Aujourd'hui, et au travers de son opening, je vous présente Excel Saga. A l'origine un manga de Koshi Rikudo, l'oeuvre fut adaptée en anime en 1999 par Shinichi Watanabe.

 

 

 

Alors tout d'abord comment classer cet anime ? Et bien c'est relativement difficile car celui se défini comme étant un concept expérimental. L'opening retransmet d'ailleurs très bien ce sentiment d'expérience où le non-sens, l'absurde et l'humour au trouzième degré est règle d'or. En fait, la série emprunte à tellement tout ce qui peut exister dans le monde de l'animation ou de la télé plus généralement qu'il est quasiment impossible de la catégoriser. D'où son domaine d'expérimentation, finalement.

Mais concrètement, ça donne quoi ?

Excel Saga est un anime qui parodie toutes sortes de genre existants. Ainsi, quasiment chaque épisode sera l'occasion de tourner en dérision une catégorie de films ou de série. On passe d'une parodie de la science-fiction, à la série B façon années 80, au film d'horreur, à la comédie romantique etc. Du coup, vous devez vous demander :

Mais il y a vraiment une histoire à ce truc ?

Et bien oui mine de rien ! Et je m'en vais vous la résumer du mieux que je peux :

Excel est, comme le titre le laisse très subtilement suggérer, le personnage central de l'histoire. La très fringuante, délirante et fulgurante jeune fille vient de terminer ses études et a été acceptée en tant qu'employée d'Across, une organisation tenue de main de maître par une seule et même personne : Ilpalazzo. L'obectif de cette organisation (enfin d'Ilpalazzo) ? Conquérir la ville, tout simplement. Dès lors, Excel va se dévouer corps et âme pour son chef qu'elle ira pendant toute la série jusqu'à le considérer comme un dieu et exaucer tous ses ordres. Chaque épisode, en plus d'être une parodie, est un plan de conquête de la ville.

 

Quand je vous dis qu'Excel se dévoue corps à âme à Ilpalazzo...

 

Mais un beau jour (le 2e épisode en fait), les Puchus (extra-terrestres en forme de peluches super kawaiii qui cachent en fait une personnalité très sombre) attaquent la Terre et un de leur étrange occupant finit par tomber dans la salle d'Across. Cet occupant qui va devenir membre de l'organisation, c'est Hyatt. A l'opposé total d'Excel, cette jeune femme est extrêmement douce mais souffre d'une étrange maladie : elle meurt sans prévenir. Bref, c'est avec ce duo de choc que forme les deux jeunes filles qu'Across va tenter de conquérir la ville.

Voilà pour l'histoire principale car il y a énormément d'à-côté qu'il serait très difficile d'énumérer, avec bon nombre de personnages déjantés et leur propres histoires.

Entre le personnage le plus maudit de l'animation (Pedro, l'ouvrier colombien qui va mourir et voir toute sa famille le trahir), un trio de bras cassés voisins d'Excel et Hyatt qui vont devenir des super-héros, un chef de département de la police obssédé par la sécurité de sa ville, le réalisateur lui-même, sous le pseudo Nabeshin, qui s'improvise homme de la situation en débarquant toujours au moment opportun et j'en passe et des meilleurs, Excel Saga est un melting-pot de situations tout aussi grand-guignolesques qu'improbables dépassant la cohérence dans toute sa splendeur.

 

Menchi est une chienne qui sert de nourriture de secours à Excel. Oui, c'est glauque.

 

Car je ne vous ai présenté que les personnages, chaque épisode possède en fait une histoire qui n'a absolument aucun sens et dont le déroulement n'est que prétexte à un enchaînement de situations extravagantes ridiculisant tous les personnages. Un petit exemple ? Lors de l'épisode consacré au sport, celui mis en avant est le bowling. L'épisode se retrouvera vite en véritable plugilat où une équipe de cinglés armés jusqu'aux dents iront prouver qu'ils sont les meilleurs au sport de quilles, prenant en otages toutes les personnes présentes, dont une équipe de reportage tv avec des présentateurs totalement ringards. Vous voulez mieux ? Cela se déroule pendant le premier épisode. L'objectif d'Excel est de tuer un mangaka. Bizarrement le choix s'est porté sur Koshi Rikudo, oui le créateur lui-même de la série ! Absurde vous dîtes ?

Mais Excel Saga n'est pas qu'un délire de scènes complètement idiotes mises bout à bout. C'est aussi un condensé de références culturelles, principalement japonaises. Entre Albator, Dragon Ball et les Sentaï (ancêtres japonais des Power Rangers), les amateurs de culture japonaise seront ravis de voir tout ce qu'ils connaissent tourné en dérision.

 Vous l'aurez compris, vous allez rire. Beaucoup. Ou pas. Tout dépend, une fois n'est pas coutume, de votre degré d'implication dans l'humour complètement à l'ouest de la série. Et histoire de faire monter la sauce, je vous tease la fin de la série qui vous promet quelques fortes émotions, notamment lors d'un épisode très particulier dans la série.

 

Un exemple de scène anxiogène de l'épisode 26.

 

Impossible de terminer cet article sans parler du tout dernier épisode de l'anime. Se déroulant en dehors de l'intrigue principale (l'histoire se termine avec l'épisode 25 et non 26 ! Et oui, c'est ça aussi de l'expérimental he he), cet épisode fut interdit de diffusion dans de nombreux pays en raison de sa violence graphique et des scènes trop osées sexuellement. Autant dire que c'est un indispensable et bien sûr réservé à un public averti.

Voilà, j'espère que vous aurez en gros compris en quoi consistait cet anime hors du commun. Je pourrai vous parler encore de bien d'autres choses comme le doublage d'Excel qui, que ce soit en Français ou Japonais, est génial compte tenu du débit de paroles hallucinant du personnage, ou du générique de fin totalement culte, mais en dire plus ne ferait que vous gâcher le plaisir. J'espère en tout cas avec cet article vous avoir donné goût à l'animation expérimentale !