Le premier Half Life, issu du studio de développement Valve, a marqué tout le monde et c'est normal : une narration d'une fluidité exemplaire, des situations dantesque à foison, non sans une petite touche d'humour propre aux séries z. Après deux extensions plus ou moins de bonne facture, Half Life 2 débarque en 2004 histoire de marquer au fer rouge de son empreinte digitale.

Gordon Freeman, notre héros au faux air de Dr. House juvénile, se réveille dans un tramway, à destination d'un lieu qui n'est pas sans rappeler 1984 d'Orwell. Un grand écran sur lequel se présente une figure patriarcale et ferme, des soldats pas très commodes, date incertaine et atmosphère froide des villes d'Europe de l'est d'après-guerre; on est très loin de l'ambiance électronique de Black Mesa, lieu des précédents déboires du scientifique. De plus ce dernier est constamment photographié par des mini drones afin d'attester sa présence en ces lieux.

Ce début permet donc au joueur de se familiariser avec le moteur graphique, impressionnant pour l'époque, et qui jouit d'une interaction assez large, que ce soit avec les objets, le décor ou les personnages (PNJ). Suite à ce mini tutorial, les repères sont posés après la retrouvaille de plusieurs vieilles connaissances : Barney, Eli Vance et le Dr Kleiner, tous issus du premier épisode. Reste l'élément clé de la marque, la combinaison qui reste globalement  le même, tout comme le pied de biche.

L'action se lance en à peine 20 minutes. Half Life 2 reprend les codes de son prédécesseur, avec cet effet « bigger  & loudder », que ce soit aussi bien dans la confrontation, les enchainements narratifs, les  courses poursuite motorisées etc... . S'ajoutent à cela des lieux vastes et une architecture intelligente, même si l'effet « couloir » chère aux FPS narratifs se ressent. On en prend plein la gueule les premières heures, avec des passages mixant stress et montées d'adrénaline fréquents.

Passé les premiers émois, on en arrive à deux points importants : l'intrigue et le contenu. Half Life 2 est l'épisode qui s'affranchi de la marque avec assurance. Pourtant Valve y occulte l'essentiel : faire évoluer la formule dans le sens où on l'attendait. Car si dans le premier épisode, action et causalité forment finalement une logique, l'implication du joueur a faire ici des gestes apparemment anodin comme appuyer sur un bouton, n'a plus une répercussion aussi « effet papillon » sur le cours de l'intrigue .Le petit doute avant de faire tel acte n'est plus vraiment de mise, et du coup, la sensation d'être plus spectateur qu'acteur prend le pas.

Autre point regrettable, les ennemis. Half Life, premier du nom, a trouvé comme un équilibre parfait dans sa manière de faire intervenir son  bestiaire d'un autre monde, varié et impressionnant, en plus des marines chargé de vous liquider sans sommation. Dans le 2, l'intrigue à base de révolution et de renversements de pouvoirs prend une place prépondérante, et les entités « xeniennes » sont quelque peu mit de côté. On note  quand même deux/trois passages jouissifs, où l'instant de se sentir en pleine puissance n'est jamais bien loin. Mais on n'ose imaginer le résultat de ce qu'aurait donné des créatures tout droit sorti de l'imaginaire de Lovecraft avec un moteur de jeu pareil  ...

Il faut aussi savoir qu'Half Life a posé des bases qui mélangent intelligemment tout un pan du cinéma de genre; que ce soit fantastique, horreur, action, les références pleuvent à un point, que le joueur  s'amuse a dénicher les quelques clin d'œil cinéphilique.  A l'annonce du second volet, Valve a opté pour  le choix d'une approche totalement différente: si le 1 est plus du calibre  « creature flick », le 2  lorgne du côté « actioner ». Il faut noter à ce sujet la direction prise par la suite pour les extensions « Episode One & Two » ; le premier opte pour une progression classique et posé, quand le deuxième propose un parcours beaucoup plus speed et moins monotone, à base de buggy et haute voltige. Deux compléments qui résument finalement à merveille le contenu du jeu original.

 

Pour finir :

Résumer hl 2= 5 ans de développement (-hell). Il est clair que valve a vu très grand. Le développeur a aussi eu le mérite de ne pas tomber dans la redite ou la facilité.car si on peut lui reprocher de ne pas avoir gardé certaines bases propres a la série afin de se concentrer sur une intrigue certes ambitieuse mais pas  vraiment claire, constatons les faits : le jeu est prenant et fun. On se tape  les différentes péripéties comme du petit lait et l'envi de continuer n'en finit jamais. Signe d'une œuvre finie et racée.

 

7