Chaque année à droit à son lot de films d’animations . Si la qualité des productions sur le plan technique est généralement irréprochable, cela l’est parfois moins sur le fond ,comme l’intrigue ou l’émotion qui s’en dégagent. Aucune généralité dans ces propos, juste une constatation, et ce n’est pas les suites à foison, suivant une logique mercantile qui pourra faire penser du contraire. Fort de ce constat, le blasé se tournera soi vers des productions plus artisanales produites par des boites spécialisé dans « l’indépendant »,  ou sinon aller voir cet autre medium qu’est le jeu vidéo.

C’est là qu’intervient Playdead , petite boîte  « indé »justement, catapulté sur le devant de la scène ludique internationale  avec Limbo, œuvre complètement à part ,mêlant ambiance anxiogène et onirique. Et déjà, la forte impression de se retrouver devant une œuvre animée est palpable ,avec un choix artistique tendance monochrome ,une palette d’animations juste bluffante et surtout une atmosphère que l’on croirait tout droit sorti d’un conte des frères Grimm pour adulte…tout ça pour dire que Limbo avait frappé très fort en son temps et qu’on attendait impatiemment leur prochaine production, Inside.

Première constatation, ce dernier se présente exactement comme son prédécesseur, à savoir un jeu style 2d, en ligne droite avec à la clé énigmes tortueuses, séquences de plates-formes et  un enfant  en proie à de mystérieuses personnes dans un monde intemporel et grisonnant. A l’image de  Limbo, libre au joueur d’en  faire sa propre interprétation, puisqu’aucune explication ni intrigue à proprement parlé n’est ici au programme. L’aventure  commence cash, c’est au joueur de découvrir la jouabilité, certes très basique, ainsi que les différentes interactions qui vont avec ;on ne vous prend pas par la main dans Inside, mais le tout se joue d’une manière tellement naturelle, voire évidente que cela ne vient même pas à l’esprit. Très fort.

Mais l’impression de se retrouver en face d’un dessin animé se trouve surtout dans fait que le joueur est sevré de toute information a l’écran :c’est bien simple, Playdead à horreur du superflu et c’est flagrant : pas de nombre de vies ni autres indications inutiles, c’est le minimalisme à son paroxysme, ce qui ajoute à l’immersion mais également  au fait d’assister en tant que spectateur aux  différentes péripéties que va subir notre malheureux :  Inside enchaine les situations  aussi bien barrés qu’indescriptibles, et les énigmes très bien pensées ont le mérite de titiller notre curiosité : il faut ressentir l’hésitation qui se présente pour activer un levier et ensuite se rendre compte du mécanisme complexe que l’on vient de déclencher...idem pour les rencontres , qui se comptent sur les doigts d’une main gauche, mais marquent par leur aspect inquiétant et incertain, généralement ponctuées par une musique discrète et menaçante.

Sur ce dernier point, très peu de notes en règle général, afin de renforcé le côté anxiogène et pesant du titre ;ainsi l’atmosphère sonore et le silence qui règne donnent un aspect singulier, faite de nature et de métal.Il faut savoir également qu’un soin tout particulier a été mis sur des petits  détails , a l’image des bruits de pas sur les différentes textures, tout comme l’eau qui tient une place particulière dans Inside :à ce sujet, ne pas être hydrophobe peut aider…

Enfin un mot pour rendre hommage au travail d’orfèvre  qui a été effectué sur l’aspect physique des objets avec lesquelles le joueur interagi : il faut voir comment la loi de la gravité est remis en question dans certain passage…. le design et l’aspect architectural en général de l’œuvre  ne sont pas en reste non plus, et il faut bien prendre son temps afin d’admirer les différents « tableaux »qui ornent Inside, la vie qui en découle, ces petits trucs qui leur donne à tous un cachet unique. Les références pleuvent , on pense à Orwell  notamment, à des courts métrages animés également,  mais aussi a de la bande dessinée… bref chacun y trouvera son compte.

 

Donc

 Jouer à Inside, c’est plonger corps et âme pour un moment court mais vraiment intense dans un univers totalement à part. Prenant et magnétique, c’est un objet fascinant comme on en voit peu souvent. Ce qui le rend d’autant plus rare et précieux…