J'aimerai commencer ces impressions par une petite précision : j'ai parcouru cette démo assez vierge en informations sur le titre de Ignition Tokyo, ce qui pourra expliquer les quelques imprécisions, notamment sur le contexte ou les personnages. Ensuite, j'ai été très étonné de voir que le titre était tout simplement en démo et accessible aux silver alors que Bodycount par exemple qui est moins récent ne l'est pas. Cela étant dit, place au plat principal !

Il me semble assez difficile, voir impossible, de ne pas débuter par l'aspect visuel de El Shaddai. Le jeu est artistiquement hallucinant. Que ce soit dans ses couleurs ou ses formes, l'univers en met plein la vue. Le tout est très psychédélique avec en plus quelques touches contemporaines pour tourner en dérision toute cette peinture. Du coup, il n'est pas évident de noter les textures, le décor étant très souvent un amat de formes colorés en tout genre dans tous les sens. Mais le tout est d'autant plus impressionant qu'il mélange les ambiances complexes et sobres. Pour accompagner toute cette orgie visuelle, la musique est elle aussi très belle et propose une véritable enivrance dans les moments les plus calmes.

La plupart des environnements sont de toute beeeauté

Mais que propose concrètement cette démo ? Et bien au niveau du gameplay, il faut admettre que l'on est face à un certain classicisme. Schématiquement, on ne fait qu'avancer tout droit, sauter sur des plates-forme de temps à autres et sinon on se bat dans des arènes. Le jeu n'est clairement pas là pour révolutionner quoique ce soit mais bien raconter une histoire, immerger dans un univers (aucunement abordée dans la démo d'ailleurs). On peut donc passer outre sa structure assez basique.

Et se concentrer sur l'épopée de notre héros, du nom d'Enoch. Ce grand bonhomme blond pourrait faire penser à un chevalier du zodiaque avec son armure blanche, mais également son jean ! Et il va devoir batailler dur avec l'aide de son comparse au cheveux bruns, Lucifer. Car les combats sont une composante très importante dans El Shaddai. Tout d'abord, l'absence d'HUD renforce l'immersion, ici pas de barre de vie. Lorsqu'Enoch est blessé, il perd des parties de son armure. De même, sa vie ne se régénère pas (oui, ça existe encore !) mais se recharge en récupérant des orbes. Le titre propose d'ailleurs un système particulier concernant le game over : une fois que le joueur perd toute sa vie, il n'a que quelques secondes pour matraquer des touches afin de faire revivre, tel le phoenix, Enoch. Il déploie alors des ailes, renforçant son aspect d'ange ressucité. Il est donc possible de ne pas mourir du jeu si on fait preuve de réactivité ! Si cet aspect est assez intéressant concernant l'image que cela donne d'Enoch, cela impactera sûrement sur la durée de vie du jeu.

Les combats donc. Ceux-ci surprennent au premier abord. Pour quelqu'un qui n'a jamais touché au jeu, il ne peut imaginer à quel point El Shaddai n'a rien d'un beat'em all. Ici on ne combat pas 10 ennemis à la fois, très souvent on n'est confronté qu'à 2 ou 3. Et ce n'est pas facile pour autant, car les échauffourées sont longues ! Il faut bien parfois plusieurs minutes pour se défaire ne ce serait-ce que d'un seul de ces étranges énergumènes à l'allure d'amazones. Enoch dispose alors de quelques armes. Seulement deux sont accessibles dans cette démo et pas n'importe comment : il est tout d'abord indispensable de préciser qu'Enoch a un pouvoir de purification qui lui permet de... purifier (ouha !) ses ennemis lorsque ceux-ci sont assez affaiblis. Ceci permet alors au héros de récupérer des orbes (je n'ai pas encore compris à quoi elles servaient, mais soit) une fois le bonhomme occis. Mais il récupère également son arme. La première est une sorte d'épée en forme d'arc... ou d'arc utilisé comme une épée. La deuxième est en fait constituée de petits fragments qui peuvent être projetés sur l'adversaire. De la distance comme du corps-à-corps donc. Les combats sont très beaux et lorsque le coup chargé est lancé, il faut réussir à tenir un certain rythme dans l'enchainement des touches (X et Y sur X360) pour décocher des combos surpuissants. Le tout est donc dynamique en plus d'être magnifique.

Les combats sont longs ce qui ne les empêchent pas d'être dynamiques

Quelques reproches néanmoins à ce tableau : l'IA ne semble pas très calibrée. Joué en normal ici, il arrive parfois que les ennemis ne fassent que regarder Enoch et ainsi créer une pause étrange au milieu du combat. De même, les combos ne semblent pas très nombreux et s'y retrouver dans ce que l'on fait n'est pas toujours aisé. Enfin, le ciblage des ennemis n'est pas au point avec l'arme à distance. J'aurai aimé qu'en sautant afin d'éviter certains tirs et pouvoir les attaquer, Enoch ne tire pas devant lui dans le vide mais cible l'ennemi juste en-dessous ! Autre chose, si les loadings sont peu nombreux ils sont longs !

 

Au final, j'en pense quoi ?

Aussi sublime soit-il, j'ai peur que le titre ne tienne pas sur la longueur. En effet, son histoire a intérêt à être accrocheuse, sous peine de ne se voir que trop faire la même chose. La répétitivité se sent nettement et il est probable de se lasser de ses combats paraissant parfois interminables. Néanmoins, trop rares sont les jeux à proposer une expérience visuelle aussi hallucinante mais gare à ne pas se reposer que sur cet atout.