Si l'on m'avait dit qu'un jour j'attendrais patiemment que les chargements du premier niveau de Drakengard 3 se terminent j'aurai probablement répondu quelque chose du genre : "Ta gu*ule conn*rd, t'es qui ?". Il se trouve que Drakengard 3 est enfin sortit le 21 mai 2014 dans nos contrées. Que vaut ce jeu dont l'ancêtre est tant apprécié des connaisseurs ? Est-il aussi sombre et torturé que l'histoire de Caim ou serons-nous dans un univers plus coloré comme dans le second épisode ? Réponse courte : un peu des deux. Non mais continuez à lire hein !

 

Zero est une jeune donzelle dont le physique aguicheur n'est absolument pas le reflet de sa personnalité. Avare, méchante, sadique, mégalomaniaque et sans pitié elle se complait à trancher la chair de toute créature croisant son chemin. Nope, Zero n'est pas là pour rigoler, c'est une vraie guerrière assoifée de sang dont la seule motivation est le contrôle absolu de la planète. Pour accomplir son rêve elle doit se débarasser des cinq invoqueuses avec qui elle partage des liens de sang. Respectivement nommées One, Two, Three, Four, Five, ces invoqueuses ont toutes un caractère bien trempé et sont plus ou moins aussi folle l'une que l'autre. L'on admettra cependant que Zero est la plus felée.

 

 

Le jeu débute alors que Zero, aidée de son dragon Mikhail, attaque le troupeau d'invoqueuse. On constate dès lors la puissance démesurée de Zero qui élimine les soldats en armure sans le moindre effort et ne sourcille pas devant un démon qui fait vingt fois sa taille. Malheureusement pour elle la bataille contre les invoqueuses tourne court, leur puissance dépasse le duo qui se fait exterminer. Zero y perd un bras et un oeil et Mikhail meurt. De quoi lui mettre un peu de plomb dans la cervelle. Absolument pas ! L'histoire continue un an plus tard avec un bras et un oeil en moins, pas d'soucis ! Dans Drakengard, y à pas de chochottes !

 

Je me souviens encore d'avoir acheté Drakengard parcequ'il y avait marqué Squarenix sur la jaquette et que je me demandai bien ce que pouvait être ce jeu. La surprise fut grande, bien qu'il ait fallut que je prenne sur moi pour passer outre ces graphismes repoussant (même pour l'époque) et découvrir un univers riche, sombre et...magnifique (ne me jugez pas !). Pour l'achat de Drakengard 2 on retrouve le même schéma. Chez un pote, on se rend dans un Micromania juste pour jetter un oeil aux sorties et là bim, Drakengard 2, on était pas au courant. Après avoir demandé au vendeur ce qu'il valait il nous à brièvement raconté qu'il n'avait plus grand chose à voir avec le premier épisode. Hm.

 

 

Dix ans après mon aventure aux cotés de Caim je me relance donc dans l'aventure la plus sombre que j'ai fait à l'époque. Si le créateur de Drakengard estime que le deuxième épisode n'est pas la vraie suite c'est parcequ'il à confectionné un petit chef-d'oeuvre qui n'a pas eu le succès escompté (mais prévisible) et qui se nomme NiER. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains tant ses qualités ne se dévoilent qu'à ceux sachant être patient. Drakengard 3 fait franchement penser à NieR, que ce soit dans le design général, dans les musiques (même compositeur) que dans les graphismes dépassés. Il y à même des séquences en décors cloisonné où Zero se déplace en marchant et l'on peut intéragir avec des élements du décor tout comme dans NiER.

 

"Hey, si je veux entendre un mec parler de NIER je regarde une critique de NIER."

 

Drakengard 3 se présente comme un Beat-them all avec un zeste de RPG. De RPG, en réalité, il n'y à que la prise de niveau, l'expérience et le changement d'armes. On déplace Zero à l'aide du stick gauche, X permet de sauter, O de parer, L1 cible un adversaire et un R1 permet de dash. Carré et triangle sont alloués aux attaques. Carré est le combo de base, classique et qui augmente au fur et à mesure que l'arme prend des niveaux. Triangle, lui, est assigné aux attaques secondaires qui coûtent de l'endurance. Appuyer sur Triangle après avoir effectué un certain nombre d'attaques classiques déclenche un combo différent selon l'arme, sa taille et le nombre d'attaques classiques incréminées. L3+R3 active le mode furie. Appuyer sur R2 ouvre le menu des armes ce qui permet de faire des combo en alternant différents types d'armes. L'héroine barjot est extrêmement agile et rapide, elle saute très haut, les dash la projettent bien en avant et elle court vite. Tellement vite qu'avec la caméra qui à tendance à se tourner sans prévenir, c'est un peu déroutant au départ. Pourtant les combats ne sont pas une corvée, ça va vite, c'est nerveux et dynamique, le esquives fonctionnent bien et les parades, si effectuées au bon moment, permettent des contres-attaques bien utiles. Les ennemis tombent facilement sous la puissance des coups de Zero, on passe d'un groupe d'adversaires à un autre, on esquive, on saute dans tous les sens.

 

 

Tuer un ennemi rapporte de l'expérience à Zero qui, une fois suffisamment accumulé, lui fait prendre un niveau. Pas de statistiques, pas de pré-requis pour se servir des armes. Les niveaux rendent bien Zero plus puissante (cela se ressent lorsque l'on retourne dans les missions du départ) mais ce n'est ni visuel, ni bien amené. Les morts laissent parfois tomber des objets, des étoffes, des livres déchirés, etc etc. Ils ne servent absolument à rien. Au début, je croyais que l'on aurait besoin de ramasser certains types d'objets pour améliorer notre équipement mais non, tout ce que l'on ramasse est converti en fin de mission en or. Seul les "matériaux" servent à quelque chose, il en existe plusieurs types servant à débloquer de nouvelles formes d'armes. On peut également trouver des coffres plus ou moins bien cachés dans les environnements avec de l'or, des matériau ou une arme.

 

Dans le menu principal hors mission nous avons accès à plusieurs sous-menu. L'achat d'objets (Potion de soin, potion augmentant l'attaque ou la défense, matériaux...) l'achat d'armes (qui se débloquent après les missions), le changement d'armes et les options (réglages généraux, tenues, musiques). Le dernier sous-menu qui nous intéresse n'est pas des moindre puisqu'il s'agit du Renforcement d'arme. Contre une certaine somme d'or (somme qui peut rapidement être astronomique) et un matériau (cuivre, argent, etc.) l'arme prend un niveau; elles ont quatre évolutions et chacune influe sur sa puissance d'attaque, sa taille son visuel et sur les combo disponibles.

 

 

Le gameplay, s'il consiste toujours à appuyer sur Carré ou Triangle, est différent selon l'arme qu'on emploi. Une épée peut-être petite, moyenne ou grande la rendant plus ou moins rapide et augmentant ou diminuant son allonge. Cela influe forcément sur la capacité à affronter les opposants. Les épées sont très rapides et efficace contre de nombreux adversaires tandis que les lances perçent la défense, les armes de pugilats enchainent les coups rapides et les chakrams attaquent en zones autour de l'héroïne. Deux armes d'une même catégorie peuvent avoir des compétences très différentes, l'une peut créer un tourbillon autour de Zero tandis que l'autre créera un marteau à l'allonge gigantesque, selon la mission dans laquelle on se lance il faut donc prévoir l'arme et les effets qui lui sont associés.

 

Drakengard 3 est divisé en cinq chapitres divisés en X versets eux-même divisé en actes. Certains actes sont du gameplay, d'autres des cinématiques, on peut dont skip les actes où l'on sait qu'il n'y à pas de gameplay quand on veut rejouer. Si la cinématique se trouve dans un acte qui lui est dédié alors la tenue et l'arme de Zero ne sont pas pris en compte, elle portera son vêtement de base, Access Games, ne fait aucun effort.

 

 

C'est l'occasion de vous parler de la mise en scène du titre. L'écran se divise en deux quand deux personnages se parlent. WOW ! La première fois, pourquoi pas, la seconde ça commence déjà à faire tache. Cette mise en scène absurde n'est pas sauvée par les dialogues tout aussi stupides entre Zero et les différents protagonistes. Si Zero se la raconte grave, les autres perosnnages sont tout aussi débiles. Dito est un petit pervers sexuel, quand il tue Five, il avoue avoir pris plaisir à "lui trancher les seins", waw. Dans une entre-mission, Zero fait allusion à l'entrecuisse qui s'échauffe de Dito. Octa ne fait que parler de ses performances au pieux tandis que Decadus transforme tout en plaisir masochiste. Cet humour graveleux est accompagné d'un humour qui ne correspond pas à l'atmosphère du titre. Lors du premier combat de boss on censure son massacre à l'écran car c'est "trop violent pour un être humain", quelques secondes plus tard on censure l'audio prétextant la même ânerie. Ce ne sont bien sur pas de vraies censures, ce n'est que de l'humour mais ça ne colle pas en plus de ne pas être drôle. Plus loin, Zero est prise dans une avalanche, un écran noir apparait avec les mots "Drakengard 3 – The End". Non mais hey, on joue à quoi là ? Le palmarès de l'humour pourrave survient lors de la rencontre d'Octa ! Une longue cinématique en caméra latérale ou il ne se passe rien. Octa ne pense qu'au sexe, Zero avoue accepter n'importe quel homme dans son lit...Navrant. Oh, et le dragon qui pète et qui pisse ? Non, juste non !

 

 

L'histoire, en plus, évolue lentement et on sent bien que certains versets ne sont là que pour allonger la durée de vie. Alors je ne crache pas sur cette technique parceque j'adore avoir de vastes cartes rempli d'ennemis et massacrer ma manette pour faire grimper mon combo. Ici, non seulement les cartes ne sont pas très grandes et pas très jolie, elles sont ternes, cloitrées, divisées en zones (et on ne peut retourner sur ses pas.) mais en plus des ennemis y en à pas des masses. Ils se ramènent en petit groupes de cinq/six opposants tout au plus et l'on passe plus de temps à courir dans des vastes couloirs qu'à affronter des ennemis. Hormis ces séquences de BTA il y à également des affrontement à dos de dragon, globalement c'est pareil, Carré lance des boules de feu, Triangle lance une charge, B est pour les attaques au sol, et X permet de voler et des séquences de rail shooter à la Panzer Dragoon.

 

 

Si dans le premier épisode on se déplaçait dans de vastes cartes à la Dynasty Warriors avec la possibilité d'appeler Angelus quand on le voulait, ici, on ne peut faire appel à Mikhail que lorsque des cercles bleus apparaissent dans une zone. Ah, et on ne peut pas monter ou descendre de l'animal, si une séquence impose le dragon on reste sur son dos tout du long. Chaque chapitre est caractérisé par un affrontemment avec l'une des soeurs dans une joute bien trop facile. A leur mort on récupère le disciple de l'invoqueuse, généralement un homme avec un caractère traité caricaturalement (perversion sexuelle, masochisme, vanité). De manière générale que ce soit la trame principale ou les missions annexes c'est un peu trop facile et trop pris à la légère, à noter qu'il y à plusieurs fins, de quoi motiver une rejouabilité autre que le farm de gold...

 

En parlant de quêtes annexes, ces courtes missions se débloquent en progressant dans le jeu et n'apportent pas grand chose de plus au titre; elles sont cependant utiles pour gagner des matériaux et de l'or et peuvent améliorer un peu le personnage (augmentation du nombre de potions qu'on peut porter...). En temps limité et avec un type d'arme imposé il faudra remplir divers objectifs, tel que tuer un certain nombre de soldat ou ramasser un certains nombre d'objets tombant après la mort d'ennemis ou en brisant des coffres. Il y à également des missions de survie dont l'enjeu est intéressant : mourir durant le défi fait tout perdre tandis que quitter nous fait conserver l'or et l'xp acquis; pour gagner la survie il faut bien sûr enchainer tous les round sans mourir. Pas franchement plus difficiles que les quêtes principale elles peuvent poser problème quand le level design de la carte impose des décors en hauteur et que les ennemis sont hors caméra. Zero ayant la facheuse tendance à être projettée en arrière ou stoppée net quand elle subit des dégats c'est un peu pénible et frustrant. Surtout quand une rangée d'archers attaque constament ou que des lanciers vous foncent dessus. Puisque les chargements sont parfois plus long que les missions ça ne donne pas envie de les retenter.

 

 

 

 Au niveau de la technique je vous ai déjà dit que le jeu n'était pas beau mais ça, c'est pas très grave, si vous jouez à Drakengard ce n'est pas pour les graphismes, les chargements sont super long mais long ! Certains font faciles 30 à 40 secondes si ce n'est plus, et ça, juste pour lancer une mission ou un verset qu'on à déjà terminé ! Pas pratique pour rejouer, surtout quand on meurt et qu'on glande 30 secondes...Les portes rouges qui s'ouvrent après avoir terrassé les ennemis sont des chargements à peine camouflés. En plus ça rame à fond et pas juste quand y à plein d'ennemis parcequ'y à jamais plein d'ennemis, non, ça rame même quand il y à rien, y à des baisses de framerate pour tout et n'importe quoi. Ca rame même pendant les cinématiques...Dans des cinématiques où il ne se passe rien. On parle bien d'un jeu à 50€, un jeu d'une des plus grandes boîtes du Jeux vidéo.

 

 

A la grande habitude des concepteurs asiatiques, les personnages masculins n'ont bénéficié d'aucun soin dans leur design, ils sont tous plus laid les uns que les autres. Seuls les avatars féminins ont un simili de classe et encore si c'est pour que l'on voit plus de chair qu'autre chose, je ne vois pas bien l'interet. Five ne ressemble à rien, Four est une enfant, Three est la gothique du groupe...Il n'y à aucun effort de développement.

 

Drakengard 3 verse dans la violence gratuite, aucune subtilité, aucun message ne passe dans les scènes que l'on voit, où se trouve la puissance du premier opus ? Five se fait trancher en deux puis tabasser au sol, Four se fait poignarder et exterminée à coup d'épée. Three se fait manger par le dragon...Si c'est pour montrer ce genre de chose, autant carrément aller plus loin et les démember, les décapiter ou montrer les marques sur le corps plutôt que d'exhiber des jets de sang et de la haine pour de la haine. Caim était fort et haissait l'humanité pour ce qu'elle avait fait subir à sa soeur, Furia, déesse du monde et incestueuse qui ne rêvait que de coucher avec son frère. Il tuait et tuait encore car rien, ni le sang ni la souffrance n'arrivait à étancher la soif caractérisée par le symbole sur sa langue. Caim, muet avait un charisme (oui oui charisme avec un muet) proche d'un Guts, Zero, elle, ressemble à une gamine arrogante. Zero tue pour tuer, difficile de s'attacher à un personnage aussi détestable. Cependant à mesure que l'aventure passe Zero devient moins humaine et étrangement plus agréable à suivre.

 

 

Merci, Ô SquareEnix, arnaqueur devant l'éternel, de prostituer votre licence en saignant votre fan-base ! Une édition collector famélique, avec un DLC pour la tenue de Caim, un DLC pour le chapitre de One (dont, si l'on se fie à la liste de succès, chaque épisodes sera vendu séparemment sur le Store) et des voix en DLC ! Je suis allé voir sur le store puisqu'il y à un sous menu "Contenu téléchargeable." On y trouve la tenue de Manah pour Zero (3€), un costume pour Mikhail, les musiques de Drakengard (3€), les musiques de NIER (3€)...C'est quoi leur problème ? Foutre les voix japonaise à 3€ ? Puta*n, faut qu'on cautionne ça ? Ils nous ont fait ce coup avec Lightning Returns, et ensuite quoi ? On va encore payer des éditions collector avec un jeu en démat ? Oh wait...Bordel ! Ce genre de contenu, avant, on le débloquait en finissant le jeu, y en à marre d'acheter des trucs pour compléter un jeu qu'on paye déjà full price. Je ne dis pas, il y à des DLC qui valent plus le coup que d'autres mais ici ça sent l'opération marketing à plein nez. On sort le troisième épisode d'une licence que plus personne n'attendait uniquement en se fiant au bouche à oreille des fans, on pond une édition collector du pauvre en privant les joueurs européens d'une version physique, en privant tout ceux qui se contenteront de l'édition standard des voix japonaises et on nous vend par la suite des épisodes supplémentaires ?

 

 

Si au moins le jeu était bon, mais même pas, il est décevant aussi bien sur le plan scénaristique que technique, seul le gameplay le sauve parcequ'il est dynamique mais l'humour, les nombreux chargements, les cartes trop courtes, les baisses de framerates, la caméra capricieuse, les décors et quêtes annexes ultra répétitives ne donnent pas franchement envie de s'investir dans ce titre qui n'à que peu à offrir. Les personnages ne sont ni attachant ni mémorable. Reste que la durée de vie est plutôt bonne et que les musiques sont magnifiques.

 

Vous l'aurez compris, je suis totalement déçu par ce Drakengard 3 dont j'attendais beaucoup j'ai l'impression de jouer à un jeu dont le développement à été arrêté après Drakengard 2 (2005) et repris juste pour être sortit en l'état à notre époque, sans déconner, le contraste entre les cinématiques et le gameplay est violent.

 Tant de défauts entachent naturellement mon plaisir de jeu, il n'est vraiment pas confortable à jouer. Elle est loin l'époque où j'attendais chaque cinématique pour voir la réaction du personnage principal. Je me doute que ce jeu trouvera son public, le gameplay est plutôt solide, les armes sont classes et l'humour et le design très manga peuvent plaire, quant à moi, gardant mes souvenir bien ancrés dans la mémoire je ne le conseille pas à qui à aimé les autres jeux de la licence et surtout pas aux fans de NIER.

 
PS : Désolé pour la qualité des images et de la vidéo, le copyright de la PS3 m'empêche de record en HD.
PS2 : Critique vidéo - Drakengard 3