Bon...bon bon bon... A la base, dans cet article je voulais parler de Nicolas Bedos, qui est quelqu'un que j'adore. Alors c'est sur ça ne parle pas de jeux vidéo mais au fond on s'en fout, on peut en parler quand même. Mais après avoir fumé quelque chose qui était définitivement plus fort qu'un simple join je me suis retrouvé à écrire ce qui suit...Je sais pas trop pourquoi je l'ai écris, ni la où je veux en venir...mais bon, ça m'a fait marrer de partir sur un trip en essayant tant bien que mal de m'inspirer du fils Bedos sans y arriver à la cheville je vous rassure !

Du coup, bonne lecture, je suppose...peut être ?

 

 

Lundi, je réalise que dans exactement une semaine, c'est l'anniversaire de mon frère. Dans la famille on n'est pas du genre à fêter ces périodes dans la joie, on n'est pas non plus du genre à s'apprécier en fait.

Cependant pour satisfaire cette tradition stupide et démodé de notre mère dépressive consistant à se réunir et être heureux pour les anniversaires, je suis obligé de lui acheter un cadeau.

 

 

Mardi donc, j'appelle mon frère pour savoir ce qu'il veut, ça ne l'étonne pas. Depuis notre enfance (triste et sans intérêt) nous nous consultons pour savoir ce que veux le concerné.

Il est 16h30 et pourtant je sens à sa voix que je le réveille. La veille il a du participer à une soirée bobo comme il en existe tant dans Paris (rempli de cocaïne, shit, alcool à 90° et beaucoup d'autres substances que le ministère de la santé n'approuve pas). Des soirées auxquelles il a participé ces 25 derniers jours, et auxquelles il participera les 25 prochains jours. Ca doit faire deux mois qu'il n'a pas dormi plus de trois heures.

Il me met en attente le temps de faire sortir les 4 femmes et les 2 hommes avec qui il a passé la nuit (agitée) de son modeste appartement de 1500m².

Pas de « Bonjour » ni de « Comment ça va ? » entre nous, ça fait longtemps qu'on ne fait plus semblant de s'intéresser à la vie de l'autre. Je lui demande directement ce qu'il veut pour son anniversaire. Entre deux vomissements, il me répond le deuxième livre de Nicolas Bedos et raccroche.

 

 

Mercredi, je passe à la librairie du coin vouée à disparaitre dans les 2 prochaines années à venir. J'aurais bien été à la Fnac mais j'ai la flemme de me retrouver collé à des inconnus à la mine patibulaire dans le train puis dans la puanteur du RER B.

La librairie du coin donc, où les vendeurs sont aussi élitistes sur les bouquins que Blacklabel sur les jeux vidéo. Où ils t'accueilleront comme un roi si tu as un George Orwell dans les mains et où ils te cracheront (littéralement) à la gueule si tu leur achète le dernier Christine Angot (c'est mérité cela dit).

Le libraire à l'air joyeux, je ne l'aime pas, il me fait mentir sur la réputation que je lui donne. Je lui demande le livre de Nicolas Bedos, il va très poliment me le chercher, me le tend et me dit, toujours avec le sourire « Je l'ai adoré, j'espère qu'il va vous plaire ! ». Merde, je suis énervé depuis ce matin, et j'aime bien quand les autres le sont aussi autour de moi. Et là ce vendeur provocateur ose me sourire ?!

Pff, je sais comment l'emmerder, je lui précise que le Bedos est un cadeau mais que pour moi, je vais me prendre le bouquin de Raymond Domenech. Ca y est, il tire la gueule et ne me regarde plus dans les yeux ! Gagné !

 

 

Jeudi, après avoir brulé ce sois disant « livre » du malheureusement célèbre ancien entraineur de Foot, je dois aller aux toilettes.  Vous, derrière votre écran, qui à ce stade avez déjà arrêté la lecture de ce texte et cliqué sur « J'aime » juste pour la forme (et je vous en remercie), vous vous dites que je deviens trop précis sur les détails mais en réalité c'est important.

Car depuis que je suis petit, tout élément comportant un texte rime avec « toilettes ». Que ce soit le dernier Télérama auquel je fais semblant de m'intéresser, un recueil de blagues juives qui révolterai mon grand père ou tout simplement mon cours d'histoire à réviser, je lis tout aux toilettes.

J'ai donc emmené le livre de Nicolas Bedos avec moi, histoire de savoir un minimum ce que j'offre à mon frère (qui, de toutes façons, ne me reverra qu'une seule fois dans l'année, pour mon anniversaire, et c'est très bien comme ça).

Et quelle surprise que ce livre, quel bonheur que cet homme, aussi drôle que dépressif, aussi intelligent que cynique. Et puis cette plume, cette façon d'écrire, ce style !

C'est décidé, j'irais plus souvent aux toilettes dorénavant, et pour cause, j'y laisse le bouquin. Tant pis pour mon frère, il n'avait qu'à ne pas avoir de bons goûts. A la place je lui trouverais un présent bien ridicule, ce qui en plus me motive à lui trouver un nouveau cadeau (c'est une première).

 

 

Vendredi, ça y est, j'ai emballé mon cadeau dans du papier journal trouvé dans une poubelle jaune histoire de ne pas à acheter un rouleau de papier cadeau qui de toutes façon de me servira pas étant donné la fréquence des cadeaux que je fais.

Le soir, nous sommes réunis, ma mère, mon frère et moi, à table dans une ambiance sordide, où personne ne cherche à trouver un sujet de discussion. Malgré tout, Laurent Delahousse se charge de mettre l'ambiance : guerre, terrorisme, suicide, chômage, assassinat et... la neige. Ce type là à une facilité déconcertante à changer de sujet : « Ce matin, la petite fille âgée de 12 ans disparue depuis deux jours à été retrouvé noyée près du lac d'Annecy, petite fille qui aurait été très heureuse de jouer dans la neige avec ses petits camarades mais qui, heureusement, n'aura pas à affronter la crise, ni la guerre. Un reportage signé Julien Chièze ( ?). »

Seule ma mère à l'air heureuse, d'être là, comme elle attendait ce soir avec impatience, elle s'était efforcée de tout préparer à l'avance : remettre l'électricité, faire sortir le rat de la salle de bain ainsi que les roms du balcon et cuisiner.

Du coup les plats étaient prêt depuis plus de deux semaine (un Big Mac et un Sunday chocolat chacun) et ça s'est senti. Mon Sunday était d'une couleur étrangement verdâtre (pas dégueulasse à voir mais à gouter) et les enfants du rat de la salle de bain avaient trouvé refuge dans mon burger.

Mon frère, bobo Parisien, cinéphile élitiste, accessoirement riche avait oublié ce que c'était que nos réunions de famille.

Et l'heure d'ouvrir les cadeaux arrive, enfin le cadeau. Il l'ouvre et une expression de surprise apparait sur son visage à la vu du DVD de Resident Evil : Apocalypse avec la très talentueuse Milla Jovovich.

 

 

 Lui qui ne jure que par Leos Carax et qui est dénué d'humour, à cet instant précis, il me déteste. Pourtant il fait semblant d'être content, faignant de ne pas connaître ce nanar, pour faire encore une fois plaisir à notre mère. Mais moi, je ne suis pas dupe, je le vois dans ses yeux, il m'en veut, et il se vengera. Voilà une belle tradition d'inaugurée.

Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à énerver mon frère ce soir là, et en prime j'ai découvert un comédien/auteur/chroniqueur très talentueux.

Pour moi ce ne fut donc pas une semaine de merde !