La fin de saison approche à grands pas et il est l'heure, à quelques jours du salon de l'E3 2015, de dresser le bilan pour PES 2015. En attendant la pluie d'informations sur PES 2016, voici donc ce qu'il fallait retenir du volet 2015 si vous êtes passés à côté cette année. 

 

Une première année sur Next Gen réussie 

 

Pour une première année sur PS4, PES a fait fort. Fort dans le domaine du gameplay et des graphismes en comparaison d'un FIFA 15 s'étant reposé quelque peu sur ses lauriers. À titre personnel et suite aux vidéos tutoriels publiées sur YouTube, j'ai pu me rendre compte du nombre important de joueurs ayant décidé de revenir sur le titre de Konami. Ce retour se fit cependant pour la plupart dans la douleur tant PES diffèrait de FIFA cette année. 

Avant de jouer la finale de la ligue des champions, bon nombre de joueurs ont dû passer par un mode entrainement trop léger 

Que cela soit au niveau des contrôles de balle, du jeu de passe, des tactiques, des dribbles...un joueur ayant abandonné la licence PES pendant plusieurs années a l'impression à chaque partie de repasser son bac. Cette difficulté témoigne de deux choses à mes yeux : 

- la richesse monstrueuse du gameplay de PES 2015 (la marge de progression est vraiment énorme puisque le jeu s'appuie sur une logique d'évolution depuis PES 2011)

- le manque de pédagogie du mode entrainement interne au jeu, beaucoup trop léger pour les novices et surtout les joueurs venant de FIFA habitués à un style plus direct et plus souple

Si le jeu reste donc simple d'accès, il devient rapidement très technique en se frottant à d'autres gamers plus aguérris. En découle alors un possible sentiment de frustration comme j'ai pu m'en apercevoir en parcourant plusieurs forums mettant en avant, parfois à juste titre et parfois non, des défauts du jeu. Dans le cas de PES 2015, oui il y a des défauts à corriger, mais encore faudrait-il donner aux joueurs les moyens d'identifier ce qui relève de la défaillance et ce qui relève de la "pratique". 

Pour donner un exemple typique  : le cas du défenseur regardant le ballon en courant à côté

Dans PES, vos joueurs suivent une trajectoire prédéfinie sur les longs ballons ou passes rapides / en profondeur. Pour couper cette animation de course à n'importe quel moment, il suffit d'utiliser le Super Cancel 

En utilisant simplement R1 + R2, vous pouvez à n'importe quel moment prendre le contrôle TOTAL de n'importe quel joueur de votre équipe. C'est ce qu'on appelle le Super Cancel. Et bien entendu, cela n'est mentionné nul part dans le mode entrainement de PES. Ce qui apparaît être une fonction "technique" et manuelle du jeu se transforme donc en défaut. Et il y a d'autres exemples de ce calibre mais il serait trop long de vous les détailler dans cet article, peut être dans une prochain vidéo. 

En règle général, je pense que PES a plus souvent soufflé le chaud que le froid cette année et même j'ai été déçu par pas mal de points (sur lesquels je reviendrais plus tard), la simulation de Konami a suffisamment d'atouts aujourd'hui pour proposer avec PES 2016 le meilleur jeu de foot de tous les temps. Et je vais vous dire pourquoi. 

 

 D'excellentes bases pour le gameplay 

 

Avec PES 2015, Konami a trouvé un équilibre attaque défense dans son gameplay (je parle toujours vs un joueur physique et non l'IA). Les matchs en ligne se suivent et ne se ressemblent pas...du moins lorsque l'on tombe sur un adversaire qui daigne ne pas prendre le Bayern de Munich ou le Real de Madrid (j'y reviendrais également dans mes attentes pour PES 2016). Cet équilibre prends ses sources dans un PES 2014 qui avait déjà annoncé un premier changement notable dans la série. 

Le mois dernier, sur 10 parties en 5 ème division, 8 l'ont été face au Bayern de Munich...En PES League, ce ratio est équivalent avec des Bayern Munich vs Bayern Munich à la pelle gâchant le véritable potentiel du jeu...

En soirée et entre potes, le jeu reste également une valeur sûre. Cette année, me concernant, c'est bien PES 2015 qui sera resté le plus longtemps dans la console. Le fun est présent et le rôle contrôle (le 3 vs 3) a un potentiel certains à exploiter à mon sens.

Dans le jeu en lui même, il a été facile au final de maîtriser ses passes et ses tirs en FUTO (le mode par défaut du jeu avec les assistances de base). Au niveau tactique, PES 2015 était certainement l'épisode le plus abouti avec des schémas vraiment inédits proposant toutes sortes de mouvements offensifs et défensifs. Et je peux vous le dire que je me suis éclaté à tester différents schémas pour des résultats à chaque fois différents. 

C'est en jouant avec cette caméra que l'on se rend compte que PES 2015 est vraiment équilibré 

 

Il est toutefois dmomage qu'en ligne et en compétition, le jeu se résume au final à une succession de mouvements basés avant tout sur la vitesse d'éxecution des passes (adieu le rythme réaliste lorsque vous jouez contre le REAL). Comment contrer ce soucis dans PES 2016 ? Et bien en proposant une meilleure gestion de la fatigue cumulée avec une mise en avant du mode manuel empêchant l'éxécution "robotique" de schémas de jeux. Cette saison, j'ai pu affronter un certains Ju20no (joueur italien évoluant en PES League) qui joue exclusivement avec le Bayern de Munich. Bien évidemment le bougre a atteint les 1000 points du jeu et culmine tout en haut du classement mondial en ligne. Je vous propose la vidéo ci-dessous pour vous rendre compte du délire  :

 

Pour retrouver mes sensations initiales avec PES 2015, je suis donc passé en mode FUMA depuis la fin du mois d'avril (le mode manuel avec 0 assitances) où j'ai pu redécouvrir un jeu dans un jeu au potentiel encore plus important. C'était comme si je passais de Mario Kart à Project Cars sans déconner. Exit les actions éclairs en 4 touches de balle et vive le football, le vrai. Nous sommes très loin des frappes enroulées à la pelle et du jeu à une touche au pourcentage suréaliste de passes réussies frôlant les 95 %. En FUMA, dans le meilleur des cas, j'ai pu atteindre les 85 % quand j'avais la flèche en rouge dans les mains. 

Un mode FUMA mis en avant  + une option pour enregistrer ses matchs avec réalisation TV pour les visionner plus tard et les partager = le bonheur 

Le dernier épisode de la LAREEC en FUMA (Ouzbekistan) vs un joueur en FUTO (FC Barcelone) 

 

En manuel, PES 2015 vous offre ainsi la possibilité de balancer des missiles sur vos passes (attention à ne pas viser l'arbitre de touche) et de décocher des frappes plus puissantes en attaque (attention au tir au pigeon). Dans l'ensemble le jeu devient beaucoup plus cohérent avec une construction des actions vraiment réalistes vous obligeant à prendre des risques sur des passes que vous réalisez pourtant très facilement en "automatique". Ce qui en découle est jouissif pour le joueur : une sensation d'accomplissement lorsque le ballon finit au fond des filets adverses avec le sentiment d'être le seul et unique acteur de cette réussite flamboyante. C'est magique.  Le mode FUMA de PES 2015 est le Bloodborne des jeux de foot. 

En fuma, vous avez l'intégralité du contrôle du ballon (direction et puissance) et ça, comme dirait Eurocard Mastercard, ça n'a pas de prix 

Si côté gameplay le jeu possède d'excellentes bases pour un jeu fantastique en 2016 (surtout en FUMA), au niveau du contenu de ses licences et des modes de jeu il y a malheureusement de quoi encore tirer la tronche. Et j'ai bien peur (sauf surprise) que cela soit encore le cas l'année prochaine...

 

Les lacunes des licences 

 

Oui, l'absence de patch sur PS4 et Xbox One a fait mal cette année. Jouer dans une vingtaine de stades (et encore) seulement tout une ligue des masters  et avoir pratiquement l'intégralité de la Premier league et de la Bundesliga absentes, pour dire les choses clairement, ça gonfle. 

De mon côté et ne jouant pas en solo, je trouve également dommage de ne pas avoir plus de stades en multijoueur en ligne. Le truc qui  ferait pourtant tellement la différence sur une saison...

Si le jeu est très réussi graphiquement pour sa première année sur PS4 (le portage Xbox One étant bâclé), le manque de contenu et de stades s'est également cruellement fait ressentir cette saison

Côté licences, avoir d'avantages d'équipes, notamment celles de la Premier League et de la Bundesliga n'inciterait pas les joueurs à choisir autre chose que le Real ou le Bayern mais cela procurerait tout de même un véritable sentiment de renouveau à chaque partie. Une saison de football c'est long, très long et malheureusement niveau contenu, PES n'a pas encore ce qu'il faut pour tenir face à FIFA 15. Et là, on va parler des choses qui fâchent mais qu'il est bon (très bon) de faire remonter au plus vite. 

 

Les déceptions : My Club, Real - Bayern, Online 

 

Les déceptions concernant PES 2015 sont multiples mais aucune ne touchent au gameplay du jeu en lui-même me concernant. 

Non je ne comprends toujours pas comment la ligue des masters en ligne de PES 2014, pourtant très bien pensée avec une limite de joueurs stars par équipes, a été remplacée par un mode My Club monotone et sur lequel le hasard a davantage de contrôle que le joueur. C'est tout simplement anti-PES ce concept. PES est à la base un jeu qui donne le maximum de contrôle au joueur au niveau de sa formation et de ses tactiques. Aller à contre courant de cette mouvance en imposant des joueurs, un style de jeu et une tactique prédéfinie est une énorme erreur. 

 

Le système de recrutement du mode My Club ne m'a absolument pas convaincu

 

Pour étayer mon point de vue, je vais vous décrire rapidement et en comparaison la ligue des masters en ligne de PES 2014 : 

- Pas de micro-transactions pour progresser dans le jeu 

- 3 types de championnats en ligne dans lesquels il était possible de participer avec une équipe différentes. Un championnat axé sur les équipes défensives (Catenaccio), un championnat axé sur les équipes techniques (Virtuoso) et un championnat axé sur les équipes physiques (dont j'ai oublié le nom). Tous ces championnats avaient un plafond de recrutement pour empêcher les joueurs de recruter uniquement les super stars du jeu. Et ça marchait TRES BIEN. 

En fonction du championnat choisi, le coût des joueurs variait également. On composait donc  une équipe originale et mis à part 1 ou 2 joueurs qui revenait dans les équipes adverses, il y avait vraiment des équipes et formations originales. Bref l'idée de base était très bonne, et assez bien exploitée, il suffisait simplement de l'améliorer et non de l'oublier au détriment d'une copie d'un FIFA Ultimate Team aux ambitions lucratives avant tout...

- Un 4ème championnat en ligne était proposé aux joueurs : le Galactico avec uniquement des équipes cheatées, pour le fun donc. 

 

- Compétitions en ligne 

 

Au final, le Mode My Club ne vous permets pas de composer votre équipe. Il donne l'illusion de le faire ce qui est vraiment différent et surtout décevant. 

L'autre point qui m'a déçu dans PES 2015 reste le championnat classique en ligne et le système de divisions. Arriver à un certains niveau, on retrouve toujours et encore les mêmes équipes malgré la bonne idée de récompenser davantage les joueurs qui prennent les petites équipes (elles restent trop "maigre" pour encourager les joueurs de jouer avec l'OGC Nice par exemple)

De ce côté là, le soucis vient plus des joueurs que du jeu en lui même mais un système dans lequel nous serions obligés de jouer à un moment donner avec des équipes de 3 ou 4 étoiles ne ferait vraiment pas de mal. Le problème est complexe et reste un vrai casse tête quoiqu'on en dise. 

La première division compte surtout des joueurs jouant avec le Barça, le Real ou le Bayern de Munich et usant (abusant) des frappes enroulées 

 

C'est la raison pour laquelle je suis suis pour un système de division basé sur les assistances. Plus l'on monterait dans les divisions, et moins l'on aurait d'assistance pour les passes, les tirs jusqu'à arriver à la première division réservée uniquement aux joueurs 100 % FUMA. Car en FUMA, peu importe l'équipe, le jeu reste vraiment, vraiment difficile...réaliste...et plaisant à jouer. Et c'est un bon compromis (logique à mon sens) pour tout le monde. Ouvrir la PES LEAGUE à cette catégorie de joueurs permettrait également d'avoir des matchs de très haut niveau ressemblant traits pour traits aux plus grands matchs de foot plutôt que d'avoir l'impressoin d'assister à des matchs de Street Fighter avec répétition de combos.

Enfin dernière déception et de taille : l'absence d'un véritable mode 2 contre 2 en ligne. Bon sang mais le 2 vs 2 existe depuis la nuit des temps dans les jeux de foot (j'ai commencé avec mon frère sur ISS !) et ne pas l'avoir de manière concrète dans le jeu et devoir passer par un lobby 11 vs 11 pour y jouer, sans possibilité de choisir son stade et avec une connexion douteuse, c'est vraiment plus possible. Le 2 vs 2 est l'un des éléments clefs de la réussite du prochain PES en ligne. Ce mode peut faire toute la différence si il est intelligement bien exploité. 

Pour jouer en 2 vs 2 en ligne, les joueurs doivent passer par le serveur du 11 vs 11 souvent surchargé (impossible de jouer le soir à partir de 20h en général...) 

 

Les attentes pour PES 2016 

 

Logiquement, je vais vous donner donc mes attentes  pour PES 2016. Au niveau du gameplay, je vais faire confiance à l'équipe de Kei Masuda qui est vraiment sur la bonne pente depuis PES 2013. Si c'est la même équipe, les mecs vont sortir quelque chose d'assez dingue, j'en suis persuadé. Non, pour moi, si l'on souhaite avoir le meilleur jeu de foot jamais sorti, PES doit :

- impérativement revoir son mode My Club de fond en comble en proposant une alternative simple mais saupoudrée de bonnes idées comme ce fut le cas avec les master ligue en ligne de PES 2011 et PES 2014, des références sous-exploitées...

- proposer une expérience en ligne originale basée sur une progression retirant des assistances aux joueurs. Plus on monte, plus c'est manuel et technique, et plus on mérite simplement d'être bien classé. J'insiste sur ce point car aujourd'hui, ce n'est plus possible d'avoir une telle expérience en ligne avec des matchs sans aucune saveur. Gagner ne procure plus aucun plaisir et je suis persuadé que les joueurs ayant atteint les 1000 points ou sur le point de le faire seront d'accord avec cet avis. 

 

Proposer un système de division basé sur les joueurs jouant avec le moins d'assistance permettrait d'exploiter à 100 % le potentiel du gameplay de PES

- proposer un véritable mode 2 vs 2 classé et amical en ligne avec une compétition PES League réservée à cet effet 

- proposer également une compétition officielle réservée uniquement aux joueurs jouant sans aucune assitance au jeu

- s'améliorer au niveau des licences ou au moins donner les moyens à la communauté d'éditer les équipes de manière convenable sur PS4 et Xbox One 

- proposer au passage une version Xbox One digne de ce nom 

- améliorer son contenu global : stades, variétés du climat, des chants...

- proposer une VERITABLE REALISATION TV (des ralentis superbes comme dans FIFA mais pas de cutscènes inutiles hein...) avec possibilité d'enregistrer ses matchs que l'on pourrait revoir (et pourquoi pas commenter derrière) sous le format "TV".

Sur PES 2015, les ralentis manquent de précision et ne subliment malheureusement pas les meilleures actions comme ils devraient le faire...

- proposer un mode ralenti décent et moderne car le mode ralenti de PES 3 qui n'a pas changé depuis, c'est plus possible en 2015

- proposer des tutos vidéos à chaque temps de chargement car les tutos écrits dans PES, c'est comme décrire à un aveugle des couleurs

- attente personnelle : pourquoi ne pas avoir la LICENCE DU JAPON et de la J.League dans le jeu ? De la même manière la MLS ? Et encore de la même manière les équipes nationales de seconde zone avec leurs stades etc...

 

Conclusion 

 

Le bilan de la saison est très bon pour ce PES 2015. Je me suis amusé comme jamais sur le jeu mais je reste tout de même sur ma faim concernant son contenu, sa réalisation, et ses modes de jeu. Avoir plus de stades, plus de variétés dans les lumières, les graphismes, les licences...Comme dit plus haut si l'équipe de Masuda travaille bien sur PES 2016, je m'attends à quelque chose d'assez exceptionnel niveau gameplay. Maintenant, ce qui serait vraiment mais vraiment bien Konami, ça serait d'accompagner votre plat principal par une entrée, un dessert et une boisson histoire d'avoir l'édition salade tomate oignon dès la sortie de PES 2016. 

Choco