C'est cette nuit vers 4h, alors que je terminais enfin la série après un petit marathon de plus de près de trois heures par jour, que je décidais qu'il fallait parler de Fullmetal Alchemist. Découvert à l'époque du collège via l'émission La Kaz de Canal+, cet anime m'a relativement marqué. Mais ce n'est que quelques années plus tard que j'ai appris que ce n'était pas la version officielle et que celle adaptée du manga était assez récente. Prenant le sous-titre Brotherhood afin de se démarquer, l'anime débarque en 2009 au Japon et est diffusé en simulcast sur internet. Et il y a beaucoup à dire dessus, tellement que je ne peux évidemment en faire l'étalage. Mais voyons déjà le contexte.

     Une science qui permet la maîtrise de la matière que ce soit en création ou en destruction est le socle de l'histoire : cette science c'est l'alchimie. Elle possède une règle d'or : pour chaque chose créée, il faut en céder une autre. C'est le principe de l'équivalence. Elle permet par exemple de réparer une radio à partir de chacun des éléments qui la compose ou encore, moins éthique, de créer des chimères, des créatures composées à partir d'êtres humains et d'animal. Il y a évidemment un tabou à ne pas transgresser : la transmutation humaine. On ne doit pas tenter de ressuciter quelqu'un grâce à l'alchimie. En 1904, c'est pourtant ce que deux jeunes alchimistes, Edward et son frère cadet Alphonse Elric, vont faire afin de retrouver leur mère récemment décédée d'une maladie. Edward perdra une jambe pendant le processus et Alphonse son corps. Afin de redonner un corps à cette âme désormais perdue, Edward va sacrifier un bras pour transmuter l'âme de son frère dans une armure. Désormais un but unique les habite : retrouver leur corps d'origine.

     Beaucoup d'évenements les attendent dont de nombreux qui les dépassent. Ils verront les travers de la politique, de la science, de l'ambition.

     Fullmetal Alchemist est un de mes mangas favoris pour la simple raison que ce n'est pas un shonen conventionnel. Celui-ci n'obéit pas aux règles de l'apprentissage habituel qui veut que le héros rencontre toujours un ennemi plus fort et devienne lui-même de plus en plus puissant. Ici, les personnages n'évoluent pas physiquement mais bien moralement. Ensuite, l'histoire touche à de nombreux thèmes qui n'ont rien d'enfantin. Le parallèle avec la Seconde Guerre Mondiale par exemple est évident puisqu'une partie importante de l'histoire est le génocide du peuple Ishbal par l'armée d'Amestris. A ceci donc s'ajoute une intrigue politique sur laquelle repose le thème du pouvoir, le pays d'Amestris étant une dictature. Le thème de l'amitié est également présent mais pas via les enfants comme cela pour l'être dans un shonen traditionnel, plutôt pour un adulte en particulier. Référence au sous-titre, la fraternité est la clé de voute des thèmes de cette série. Les deux frères ne sont ici pas uniquement liés par le sang mais aussi par un pacte qu'ils ont promis de tenir. Dieu tient également une place particulièrement importante. Le peuple Ishbal est très pieu tandis que le peuple d'Amestris beaucoup moins. La volonté de l'ennemi dans l'histoire est de se rapprocher le plus possible de Dieu en s'expurgent de tous les vices humains. J'éviterai bien sûr de trop en dévoiler afin de ne pas gâcher l'histoire. Enfin un thème difficilement évitable : la mort. Les frères Elric l'ont cotoyée et pour beaucoup de personnage la quête de l'immortalité est essentielle. La vengence découle également de la mort et le sacrifice est parfois inévitable. Ici on a encore une fois un écho à l'alchimie et son principe de l'équivalence.

     Il serait difficile d'énumérer et d'analyser en profondeur tous les thèmes évoqués par l'histoire, mais ce que j'ai apprécié c'est qu'ils n'étaient pas aussi stéréotypés que dans d'autres shonen.

 

Maes Huges est un personnage forcément marquant

 

     La série possède évidemment son lot de personnages tous plus charismatiques les uns que les autres et dont les situations peuvent vous faire passer du rire aux larmes. Les méchants ne sont jamais simplistes, déjà par leur nature, ce qui par contre est malheureusement le cas de quelques gentils qui au final n'ont pas grande importance. La plupart néanmoins ont une bête noire en eux, pour les membres de l'armée par exemple c'est évidemment le massacre des Ishbals auxquel ils ont participé. Si quelques personnages vers la fin ne sont pas vraiment marquant (les quatre chimères), certaines scènes peuvent rester gravées dans la tête. Je pense notamment à l'épisode 04 avec le père Tucker qui doit réussir un examen et dont l'épilogue sera vraiment dramatique et inattendu.

 

 

     Si au début, la série alterne avec le comique et parfois le dramatique, on progresse vraiment avec une tension de plus en plus palpable et des effets comiques moins présents afin de ressentir toute la gravité de la situation jusqu'à l'évènement tant attendu.

     J'évoque rapidement l'aspect plus technique. Graphiquement c'est très propre, l'animation des combats est globalement vraiment bien foutue et les effets spéciaux en foutent parfois plein les yeux. C'est parfois même assez gore (dommage que le sang soit si... dense). La VO est de bonne qualité (difficile d'oublier la voix de Ed surtout quand il grogne après sa petite taille...).

     Bref, alors que je l'ai terminé assez ému à peine hier, je ne peux que conseiller cet anime à ceux qui ne le connaitrait pas encore et je suis assez déçu de ne pas pouvoir tout décrire tellement il y a à dire (de toutes façons, ce serait bien trop long !).