Bodycount c'est le dernier FPS de chez Codemasters. Ce qui est intéressant ici, c'est que des anciens de chez Criterion ont planché sur ce titre. Criterion, FPS... vous voyez où je veux en venir ? Et oui, Black. Le très particulier FPS de la génération précédente qui, à titre personnel, m'avait bien plu. A l'époque, les effets de destruction était impressionants cependant il était difficile de passer outre ses défauts (durée de vie, histoire, maniabilité lourde et contenu hyper rachitique). Mais les sensations étaient là. Alors si Bodycount n'a dans les faits pas grand chose à voir avec ce précédent, il en est une suite quelque peu spirituelle.

Tout d'abord l'histoire : on s'en contrefout royalement ! On incarne un espèce d'agent appartenant à une organisation appelée le Network qui bien évidemment doit débarasser le monde de vils brigants. Passons à plus intéressant, son ambiance. Celle de Black était sombre et poisseuse, on était seul et le tout avait vraiment un ton à la 24. Ici c'est plutôt du Bulletstorm dont l'inspiration est question. Les décors sont dotés de couleurs assez vives et qui en mettent plein les yeux. Mais ça ne suffit pas à cacher ce moteur hideux ! Déjà qu'artistiquement le titre de Codemasters vole très bas (les ennemis sont exactement tous les mêmes !), mais en plus les textures sont moches, tout est taillé à la serpe avec une pincée d'aliasing par dessus. Bref c'est pas la joie. Et ce n'est pas la destruction des décors qui rattrape le tout. Si elle était le plus gros point fort de Black à l'époque, elle ne sert que de très léger faire valoir à Bodycount. Très sommaire, les pilones se content de perdre quelques blocs de bétons tandis que quelques murs en carton pâte volent en éclats. Les explosions ne sont pas jolies et pourtant on n'arrête pas d'en voir tellement les niveaux regorgent de bidons d'essence et autres bombonnes de gaz.

En plus d'être envahissant, le HUD est vraiment moche.

Malheureusement, il n'y a pas que du côté technique que le jeu se porte mal. Le personnage est lourd à manier et on ne perçoit presque pas la différence entre lorsqu'il court (clic stick, classique) et qu'il marche. Et les bugs de collisions avec le décor n'arrangent pas l'affaire. Quand à la précision du bonhomme... le jeu ne propose pas de iron sight mais une visée zoom comme à la vieille époque. Problème : le joueur devient alors immobile ! Oui oui, dès lors qu'on cherche à viser, on ne peut plus que se pencher sur les côtés, comme ça, debout au milieu du champ de bataille. Alors, oubli de la part des devs ?? Car ce système de penché sert pour la couverture, à l'instar d'un Killzone 2 ou 3. Bref dans la pratique c'est vraiment pas la panacée et le jeu incite encore plus au bourrinage. A côté, Call of Duty tient du métier de porcelaine...

Et l'IA... oui, encore un défaut mais celui-là est tellement évident qu'il ne mérite presque pas d'être explicité, ce que je vais quand même faire, juste pour rire. En gros, les mecs se contentent de tenir leurs positions et vous tirer dessus quand vous êtes assez loin. Quand vous vous approchez, là ils essayent de vous avoir en lançant soit des grenades (qui rebondissent contre eux, il y a quelques suicidaires dans le jeu, amusez-vous à les trouver) soit en venant vous débusquer de votre planque. Et là, ils sont tellement aveugles que parfois ils passent à côté de vous, pour s'arrêter juste derrière et vous montrer leur superbe... dos. Même le boss de fin de la démo m'a fait le coup, si si je vous jure. Je l'ai fini au couteau pour l'occasion (vous pouvez faire trois coups rapides avec d'ailleurs, pratique (oh un point positif !)).

Je suis sûr qu'ils n'avaient même pas vu la grenade à leurs pieds...

Dernier paragraphe pour en rajouter un petit coup. Le jeu ne provoque aucune sensation. Les armes ressemblent plus à des pétoires en plastique avec aucun recul. Ensuite, le jeu se propose de vous afficher en grooos les munitions au sol. Petit truc sympa ou pas, je vous laisse juges, ces dernières sont attirées automatiquement vers le joueur avec un bip variant en fonction du type récupéré. Bonne idée à la base mais qui se révèle totalement inutile dans la pratique tellement on en récupère ! Donc on s'en fout. En outre, le système de santé est très mal fichu. Adoptant une fois n'est pas coutume le bouclier qui se recharge en nettoyant ton écran de confiture, il est presque impossible de savoir quand on va mourir car le degré de blessure du personnage ne se distingue presque pas ! Pas de battement de coeur, pas de couleur qui s'assombrit, pas beaucoup plus de rouge, bref une plaie ! Dernière chose : le radar est parfois illisible tellement il affiche des pastilles de toutes les couleurs qui se chevauchent.

 

Au final, j'en pense quoi ? 

Bodycount est un FPS qui aurait eu sa place... en 2006. Techniquement à l'ouest de Bangkok, artistiquement mort dans l'esprit d'un nouveau né de chez Frankestein, le titre de Codemasters n'offre aucun plaisir et n'est même pas bon là où il s'en vante. Certains n'ont de toutes façons pas attendu la démo pour en tirer une conclusion qui s'avère évidente : un FPS de plus.