L'écran titre de Stacking m'a hypnotisé avec ses matriochkas et la partition de Chopin. Ce morceau d'ouverture est intitulé Mazurka Op.7 n° 1 en si bémol majeur. Pour les néophytes a qui toute notion de musique classique est plus obscure que les transactions bancaires en Suisse, la mazurka est une musique traditionnelle et une danse de salon polonaise qui ressemble à  ça.

 

Les 58 mazurkas que Chopin compose à partir de 1830 sont souvent considérées comme les oeuvres les plus intimes du compositeur de part ses origines polonaises. Empreint de nostalgie à la suite de son arrivée en France où il est considéré comme un réfugié politique, Chopin écrit ces oeuvres comme des missives à la fois poétiques et patriotiques. Il gardait à l'esprit les modestes paysans qui chantaient et dansaient pendant les récoltes avant le régime tsariste. Sur son lit de mort, Chopin n'a pu mettre le point final à sa dernière oeuvre, une mazurka en fa mineur. 

 

 

 

Cette mazurka interprétée par la pianiste Kyung Lee  est d'apparence naïve, mais multiplie les nuances avec des accents très irréguliers. Cela semble improvisé, mais révèle une grande maitrise technique, et transmet une tonalité plus acide qu'il n'y parait au morceau.  D'après le compositeur Rob Kapilow, Chopin a eu le courage de croire que l'expression contenue dans une mazurka mignonnette de trois minutes pouvait être aussi puissante que l'expression d'un opéra de Wagner. 

 

Le lead designer Lee Petty explique sur eurogamer.com qu'il aime beaucoup le mix entre un humour intellectuel, hautain, et un humour bas du front pour béotien. "Je pense que péter c'est génial... avec du Chopin." Ca résume bien la griffe de Stacking.