Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord est un action-RPG dans la pure lignée des jeux SdA. Bon mais ne fleuretant jamais l'excellence.

 

 

Durant le périple des Hobbits de la Communauté de l'Anneau se trame au nord quelques péripéties. Les Nazgûl ont été aperçu et un certain Agandaur sème la zizanie. Dans une petite auberge de Bree, par un soir noir et pluvieux débute la quête de trois futurs héros. Eradan, archer de Dúnedan, Andriel, maître du savoir de Fondcombe et Farin (qui aurait pu être boulanger), Champion nain d'Erebor. L'équipe se rue alors dans l'aventure, tranchant la gorge de gobelin, orc et autre troll, progressant inévitablement dans une marre de sang à l'odeur nauséabonde. L'ambiance sombre et lugubre colle parfaitement à l'univers de Tolkien et le jeu s'éloigne de cette fausse image que l'on essaye de coller à l’½uvre. Exit la beauté de vert paysages et de chochottes aux oreilles pointues, ici, on met les pieds dans la boue (et surtout dans la face des orcs), on se frotte la moustache pour ôter le surplus de sang et on décolle les morceaux de chair en putréfaction collé sur l'armure du voisin. Le coté épique de l'histoire est très terre à terre, et je ne peux cracher sur cet aspect mature et résolument dark fantasy. L'équilibre est parfait, voilà une ambiance qui sied totalement à ce que devrait être chaque jeu de cette licence. Et étonnement, les jeux sont plus sombres que les films...Hm...

 

Artwork de Bree.

 

Du coté du gameplay nous avons donc trois personnages bien différents mais pourtant bien similaires. Tous sont doués au corps à corps et disposent d'attaques à distance (Bâton magique, arbalète, arc) les rendant parfaitement efficace dans toutes situations. Il faut reconnaître que malgré la présence de trois arbres de talent (propre à chaque classe), on se retrouve au final à jouer un peu toujours la même chose. L'humain est un archer et donc par extension un lâche né ce qui lui permet de disparaître dans les ombres au beau milieu d'un groupe d'ennemis et d'attaquer fièrement dans le dos d'adversaires trop occupé à castagner l'elfe. Cette dernière, aussi maligne qu'un footballeur, dispose de sort de soin, de « contrôle » et de zone. En effet, elle peut poser un dôme au sol ayant des effets curatifs et anti-flêche. Dommage que cette farceuse s'amuse à faire exploser le sanctuaire à la tronche des troupes d'Agandaur avant qu'on y trouve refuge. Le nain est un nain.

 

Eradan, archer humain.

 

Contrairement à l'habitude des jeux de rôles à favoriser la couardise des archers en les dotant d'une puissance sans égales, ici, c'est encore une fois nain qui domine le champs de bataille...Avec son arbalète. Si l'on choisit de favoriser son cri de guerre et ses compétences permettant d'augmenter ses dégâts à l'arbalète on se retrouve avec une machine de guerre prenant Sauron, le Roi-sorcier et le Balrog en même temps. Comme ils ne sont pas dans le jeu, autant dire que vous ne rencontrerez pas de résistance mais pchut. Pour une fois qu'un archer n'a pas tous les honneurs, z'êtes au courant de rien, jouez, jouez.

 

Farin, le champion nain.

 

Trois arbres de talents par personnages dans lesquels l'ont peut attribuer un point gagné à chaque prise de niveau ainsi que trois points de statistiques à répartir dans les habituels attributs. Bien que classique ce système fonctionne très bien et j'ai envie de dire qu'il se rapproche plus d'un jeu de rôle que certains « ténors » que les critiques encensent. Kingdom of Amalur *tousse*, Skyrim *tousse tousse*, Diablo 3 *tousse tousse tousse bis repetita*. Chacun des personnages dispose également d'une particularité unique, le nain peut voir des passages secrets dans les murs qui mènent souvent à des coffres, l'elfe ramasse de l'herbe pour faire des potions et l'humain trouve des caches laissées là par d'autres archers. Elles contiennent beaucoup d'objets lui étant utile.

 

 

Andriel, l'elfe maitresse du savoir.

 

A noter qu'au niveau des raccourcis il bat également Kingdom of Amalur. Un panneau de trois compétences + 4 en maintenant la gâchette, + 4 en maintenant une autre touche...Ce qui dans Amalur est une plaie est ici naturel. Ce n'est pas surprenant de la part du studio nous ayant pondu les excellents Champion of Norrath (et Baldur'sGate : Dark Alliance). N'hésitez donc pas à prendre des compétences actives puisque chaque compétence sera allouée à un raccourcis.

 

 

L'arbre de talent de Farin.

 

Graphiquement le jeu surprend. Il n'est bien sûr pas exempt de reproche mais il s'en sort honorablement, on note même des effets de salissures sur les personnages (terre, neige, rouille) apparaissant au fur et à mesure qu'on se jette à terre pour éviter les gros gourdins. L'ambiance sombre et obscure est son plus gros point fort, les décors sont alors magnifiques et poussent à l'exploration. Esthétiquement il reste dans la lignée lancée par Peter Jackson, armes et armures ont ce coté réaliste déjà aperçu dans d'autres jeux (Tiers Âge, Le retour du roi).

 

Malheureusement le problème principal des anciennes productions de Snowblind Studios est bel et bien présent. La conception de l'aventure est linéaire et le rythme se voit hachée par des combats en arènes obligatoire et réduites. Ce qui se remarque encore plus lorsque l'on essaye de finir le jeu rapidement. Vous passerez donc de checkpoint en checkpoint et mourir entre deux signifie recommencer au précèdent en ayant perdu objets et xp accumulé entre temps. Une sacrée perte de temps quand on voit à quel points les ennemis peuvent s'avérer ardu dans certaines difficultés. Le jeu se voit également scripté de manière conventionnelle, il ne progressera pas tant que tous les ennemis de l'arène ne seront pas mort. Il arrive parfois que l'on ne peut plus progresser car un gobelin est aller se planquer dans un mur et que l'on ne le voit pas. Il faut alors recharger le checkpoint ou espérer pouvoir le dégommer aux tirs explosifs. Concernant les combats, la maniabilité est un peu lourde et peu s’avérer un brin pénible lorsque l'on joue à distance. En effet, une fois au corps à corps, si l'on active une compétence près d'un ennemi, le personnage effectuera un coup de pied pour le repousser, empêchant donc l'utilisation de son arme de distance. Logique mais gênant quand on joue une classe qui dépend de ses attaques de zones.

 

Le Sanctuaire d'Andriel.

 

 Si le scénario s'avère prenant et les doublages VO de très bonne qualité, les choix durant les dialogues ne sont qu'esbroufe, les quêtes n'influencent pas la trame et sont plus qu'anecdotiques pour des récompenses n'étant pas à la hauteur de l'effort. Le jeu n'est pas très roleplay, dans chaque niveau on trouve, généralement avant un passage ardu, un magasin sous forme d'halo lumineux. Très pratique puisqu'il permet d'acheter armes, armures et potions et de vider son inventaire mais il sort de nulle part et brise la cohésion de l'univers. C'est assez absurde de voir un halo lumineux dans l'antre d'une créature de Sauron.

 

Des équipements très réalistes.

 

Agréable, fun, défoulant voilà ce qui me vient à l'esprit quand je pense à La Guerre du Nord. J'ai pris plaisir à le parcourir du début à la fin même si certains passages m'ont réellement énervé, notamment Nordinbad, lorsqu'il faut défendre la porte de gobelins explosif et que cette elfe à la noix passait devant moi à chaque fois que je tirai un carreau, annulant par la même mon tir et nous laissant à la merci de l'explosion. Un seul coup de ce genre et tout l'équipe meurt dans la difficulté maximale. Je n'ai personne pour jouer avec moi, même seul le jeu est parfaitement jouable malgré le fait qu'au final l'équipement ramassé ne sert à pas grand chose puisque le donner à l'IA est inutile, elle ne l'équipe pas. A plein prix je peux comprendre que le jeu déçoive, il ne propose que peu de replay value, il est linéaire et ne surprend en rien. A petit prix par contre c'est un must buy pour tout fan du SDA ou d'action-RPG. Il n'était pas fortement attendu et ne déçoit pas contrairement à Skyrim ou Amalur dont l'attente me fut insoutenable. La déception de ces deux titres me ronge encore aujourd'hui. La Guerre du Nord est un petit jeu à faire et à refaire malgré ses défauts.

 

 

Artwork du Mont Gundabad.

 

 

Succès : Facile à obtenir, il faut accomplir certaines actions et finir le jeu dans plusieurs difficultés. A savoir que toute la progression est conservée dans les New Game+.