Malgré un tournant peu convaincant à
mes yeux, trop dans l'idéalisation du musulman de France, une grille de
lecture pour des questions sociétales et politiques dominée par son
obsession des « Inuits » pour reprendre son expression dans le début du
roman Chute, Alain Soral reste un pamphlétaire de haut rang.
En relisant ses premiers essais, ses romans étant souvent bien en-deçà, on est réjoui par les charges
d'Alain n'hésitant pas à dégommer les vaches sacrées de notre temps : bouddhisme, féminisme, gays tendance Marais et j'en passe. Souvent, l'écrit est court, le style oral (Soral est
avant tout un bretteur) et le fond, le concept même si le développement
est avorté, pertinent sur bien des points. Dans l'extrait ci-dessous,
issu de L'Abécédaire de la bêtise ambiante, Soral s'attaque au symbole même du politiquement correct, du terrorisme intellectuel comme dirait Jean Sévillia, Bernard-Henri Lévy.

« Quand un syndicaliste parle, on sait au nom de qui : les salariés
réformistes, les cadres chrétiens...Quand un politique s'exprime, c'est au nom de son parti, mais BHL, il parle au nom de qui ? Des intellectuels ? Il y a quand même plus intellectuel. Des Français ? Mais BHL n'a-t-il
pas fait du mépris de la France et du sionisme inconditionnel ses deux
mamelles ? BHL, le touriste engagé, toujours sur la route, sur la
brèche...Pour que le malheur des autres le touche, il faut d'abord que ce
soit loin. Ne comptez pas le voir à Toulouse ou du côté des licenciés de Moulinex, il a la commisération élitiste BHL, le beauf, il méprise :
cet éternel facho collabo qui n'a même pas lu Heidegger
. »