Si vous jouez à PES 2016, vous n'êtes pas sans savoir que le jeu a bénéficé le 29 octobre dernier de sa première grande mise à jour apportant enfin les derniers transferts offline et venant (en théorie) rectifier le tir sur les les failles criantes de son gameplay en ligne. Après avoir téléchargé le fichier d'un 1Go, j'ai donc testé le temps d'une après midi les différentes modifications apportées. Le constat est sans appel : le travail est bâclé et la déception elle, de taille. 

 

 

 Chère équipe responsable du développement de PES 2016, 

 

Quand on refuse de voir la vérité en face

 

Meilleur jeu de sport de la Gamescom, meilleur jeu de football de l'histoire selon plusieurs sites spécialisés US, alternative solide à FIFA selon l'Equipe...Il n'y a pas de doutes, lorsque l'on parle de PES 2016, il y a bien deux mondes qui s'affrontent : celui des médias et celui des joueurs

Car si la plupart des journalistes spécialisés, peoples et autres joueurs occasionnels ont pu apprécier (à juste titre) le renouveau de la série PES et de son gameplay, la grande majorité des "fans", je parle ici de l'ossature qui fait que la licence PES a survécu à son passage chaotique sur la génération de console PS3 / Xbox 360, est elle meurtrie par le second effet kiss-PAS-cool du tout  combo réalité / mode online au quotidien dont personne ne parle bien entendu.

Quelles sont donc les raisons de la dernière colère des fans en date ? Et bien la mise à jour du 29 octobre est un fiasco sans nom à ajouter à la longue liste des fiasco et erreurs commises par l'éditeur nippon depuis maintenant plus de 7 ans. 

 

Comment rendre le jeu encore + kikoolol en ligne ? Et bien en mettant les joueurs les plus cheatés avec la flèche en rouge pardis ! C'est vrai que Robben par défaut n'est pas assez rapide.

 

Le fiasco de la Maj du 29 Octobre : la goutte d'eau qui fait déborder le vase ? 

 

Que s'est-il donc passé ? Comment se fait-il qu'une mise à jour basée sur les recommandations des "joueurs" n'a absolument pas réglé le problème des passes lazers, ping pong, automatiques en ligne et des différents scores de baby foot qui sont aujourd'hui la norme du jeu en réseau sur PES 2016 ? 

Comment se fait-il que la mise à jour censée apporter les derniers effectifs en OCTOBRE 2015 s'est basée (selon Konami) sur les derniers transferts constatés au 30 AOUT 2015 ? Comment personne chez Konami ou l'équipe de développement ne s'est aperçu que plusieurs joueurs ont été oublié dans la démarche (Martial encore à Monaco) ou tout simplement éliminé (Totti n'est plus à la Roma, Ronaldihno absent de l'effectif de Fluminese). Incompréhensible. 

Voici Hatem Ben Arfa...Bon ok, Houcine Ben Arfa, son cousin qui le remplace sur PES 2016

 

Comment se fait-il que le mode My Club soit plus déséquilibré que jamais ? Comment se fait-il que les notes de joueurs soient plus incohérentes que jamais ? (Trapp du Paris Saint Germain à 67 de note générale vs Nishikawa des Reds d'Urawa à 72). Comment se fait-il que l'assitance à la passe de Niveau 3 soit permise sur le jeu en réseau avec pour effet de transformer vos matchs en parties de Mario Kart

Enfin comment se fait-il qu'aucune communication officielle n'ait été réalisée autour de tous ces problèmes cités qui ne représentent au passage que la partie emergée de l'iceberg (manque de stade, modes de jeux sans vie, jeu en réseau catastrophique) ? 

 

Vous la senter la douleur de devoir passer par un serveur irlandais ou singapourien pour faire un 2 vs 2 avec votre pote qui habite à quelques kilomètres de vous ? 

 

 

Quel avenir pour la licence PES ? 

 

Autant vous le dire tout de suite : si je ne tenais pas une chaîne youtube autour de la série PES, je n'aurai jamais continuer de jouer à ce jeu. Je veux dire....Pourquoi me torturer à attendre par moments jusqu'à 20 minutes un adversaire en manuel sur le live pour apprécier enfin le véritable gameplay du jeu quand j'ai à côté de superbes titres comme Metal Gear Solid V, The Witcher 3, Dying Light ou encore le Star Wars Battlefront à venir ?

Quel sadique qui n'a peu de temps pour ses loisirs vidéoludiques, passerait son temps à regarder un pauvre écran de matchmaking tourné dans le vide pour trouver un joueur jouant dans la même configuration que lui ? Je n'ai tout simplement plus le temps aujourd'hui pour ces bêtises. Et je dirais à ceux qui en ont malheureusement de bien calculer le temps passé à attendre dans les lobbys et autres salles d'attentes pour lancer un match FUMA : est-ce vraiment ce pour quoi vous avez payé votre jeu ? Sérieusement ? 

 

 Rigolons, c'est tout ce qu'il nous reste à l'heure actuelle

 

A l'heure où 15 FIFA se vendent au détriment d'1 seul PES, il semblerait que les équipes de Konami soient dans le déni le plus total. Le déni de se positionner encore aujourd'hui comme un "rival" au mastodonte d'Electronic Arts qui de part son professionnalisme et son suivi rigoureux a su fédérer une véritable communauté et une relation de confiance des plus stables malgré un FIFA 15 complètement manqué. Je n'aime pas le feeling FIFA, j'ai même revendu mon exemplaire de FIFA 16 après avoir terminé mon test comparatif dessus. Mais toujours est-il que FIFA a sa propre personnalité, univers, marque de fabrique, contrairement à un PES qui sombre un peu plus à chaque mise à jour dans la médiocrité. 

 

Afficher l'image d'origine

Moi après avoir constaté que la MAJ du 29 octobre avait empiré la situation

 

Comme dans un bon vieil épisode de Gordon Ramsay, Konami se ment et se cache derrière le trophée de meilleur jeu de sport de la Gamescom et les critiques ditiranbiques absolument pas justifiées de la presse anglosaxone. Un peu comme un restaurant qui était entré au guide michelin et qui au lieu de respecter ses clients en continuant à lui servir des plats de qualité, avait décidé de cuisiner subitement des plats surgelés avec des ingrédients achetés chez ED, "l'épicier discount".

Le déni de croire que l'anorexique mode My Club pourrait rivaliser avec l'athlète Fifa Ultimate Team quand par le passé, la Ligue des Masters en Ligne proposait une sérieuse alternative au jeu de cartes d'EA. Le déni donc, d'avoir eu la conviction que PES pouvait battre FIFA en faisant du FIFA et non du PES. 

 

Gameplay de PES 2016 suite à la mise à jour du jeu 

 

Aujourd'hui, je regarde la licence PES et je ne la reconnais absolument plus. Que font ces micro-paiements sur mon jeu? Qu'est ce que ce gameplay FIFAisé dans le mauvais sens, comme si nous avions affaire à un brouillon du titre d'Electronic Arts ? Pourquoi vouloir imiter un FIFA qui de toute manière possède déjà son audience qui ne PARTIRA PAS même si PES était vendu 5 € à sa sortie. Pourquoi ne pas comprendre qu'après 7 ans de disette qu'il est temps de changer son fusil d'épaule ? Je suis un fan de PES depuis toujours et je REFUSE de voir la licence sombrer dans la médiocrité d'un FIFA simplement pour récupérer une cible marketing plus rentable car plus à même de faire chauffer la carte bleue sur le jeu en réseau. Je ne l'accepterai jamais. 

PES se vendait peut être moins sur la génération précédente, était peut être robotique à souhait et clairement pénible par moments mais au moins, le jeu possédait sa propre identité. Désormais, Konami a cédé aux sirènes du profit de ce marché vidéoludique de plus en plus abjecte et reléguant le joueur au simple rôle de portefeuille sur joystick. Car oui, quand il s'agit de communiquer ou d'ajouter des fonctionnalités de micro-paiements au mode My Club, comptez sur Konami pour faire le travail convenablement : pas de retards ou de problèmes techniques sur les mises à jour, quand il s'agit du pognon, le travail est tout simplement remarquable. 

Même gagner avec des "petites équipes" ne me procure plus aucun plaisir sur le jeu en réseau

Alors ceci est un message qui vient clairement du coeur, une vérité nue qui fait mal mais qui est nécessaire. Il s'agit du cri désespéré d'un fan de la licence qui aura soutenu l'équipe de Kei Masuda dans son approche "hardcore", "incomprise" mais pourtant selon moi, visionnaire, des jeux de football entreprise avec PES 2014 et poursuivie en partie avec PES 2015. 

Kei Masuda en 2014 qui parlait de "capturer l'essence même du football". 2 ans plus tard, c'est l'essence même du baby foot qui a été capturé. 

 

Alors que PES 2016 (en ligne) aurait dû être cette fusion parfaite entre PES 2014 et PES 2015, il n'est au final que l'ombre d'une ambition, un souvenir douloureux, une déception à la hauteur du potentiel aperçu ces trois dernières années. Quand on écoute de nouveau Kei Masuda en 2016, on a vraiment du mal à imaginer que le dernier PES sortit soit vraiment de la main du bonhomme et du studio nippon. 

Non. Je retrouve ce discours de 2014 plutôt dans le mode FUMA (manuel) de PES 2016 et sa vision plus respectueuse du football. Pourquoi ne pas prendre tout le monde à contrepied en lançant un défi de taille aux joueurs avec un gameplay des plus exigeants, techniques, manuel, hardcore, faites de PES , le Bloodborne des jeux de football (rassurez vos investisseurs car Bloodborne est un énorme succès critique et commercial), accompagnez le tout par une réalisation hors paire et un mode en ligne / suivi ENFIN professionnel, et vous pourrez alors prétendre à devenir la nouvelle norme sur un cycle de 2/3 ans tout en vous distinguant très nettement d'un FIFA qui a de toute manière, trouvé son public pour les 5 prochaines années au minimum.... 

Votre passion, l'audace qui vous animait sur la génération PS2 avec un gameplay technique et exigeant a fait que vous avez gagné le respect de millions de joueurs à travers le monde.  En trahissant cet état d'esprit, vous avez donc cette année trahi vos joueurs...et vos valeurs.

 "We Are Not a Football Tribe...Not Anymore".