En 2008, le domaine du  survival/horror  commence légèrement à sombrer  dans la redondance ; rien de grave bien sûr, les exceptions sont toujours là,  mais les mastodontes du genre que sont Resident Evil et Silent Hill , ont perdu de leur splendeur d’antan  pour laisser place à des suites ou ersatz plus ou moins inspirées…un an auparavant pourtant, lors du salon de l’E3 2007, le géant Electronic Arts balance dans la mare un teaser assez  excitant de leur nouvelle franchise, au doux nom de Dead Space. Et la claque est juste monumentale ! En quelque secondes le ton est donné,  ambiance flippante et claustro au possible, des monstres que Bosch n’aurait pas renié, j’ en passe et des meilleurs…

Pour bien situer la chose, imaginez une adaptation du film Alien premier du nom , avec un zeste d’Event Horizon,  et tout est dit. Que ce soit au niveau du scénario, de l’atmosphère, des personnages, des situations  parfois désespérées ,le titre de Visceral Games ne cache pas ses influences. Mieux il les digère pour  en tirer le meilleur de chacun.

De retour  d’une mission interstellaire, Isaac, ingénieur de son état, et son équipe croise sur leur chemin un vaisseau apparemment abandonné , l’USG Ishimura. De  ce gigantesque cargo en apesanteur , ils vont recevoir un message : quelque chose a mal tourné. Ni une ni deux, nos valeureux  travailleurs  syndiqués ne se font pas prier, et  s’en vont leur porter secours sans savoir dans quoi réellement  ils mettent les pieds… Car l’Ishimura, c’est un peu le manoir de Resident Evil transposé dans l’espace, avec tout a tas de zigotos enragés  dedans. Imposant et inquiétant, ce tombeau ambulant est sans conteste l’élément central de l’intrigue.

L’approche du jeu est présentée sous différents chapitres ,par l’intermédiaire d’une rame reliant les différents compartiments du vaisseau, et qu’il faudra au préalable faire fonctionner. Isaac devra remplir  également certaines missions a peu près similaire(redémarrer un générateur ,etc…) commandité soi par son supérieur, soi  par d’autres quidam malheureux. Les rencontres ne sont d’ailleurs  jamais réellement rassurantes, sur fond d’une intrigue que n’aurait pas renié le Kubrick de « 2001,l’odyssée de l’espace »: de la perte de repères jusqu’à  la découverte d’une entité supérieure  jusque là totalement inconnu, tout y est ; et le deuxième épisode de la série ira encore plus loin sur ce terrain …

Le bestiaire, difforme et effrayant au possible, semble tout droit sorti du film « The thing » de John Carpenter, et tranche radicalement avec les autres productions du genre. De tranche justement, c’est l’autre point innovant de Dead Space ; shooter à tout va dans n’importe quel partie anatomique des différents  monstres croisés sur votre chemin ne vous avancera pas à grand-chose, si ce n’est à gaspiller des munitions distribuées par ailleurs au compte goutte…car oui, entre le cutter plasma, le trancheur et autres découpeur, vous allez devoir vous improviser boucher avant l’heure et le meilleur moyen de se débarrasser de ces saletés sera de tailler dans le gras et les protubérances en trop…à moins d’opter pour du plus classique, comme l’arme d’assaut ou le lance-flamme, tout aussi efficace.

Inutile aussi de préciser que jouer à Dead Space dans le noir avec la sono bien réglé (mais pas trop quand même, hein..) contribue fortement à l’immersion du titre, d’autant plus qu’un soin tout particulier à été porté sur l’ambiance sonore en général. Mention spéciale aussi sur les effets de lumière particulièrement travaillés et les jeux d’ombres, qui du coup,  prennent une importance capitale. Mais Dead Space ne se repose pas uniquement sur ce schéma, et arrive aussi bien  à mêler la carte de la pression, où le temps joue contre vous comme les moments de peur pur… On se surprend à faire le décompte des ses munitions, voire à recharger ses armes avant la prochaine altercation. Oui, Dead Space est bien un « survival » à proprement  parlé et, de souvenir, rarement on a été aussi regardant sur ses réserves personnelles…

En  plus de l’arsenal, il faudra également compter sur la customisation de la combinaison d’Isaac, dans des cabines spécialement conçus à cet effet. Véritable témoin de votre progression dans le jeu ,votre équipement gagne de visu  en robustesse et en capacité, comme le fait de pouvoir déplacer des objets à distance, de ralentir le temps ou  augmenter votre réserve d’oxygène pour les sorties spatiales d’une nuit d’été…ces améliorations se payent par l’intermédiaire de points disséminés un peu partout dans le vaisseau ; les utiliser à bon escient est plus que conseillé et peut faire office de puzzle à part entière lors de l’amélioration.

 

Pour finir

Huit ans. Et c’est toujours un standard. Des suites verront le jour mais n’arriveront jamais réellement à  atteindre la qualité du premier, qui avait su imposer sa patte. Rejouer à Dead Space aujourd’hui, c’est  se rendre compte à quel point ce titre se démarquait des autres survival sorti la même période. En piochant allégrement, et avec classe, dans des références aussi bien vidéo-ludique que cinématographiques, le titre de Visceral Games leur rend sutout un très bel hommage.     

 

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