres facultés que celle de rentrer dans la cervelle des gens, et qui seront utilisables dans les esprits mais aussi dans le camp. Ils sont au nombres de 8 et vous pourrez entre autres faire léviter des objets, devenir invisible, faire brûler tout ce qu'il voit ou créer une bulle de pensée qui lui permettra de sauter plus haut et planer.

 

       

 Raz pourra gagner des pouvoirs qui seront très utiles dans votre partie. Ici, on peut le voir planer avec une "bulle de pensée" et faire léviter des objets grâce à son esprit.

 

Du côté de la maniabilité, c'est du tout bon, Raz se dirige assez aisément tout le long du jeu, il dispose des habituels double saut, lock de visée et coup de poing. Car oui vous aurez aussi droit à des ennemis que ça soit dans le camp ( ours psychiques, couguars pyromanes) ou dans les esprits (censeurs, démons personnels), sans compter les quelques boss que compte le jeu. On pourra néanmoins pester contre certaines phases de pure plate-forme à la progression très verticale vers la fin du jeu, qui deviennent inutilement compliquées à cause d'une caméra pas top lors de ces passages mais ça sera les seuls moments ou cette dernière fera défaut. 

On prendra beaucoup de plaisir à suivre l'histoire qui est sous le signe de l'humour majoritairement, Razpoutin multipliant les rencontres de personnages très ... spéciales on va dire ! Vous aurez déjà un bel aperçu de ce qui vous attends en parlant aux enfants du camp au début du jeu : certains ont vraiment un pet au casque ! Mais ce n'est rien avec ceux que vous rencontrerez plus tard dans les esprits de personnes un brin dérangés mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise ... Il faut aussi noter la très bonne écriture des dialogues (c'est du Tim Schafer en même temps), c'est pour cela qu'il faudra essayer de parler à toutes les personnes que vous croiserez sinon vous louperez quelques conversations vraiment drôle. Et pour une fois, on a affaire à une très bonne VF ! D'ailleurs Raz à le même doubleur que Reese de Malcolm j'ai l'impression.

Un truc que certains joueurs n'ont peut-être pas remarqué et qui est pourtant important je trouve, c'est qu'à côté de cet esprit bon enfant du jeu, Psychonauts aborde des sujets plutôt mature comme des traumatismes durant l'enfance, la mort ... Pour cela il faudra chercher les diaporamas dont je vous parlais un peu plus haut.

 

              

Les diaporamas racontant les souvenirs ou traumatismes de votre "patient" sont importants si vous voulez mieux comprendre certains personnages.

 

Je pense que vous l'aurez remarqué en regardant les screens que j'ai précédemment mis, mais la direction artistique du jeu est vraiment unique. Les personnages, tout comme la plupart des objets possèdent un design de plus bizarres s'inspirant apparemment des dessins animés occidentaux aux formes très géométriques. Si on se concentre sur l'aspect purement technique, ça reste encore très beau pour un jeu de 2005 (j'ai joué à la version Xbox), les textures sont assez fines et les personnages bien modélisés, mais c'est vraiment son style graphique qui rend Psychonauts intéressant visuellement.

Les musiques sont elles aussi de qualité, composées par Peter McConell (ayant déjà œuvré sur la plupart des jeux de Schafer), elles s'accordent parfaitement à chaque esprit visité. Parmi celles qui m'ont le plus marqué, on retrouve Matador, qui est un savant mélange entre musique espagnole classique et guitare électrique, ou encore Summer Camp qui est un morceau de type country assez lent mais qui possède un je ne sais quoi de dérangeant.

La durée de vie n'est pas énormissime, vous pourrez vous retrouver devant la générique de fin au bout d'une dizaine d'heure à peu près, rajoutez 3 ou 4 heures si vous voulez taper le 100 % car les niveaux sont remplis d'objets à collecter notamment les bribes qui sont des fois fichtrement bien cachées.

 

    

 Le design des personnages est vraiment spécial mais quand même très réussi ! Mention spéciale à Dogen (visible sur la 3ème photo) qui malgré son apparence et son QI d'huître est un vrai psychopathe !

 

Pour conclure, Psychonauts fait partie de ces jeux frisant l'excellence, très bien noté par la presse mais boudé par le grand public, au même titre que Beyond Good & Evil ou Okami. Le jeu est bourré d'humour surtout aux niveaux des dialogues, la direction artistique est juste géniale, le gameplay est aux petits oignons mais ce sont surtout les niveaux qu'on retiendra tellement les développeurs ont su faire preuve d'originalité pour les créer, les dix esprits étant radicalement différents. Je ne saurai trop vous conseiller d'essayer ou d'acheter le jeu, il ne coûte pas cher du tout sur console et est même proposé sur Steam, vous n'avez donc aucune excuse pour ne pas jouer à ce petit chef d'œuvre méconnu du grand public !

 

                

 

Critique enfin fini ! J'ai essayé de changer la mise en page pour que ces articles soient plus agréable à lire en espaçant mieux les paragraphes et en rajoutant un peu plus d'images. J'espère que ce petit changement vous aura plus !