Autant annoncer la couleur tout de suite, je ne suis pas un détracteur de Microsoft,
bien au contraire. Même si on peut l'accuser de vouloir contrôler le monde
informatique, il faut bien avouer que l'entreprise de Redmond réussit à proposer
des produits globalement de qualité, universels et adaptables aux goûts de
chacun.

Mais, s'il y a bien un rejeton de Microsoft qui n'a jamais été, et qui ne
semble jamais devoir devenir bon, c'est bien Internet Explorer. Ce
browser combine à lui tous seuls tous les défauts que l'on peut trouver dans ce
type de programme : failles de sécurité, lenteur de navigation, mauvaise
ergonomie et surcharge de la mémoire.

Il n'est donc pas étonnant qu'au fil des années des concurrents aient
montré le bout de leur nez, et nous ne parlerons pas ici des Safari et
autres Opera qui officient plutôt sur les plateformes Apple. Non,
nous parlerons plutôt du principal concurrent du navigateur du géant américain,Firefox.
Vous connaissez sans doute tous ce browser lancé en 2002 par Mozilla et
qui semble depuis n'être qu'une continuelle Beta, logiciel en perpétuelle
amélioration et transformation qui s'est peu à peu imposé dans nos foyers
numériques. Preuve de son succès, le logiciel à même atteint les 1,2 milliards
de téléchargement au début de l'année dernière.

Les raisons de ce succès ? Une sécurité quasi inébranlable, la possibilité
dès le début d'ouvrir plusieurs onglets, une vitesse de navigation supérieure, la suppression
des pop-ups, la gestion des add-ons, etc... Alors, malgré une utilisation forte
de la RAM, principal défaut du renard flamboyant, il apparaissait clairement
dès le début que Firefox était le meilleur navigateur sur PC.

Pourtant, et à ma grande surprise, le programme a mis du temps à s'imposer
face à Internet Explorer et n'a pu que grignoter des parts de marchés au fur et
à mesure. Désespéré, je ne pouvais que conseiller à mes proches d'abandonner Internet
Explorer pour ce nouveau navigateur que je trouvais extraordinaire, et espérer
qu'un jour le monde ouvrirait les yeux.

C'est pourquoi aujourd'hui est un grand jour pour moi, car enfin Firefox a
dépassé Internet Explorer en part de marché sur un marché majeur selon StatCounter. En effet, en
décembre 2010, Firefox s'est hissé sur la première marche du classement des
navigateurs en Europe en obtenant 38,1% de parts de marchés quand Internet
Explorer n'en prenait que 37,5%. La troisième place du podium revient à Chrome,
le nouveau browser de Google.

Quelles sont les explications de ce succès fulgurant pour la marque au
goupil ? Je pense qu'on peut d'abord l'expliquer par l'ascension exceptionnelle
de Chrome qui en un an est passé de 5.1% à 14,6% de part de marché. Ce n'est
donc pas spécifiquement Firefox qui a pris des parts de marché à Internet
Explorer, mais plutôt ce dernier qui en a perdu au profit de Chrome. Pour
autant Firefox maintient sa position et ne cède pas de terrain face au géant
Google. Une autre explication vient de la directive européenne qui
impose à Microsoft de laisser le choix du navigateur à tous les nouveaux
utilisateurs de Windows. Ainsi, depuis décembre 2009, les plus de 100 millions
d'utilisateurs d'un nouveau Windows se voient proposer un écran de sélection de
navigateur contenant 12 choix.

Ainsi, même si ce succès gigantesque de Firefox est surtout explicable par
son environnement, il faut quand même y voir la récompense d'un travail de 10
ans de la part des équipes de Mozilla, pour fournir un navigateur sûr, innovant
et gratuit. Je ne peux donc que trop vous conseiller de vous y convertir
immédiatement si ce n'est pas déjà fait.

Pour conclure, je dirais que ce succès doit être confirmé d'abord dans la
durée, mais également par rapport à son nouveau concurrent Chrome, et enfin sur
d'autres marchés. La législation anti-trust étant plus souple aux Etats-Unis,
Mozilla devra y imposer son navigateur sans l'aide d'une directive fédérale. La
solution n'est bien entendu pas commerciale mais éducative. Mozilla doit
réussir à communiquer aux utilisateurs de l'Internet les avantages de son
logiciel, avantages réels et dont tout le monde devrait pouvoir profiter. Et il
y a encore un peu de travail...

MàJ - Voici la situation actuelle toujours selon StatCounter qui semble montrer que Firefox creuse l'écart sur les premiers jours du mois de janvier.