Sorti début 2000, le premier Max Payne avait marqué un peu tout le monde pour son scénario ultra torturé mais aussi, et surtout, pour ses fameux ralentis façon Matrix .Tout une époque. Pour le gamer en mal de sensation forte, c'était une délivrance. Un univers adulte, un peu de John Woo dans le style, bref que du bonheur. On entrait de plein fouet dans l'ère post-ado du jeu vidéo, les développeurs n'hésitaient plus à parler sexe, drogue et autres réjouissances. GTA 3, qui sortira 4 mois plus tard, en sera d'ailleurs le porte étendard.

 10 ans plus tard, le milieu a su se remettre de toute cette transgression, et même de s'en approprier avec une certaine délectation. Mais si on parle du cadre atmosphérique dans sa globalité, le jeu dans son essence la plus pure a lui aussi évolué.  Et Max serait tenté de lui faire un gros doigt d'honneur.

 Max Payne 3 a été annoncé en 2004, quand le studio Rockstar annonce le rachat de la licence à Remedy Entertainment. Et là, silence radio pendant cinq, six ans facile. Il réapparait  en 2009, via 3 screenshot, histoire de faire mousser le chaland, une habitude chez l'éditeur à scandale. Le fan averti découvre plus ou moins le contexte dans laquelle cet épisode se déroulera: les favelas ensoleillés de Rio. Autant dire que ca va chier menu dans les chaumières. Aussi bien d'un point de vue ludique que passionnel. Entre les sceptiques hurlant à la trahison et les optimistes, qui eux, disent y avoir du changement, les  « forumistes » s'en donnent a cœur joie.

 Pourtant l'esprit anxiogène de la franchise est là. Certes, l'ambiance change quelque peu, mais n'est ce pas justement pour remettre un peu de « caliente » dans toute cette noirceur ? Max, qui au passage a pris au moins 15 ans, est au plus fond du désespoir, bouteille de Jack Daniels à la main. La réalisation, très stroboscopique, façon Tony Scott, n'atténue en rien ces passages vraiment désespérants. Notre (anti-)héros ira chercher sa rédemption dans la reconversion en garde du corps, pour un riche entrepreneur brésilien. Mais la lumière au bout du tunnel se mérite.

 Et telle la traversée du Styx, Max va devoir en découdre d'une manière assez expéditive. Le scénario, archi rebattu, est évidemment un prétexte pour mettre notre dépressif maniaque de la gâchette à l'épreuve. Autant dire que les écuries d'Augias a côté, c'est de la gnognotte tellement ca blaste à tout va. C'est bien simple, le bullet-time (ou ralenti) est à utiliser ici avec parcimonie. Déjà parce que ce n'est pas à volonté, et que d'autre part, les ennemis peuvent affluer en masse. A noter que le mode normal n'est pas si « normal » que ça, du moins sur Playstation 3. La difficulté va crescendo, et le challenge est présent, rien à dire.

A savoir aussi que la recette n'a pas évolué d'un iota, puisque le joueur n'a qu'un seul chemin à suivre, comme sur des rails. La sensation de tomber dans une sorte de routine peut devenir alors très présente : avancer dans des couloirs pour ensuite shooter du lascar est vite redondant. C'est le style Max Payne qui veut ca, au joueur ensuite de faire avec.

 Techniquement le jeu en jette, avec des effets d'éclairages monstrueux et des animations réalistes. Un  soin particulier a été porté sur les impacts des tirs et les ralentis ; on se surprend même a recommencer plusieurs fois le même niveau pour faire le plus beau gunfight  possible. Évidemment tout cela demande un temps d'adaptation, surtout avec la manette.

 On en vient d'ailleurs au sujet qui fâche : la jouabilité. Max Payne est à l'origine  un jeu  pc, et cela se sent. Comme les FPS, rien ne remplacera la souplesse d'une souris, et bien que les manettes des consoles actuelles soient pourvu de sticks analogiques, la rigidité ne pardonne pas dans certaines phases du jeu. Bien sur, les réglages sont là pour jouer de façon plus optimal, mais pour qui a tâté du Max Payne sur ordi déchantera bien vite. Et ce n'est pas la position  du viseur en mode lockage automatique qui changera quoi que ce soit.

 En ce qui concerne le contenu, outre un mode histoire assez long, on verse dans le classique avec du deathmatch, plutôt bien foutu au demeurant, avec divers maps tiré du jeu ou en dlc, payants, cela va sans dire...

 

Pour finir :

 Les dix ans qui séparent le  deuxième et troisième opus de Max Payne n'auront en rien altérer l'esprit du jeu. Au contraire, ceux qui craignaient un changement radical dans la franchise peuvent dormir tranquille : on revient limite dans du « old school » pur et dur .C'est d'ailleurs un des seuls reproche que feront ceux qui espéraient un peu plus de nouveautés. Max a les défauts de ses qualités...mais quitte à choisir, optez pour la version pc qui se prête bien mieux à ce style de jeu.

 

6