C'est cette semaine qu'est sortie la démo de Spec Ops The Line, le tout nouveau titre de Yager. Alors Yager c'est les mecs qui ont fait... Yager ! Bha oui, ça s'invente pas des trucs pareils. Pour rappel c'était un petit jeu de vaisseau assez sympathique sur Xbox mais pas non plus inoubliable. Les voilà donc qui reviennent sur le devant de la scène, cette fois extrêmement surchargée, des TPS.

 

     Spec Ops The Line prend des airs très classiques de jeu d'action comme on en fait par douzaine de nos jours. Du pan pan boom boom avec des militaires américains contre de méchants arabes. Sauf que le jeu tente bien sûr de se démarquer, et il le fait de plusieurs manières. Tout d'abord le cadre. Déjà c'est pas tous les jours qu'on peut jouer à Dubaï , alors dans un contexte apocalyptique encore moins. C'est en effet dans la grande cité du désert que nous évoluerons, au milieu des tempêtes de sables, des immeubles écroulés et autres Ferraris carbonisées. Autant dire que l'ambiance est au poil, la direction artistique est de qualité avec des plans parfois somptueux - voir toute la ville s'étendre juste en-dessous de soi est impressionnant. Les couleurs chaudes renforcent bien sûr cette atmosphère pesante et on ressentirait presque la chaleur en jouant. Les jeux de lumières sont également bien fichus avec un soleil éblouissant. Dommage cependant d'avoir affaire avec beaucoup d'aliasing et de tearing qui parasitent l'image.

Certains panoramas sont sublimes

     Outre ce cadre pour le moins exotique donc, le jeu veut se démarquer de la plupart des TPS décérébrés par son contexte et son histoire. Dubaï est en proie au chaos entre la milice locale, les rebelles et des membres de l'armée américaine qui veulent leur part du gâteau. Bref, il n'y a pas beaucoup d'amis dans le coin et c'est à coup tirs à la tête que les comptes vont se régler. Pourtant, si le jeu se veut bien sûr violent, il tente de faire ressentir le devoir du soldat qui est aussi de secourir. Il faut souvent donc se rendre à tel point pour voir si untel est en vie. Mais c'est surtout de comprendre comment tout a pu dégénerer dans cette ville qui sera intéressant. Car c'est via de nombreuses cinématiques et dialogues entre les personnages que le jeu veut vraiment axer notre intérêt autour de l'histoire.

     En effet, il faut bien admettre qu'en dehors de tout ça, le coeur du jeu est très classique. Tout d'abord, on commence la démo avec une séquence de rail-shooting des plus banales, comme je les exècre. On mitraille des hélicos, parfois à travers des immeubles. Absolument rien de passionnant. Au sol, même topo, le jeu propose un système de couverture habituel, avec cependant un bouton différent pour sauter que pour se couvrir, ce qui est déstabilisant quand on a coutume d'en utiliser qu'un seul (notamment sur Gears of War). Malgré le level design efficace avec des combats pouvant se dérouler sur plusieurs hauteurs, il y a très peu d'intéraction avec le décor ce qui ne le rend pas forcément attractif. A noter un QTE que j'ai trouvé des plus barbants : il faut appuyer sur X (ou A) à chaque fois qu'on est en haut d'une corniche pour en descendre. Ca casse le rythme, on n'y pense pas tout de suite, bref c'est chiant. J'ai cependant apprécié l'orientation réaliste du jeu qui ne rend pas les ennemis increvables, trois balles suffisent pour les achever. Les munitions également ne sont pas de trop et il arrive qu'on soit à court de balles (ce qui est assez rare dans la plupart des autres jeux en difficulté moyenne).

Le jeu tente d'impressioner le joueur avec des scènes parfois très violentes et une ambiance malsaine.

     Deux compagnons d'armes accompagnent le sergent Walker dans son péril. A la manière d'un Gears of War, les trois gus bavardent beaucoup entre et pendant les combats. Si l'on peut leur donner des ordres, dommage que ceux-ci ne soient que de l'attaque ou de l'aveuglement. Des ordres de regroupement et de contournement auraient par exemple été utiles. Néanmoins leur IA de base n'est pas trop médiocre pour entacher cette absence. Et c'est lors de légères séquences de discrétion qu'il faudra bien établir qui abat qui.

 

Au final, j'en pense quoi ?

     Spec Ops The Line est clairement un TPS classique mais veut impliquer dans son histoire. Ce n'est donc pas dans son gameplay qu'il faudra chercher des qualités mais bien dans des scènes spectaculaires, un contexte original et une narration dramatique. A ce titre, si la démo ne m'a pas globalement  emballé, la cinématique de fin m'a plus attiré de par son ambiance très glauque et sombre, finalement plus discrète dans la démo. Le jeu sortant en période creuse fin juin, il pourra peut-être se faire une petite place au soleil.