De super métiers...

...sans la vie de rêve qu'on imagine ?

Je vais me permettre de cet espace pour parler un peu de mon (ou mes ?) métier(s) : monteur, étalonneur, artiste VFX (VFX Artist en anglais... Mais je ne trouve pas de meilleure traduction en français) ainsi que scénariste/réalisateur indépendant. En fait j'ai eu l'idée lorsqu'il y a quelques semaines j'ai été invité pour représenter l'audiovisuel des Alpes-Maritimes au Conseil Général pour une Nuit de l'Orientation (pareil qu'un salon étudiants type Studyrama, mais en nocturne et avec aussi des sociétés/travailleurs représentant leurs activités en plus des écoles, universités et autres centres de formation). Plus récemment, il y a une dizaine de jours, pour les journées portes ouvertes de mon ancienne école (voir plus bas) on m'a demandé de remplacer mon ancien prof de montage. C'était un exercice intéressant qui m'a surtout permis de me rendre compte que les métiers de l'audiovisuel attirent beaucoup de monde mais qu'il y a beaucoup de questions que les gens se posent et que l'image que l'on a de ces métiers et de la vie qui va avec est souvent un peu erronée (désolé, mais pour un Spielberg, il y a des dizaines/centaines de milliers d'anonymes). J'espère du coup que ce post de blog intéressera les jeunes (ou les moins jeunes qui ont envie de se lancer dans l'aventure^^) et que si vous avez des questions vous n'hésiterez pas à me les poser en commentaire.

 

Mon parcourt personnel

Alors moi j'ai 26 ans, je suis né à Grasse (06) et vis depuis à Peymeinade (à 7km de Grasse à peu près), une petite ville deux fois plus grande que Monaco mais presque 4 à 5 fois moins peuplée (tout dépend de la période de l'année parce qu'il y a beaucoup de résidences secondaires donc l'été on double la population quasiment... ce qui fait toujours moins d'habitants qu'à Monaco ceci dit^^). Après mon BAC (économique et sociale, spécialité anglais) j'ai passé trois ans à faire des petits boulots et à profiter de mon temps libre pour tourner des films amateurs avec le groupe que nous avions formés avec des amis du Lycée (Amapix) et avec des copains de Toulon (Funglisoft) qui font maintenant la série Noob que je suppose beaucoup ici connaissent. (pour la petite histoire je suis toujours membre "honorifique" de l'équipe Funglisoft/Olydri MAIS comme Noob a commencé au même moment que moi j'ai commencé mes études supérieures [voir plus bas] je n'ai jamais eu le temps de participer au projet. De plus, comme je ne suis évidemment pas bon acteur et que les univers des MMORPG me sont peu familiers car je n'y joue pas, j'ai décidé de ne pas me pointer avec un grand sourire en disant "maintenant que j'ai fini mes études je suis dispo filez-moi un rôle". Il y a plein de gens talentueux qui font ça mieux que moi et je n'aide donc que quand il y a un besoin technique. Vous pourrez par contre voir ma tronche dans les films amateurs faits avant Noob : la série des Lost Levels, Cross Over, Rédemption, Les Epines pour n'en citer que quelques-uns). Bref, ces années de films amateurs ont été très formatrices d'un certain point de vue car j'apprenais déjà les base du montage, des effets spéciaux, du cadre etc. Faut dire que je fais des films amateurs depuis mes 10 ans (je prenais le caméscope des grands parents et faisais des parodies de films de Bruce Lee ou de Western...) et que depuis la diffusion de Bitoman 12 sur Game One puis de la série des Damned des copains des Guardians (que vous connaissez certainement aussi pour Flander's Company) j'ai vite chopé le virus et développé cette envie (espoir ?) d'en faire mon métier. Puis bon, ce genre de films amateurs, ça reste très bonne ambiance, ça offre (offrait ?) une certaine forme d'exposition plutôt sympa et m'a permis de faire plein de super rencontres lors des nombreuses conventions que nous faisions.

Extrait de C.V pendant cette période. (notez que les productions dans lesquelles j'étais "acteur" n'y figure pas parce que bon, vu mon absence de talent dans ce domaine c'est pas très vendeur :p)

Cependant vouloir en faire son métier, c'est très bien, mais le pouvoir... Ben c'est autre chose ! A peu près tout le monde vous le dira dans ce milieu : faire des études n'est pas obligatoire car beaucoup de ces métiers peuvent s'apprendre sur le tas une fois qu'on est entré par la petite porte. Ceci dit, faire des études, ça facilite grandement une certaine forme de reconnaissance et permet de rentrer dans ce milieu beaucoup plus facilement. Seulement voilà, en France, des écoles de cinéma il y en a peu de publiques. Il y a la FEMIS et l'école Louis Lumière à Paris, qui sont parmi les meilleures du Monde mais qui sont extrêmement sélectives (il faut un niveau Bac+3 et passer un concours relativement corsé). Et puis de toute manière Paris n'était pas dans mes moyens. Beaucoup plus proche de moi il y avait le BTS Audiovisuel de Cannes... Mais ces derniers, à cause d'une très forte demande pour quelques dizaines de places, ont décidé de bloquer les inscriptions au concours à ceux qui n'ont pas un Bac S... Donc là encore j'étais battu. Dans l'incapacité financière de déménager, ma seule et dernière option était l'ESRA Nice (l'école qui a formé un certain Alex Pilot, co-fondateur de Nolife, créateur/réalisateur des Bitoman et de France Five ^_^) mais comme toutes les écoles d'audiovisuel privées, elle est payante et était trop chère pour moi (car très chronophage, ce qui laisse très peu de temps pour travailler à côté à moins de vivre sur ou près de Nice, ce qui m'étais impossible financièrement). Un peu résigné, je me dirigeais à contre-coeur vers la section LEA Anglais-chinois de la Fac de Nice... Cependant, comme des fois la Force est avec moi, j'ai eu un très gros coup de bol ! En effet, pour des raisons diverses, mes parents ont décidé d'arrêter leur activité (magasin de jouets/jeux vidéo) et donc de revendre le local commercial dans lequel ils travaillaient. Une fois les crédits remboursés et la voiture changée, ma maman m'a proposé d'utiliser l'argent restant pour me payer les études à l'ESRA ! Merci môman !

 

L'école

Le groupe ESRA est réputé pour proposer une des meilleures formation privée de France et possède des locaux à Paris, Nice, Rennes, New York et Skopje. Autant se débarrasser du côté financier : c'est 6990€ environ par an. Ça dure trois ans (+ une année optionnelle à New York qui coûte tout autant + les 12000€ minimum obligatoires pour avoir le statut étudiant sur le sol américain, ou à Skopje en Macédoine, qui coûte également un bras et demi) et donne à la fin un diplôme d'études supérieures de réalisation audiovisuelle (Bac+3/Licence) et permet d'avoir les clefs en main pour exercer un des nombreux métiers de l'audiovisuel. C'est sur concours (lettre de motivation + entretien + analyse d'une scène de film écrite). Chaque année est sanctionnée par un contrôle continue + des partielles et l'obtention du diplôme nécessite en plus l'écriture et la soutenance d'un mémoire de fin d'études (personnellement, je l'ai fait sur le cinéma numérique, 50 pages, qui font que maintenant un éditeur de livres électroniques m'a commandé une version plus étoffée et mise à jour afin d'en faire une sorte de guide). Les matières étudiées sont les suivantes (liste non exhaustive et complètement dans le désordre) : réalisation/mise en scène, histoire du cinéma, histoire de l'Art, technique cinéma, technique vidéo, écriture de scénario, technique son, production/droit de l'audiovisuel, technique photo, montage, culture générale (qu'on pourrait aussi appelée histoire de la littérature), illustration musicale, esthétique de l'image et esthétique du montage. S'ajoutent un certain nombre de TD : montage de diaporama, écriture/financement/tournage/postproduction/diffusion de publicités, courts-métrages, documentaires, reportages, exercices photo, apprentissage câblage/utilisation d'une régie de télévision avec tournage d'émissions en direct pendant les journées portes-ouvertes etc. Les films de fin d'année sont diffusés au Pathé Masséna vers le mois de Juin. Enfin, à cela s'ajoutent un certains nombre de devoirs maisons et contrôles dans chaque matière ainsi qu'un gros nombre d'exercices personnels, de réunions de pré-production, d'heures de repérage, de casting et tutti quanti. Tous les professeurs sont des professionnels de leur métier respectif qui travaillent en dehors des cours (on a par exemple Jean-Louis Bonpoint, le directeur photo de pas mal de projets de Michel Gondry, du segment de Natalie Portman dans News York I Love You et de pas mal de pubs dont les publicités pour Nespresso "What Else" avec mister Clooney). Enfin, il y a chaque année deux mois de stage en entreprise obligatoires ainsi que des possibilités d'avoir des accréditations au Festival de Cannes.

Ce sont donc des études très intéressantes, très complètes et très très trèèèèès chronophages. Et contrairement à ce que beaucoup pensent dans l'école, ce n'est pas parce qu'on paye qu'on obtient un diplôme et qu'on est dispensé de prendre les études au sérieux. (ces gens on les appelle les étudiants sponsors, et on les aime bien aussi hein, mais ils n'ont juste pas le diplôme et sortent sans niveau... ^^)

Extrait de C.V pendant cette période.

Comment on peut plus ou moins le constater, si je suis entré à l'école avec la conviction de vouloir devenir réalisateur, j'ai finalement opté pour le montage lors du choix de ma spécialisation de troisième année (et je n'ai pas fait l'année optionnelle à New York car elle est trop chère pour moi et qu'une année sur l'autre ceux qui en reviennent sont soit très déçus soit ils ne reviennent pas... Choix également incompatible avec ma vie privée). En effet, l'avantage de cet enseignement qui est pluridisciplinaire pendant les deux tiers de la formation, c'est qu'on prend vite ses marques et qu'on affine ses envies. Et si je suis finalement quand même réalisateur indé (ce qui me sert principalement pour monter mes projets personnels^^), l'état du marché du travail, les difficultés pour se lancer dans la réalisation (ce n'est pas pour rien si par exemple Alexandre Astier a attendu à peu près ses 30 ans pour avoir la chance de faire Kaamelott et s'il a réalisé son premier long-métrage pour le cinéma à 38 ans !) et la nécessité de bouffer font j'ai préféré me diriger vers la postproduction, métiers nettement plus lucratifs à courts termes (enfin en tout cas qui permettent de travailler nettement plus vite après les études !). Et puis ça colle vachement bien avec le fait que je sois geek à mes heures perdues ! (c'est pas comme si ça faisait 21 ans que je pratique les jeux vidéo quotidiennement ^_^)

N.B : je n'en parle pas car ce n'est pas ma formation, mais les locaux de l'ESRA abritent aussi l'ISTS (formation ingé son/preneur de son) et Sup'Infograph (3D) avec qui les sections ESRA collaborent tout au long de l'année pour les différents projets t'étude. Notons au passage que les étudiants d'ISTS à Nice ont l'immense plaisir d'avoir comme professeur monsieur Stephen Taylor, ingé son du groupe U2 (entre autre) et surtout très sympathique trublion avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler en tant que monteur sur les films de fin d'année (puisque ce sont les ISTS qui en font le son). Sachez aussi pour les niçois que les étudiants de l'ESRA Nice donne accès à un tarif très préférentiel à la cinémathèque de Nice, aux archives cinématographiques de Monaco ainsi que tous les avantages d'une carte d'étudiant ^^.

 

Un mot sur Apple...

Certains ont peut-être remarqué ce logo pompeux dans ma signature sur les forums. Petite explication... L'ESRA est un centre de formation agréé Apple (Final Cut Pro pour le montage, et Logic Pro pour le son) ce qui signifie que les sections concernées peuvent passer ce qu'on appelle une Certification Professionnelle. C'est un examen sur un logiciel professionnel (pas uniquement Apple, Adobe en fait, Avid en fait, même Microsoft en fait pour sa suite Office !) qui si on l'obtient permet de justifier de sa maitrise dans ledit logiciel. Honnêtement, ça ne sert pas à grand chose sur le marché du travail si ce n'est à rassurer un employeur potentiel quand il a deux candidats sous les yeux si l'un d'eux possède ladite certification et que l'autre non, il sait qu'à priori le premier saura utiliser le logiciel en question. Cela ne permet PAS, EN AUCUN CAS, de justifier un tarif horaire/journalier plus élevé !!! Et donc en fin de formation, j'ai passé et obtenu ma Certification Pro User sur le logiciel de montage Final Cut Pro 7. Pour ceux que ça intéresse, je prépare à contre-coeur celle sur le nouveau Final Cut Pro X (que je n'aime pas du tout, comme beaucoup dans l'industrie) que je vais cette fois devoir payer de ma poche (car oui, ça coûte de l'argent comme examen, quelque soit le logiciel ou son fabricant^^) et passerai ensuite une certification Avid Media Composer et/ou Adobe Premiere Pro (qui depuis la version CS6 est devenu ce que beaucoup, dont moi, auraient aimé que devienne Final Cut. Pour la petite histoire, dans la version Mac de CS6, dans le menu des raccourcis clavier il y a un sympathique bouton "utiliser les raccourcis clavier de Final Cut Pro 7"... Mais BREF ceci est un autre débat :D).

J'ai aussi acheté en mai 2009 un iMac 24 pouces full specs (voir ci-dessous) que j'ai terminé de payer cette année. (Ma prochaine machine personnelle sera soit un Mac Pro si les prix sont facilement amortissables, soit un hackintosh si c'est pas trop illégal [mais j'en doute] soit dans le pire des cas un iMac dernière génération. Je n'aime pas travailler sur ordinateur portable car en général j'ai besoin de plus de puissance qu'ils n'en proposent et de toute façon sur ma machine personnelle je ne travaille que chez moi donc je n'ai pas besoin de transporter le matos ^^. Quant au PC, comme j'aime beaucoup l'OS d'Apple depuis que j'ai switché, ça me serait très difficile de repasser sous Windows d'autant que j'ai toujours des clients/employeurs qui ont besoin que j'utilise des logiciels Mac only comme Final Cut...) C'est un choix pratique car je voulais pouvoir disposer de Final Cut Studio à la maison pour réviser, bosser chez moi. J'avais un PC avant et depuis que j'ai switché je suis pas raciste et je sais très bien qu'à puissance équivalente un PC sous Windows est moins cher qu'un Mac (SAUF le cas du Mac Pro qui à composant équivalent est peu ou prou au même prix que les stations de travail Dell, HP et Lenovo... Encore que ce dernier pratique des tarifs un peu plus bas ces derniers temps) mais c'est une question de goûts et de confort : je trouve OS X plus agréable à utiliser au quotidien que Windows et il répond complètement à mes besoins. Ça m'empêche pas de beta tester toutes les moutures de Windows sur le Mac (boot camp) quand elles arrivent pour me faire une idée.

Les specs de mon Mac, qui suffisent à travailler jusqu'en Full HD en ProRes 4444 (donc pour l'instant qui permettent de bosser pour la TV et le cinéma low cost)

Evidemment, l'achat d'un Mac voire même la possession d'une station de travail à la maison n'est complètement pas une obligation que ce doit pour les études ou pour travailler (actuellement, les deux sociétés pour qui je travaille me fournissent une station de travail : un Mac Pro Octocore chez l'une d'elle, un PC Windows Octocore AMD chez l'autre). Bref, chacun ses choix, il n'y a aucune obligation !
Enfin, pour clore le sujet ESRA/Apple, il me plait de préciser qu'en tant que centre de formation agréé nous avons droit à un certain pourcentage de réduction sur le matériel de la marque (entre 12% et 16% selon le matos) grâce à l'opération Apple On Campus.

 

Et donc après les études : le travail !

Ben oui... Être étudiant c'était bien mais après ça faut bien bosser pour gagner de quoi bouffer ! Non mais !

Revenons d'abord sur les métiers de l'audiovisuel et pourquoi c'est plus facile de travailler dans la postproduction plutôt que la réalisation, la prod ou l'écriture par exemple. Tout simplement car la postproduction c'est un métier de technicien avant et en plus d'être artistique. Donc si on est bon technicien, on se vend mieux et on trouve plus facilement du travail (plus ou moins intéressant mais quand on a déjà la chance de pouvoir bouffer en faisant un métier qu'on aime, on peut fermer les yeux sur la qualité du contenu. Bon pour ma part je ne fais ni contenu politique, ni pornographique, ni "vidéos de famille" type mariage etc. Je fais du court et long métrage, du docu, du clip, du news [reportage court] et de la pub/com, que ce soit en montage, étalonnage ou effets spéciaux numériques). Les métiers artistiques demandent avant tout de pouvoir justifier de son talent et de sa créativité à des postes auxquels on ne peut accéder traditionnellement que difficilement. (il faut par exemple d'abord être stagiaire, puis second assistant réalisateur sur trois longs, puis premier assistant réalisateur sur trois longs avant de pouvoir prétendre au poste de réalisateur sans être pistonné par un copain producteur par exemple. Après ça veut pas dire que les pistonnés sont pas talentueux non plus hein, juste que les opportunités pour faire ses preuves sont tellement plus rares) Du coup c'était un choix pratique que de m'orienter vers de la technique plutôt que de l'artistique afin de pouvoir "vivre" (notez les guillemets) de mon métier le plus vite possible, sans que cela ne ferme de portes pour l'avenir.

Quant aux débouchés c'est très variables et ça dépend de beaucoup de facteurs ! Beaucoup disent qu'il faut monter sur Paris parce que c'est là qu'il y a tout et donc qu'on trouvera plus facilement du travail. Si c'est vrai que c'est la ville de France où l'industrie de l'audiovisuel est la plus développée, ça ne veut pas dire que c'est là qu'on trouve plus facilement du travail, loin de là ! Déjà parce que qui dit industrie développée, dit plus de formations et donc plus de nouveaux travailleurs sur le marché. Et puis ces formations sont aussi de qualités et les mecs qui embauchent, il attendent pas les gars de province pour embaucher alors qu'il y a plein de jeunes tous aussi bons qui sortent des écoles locales ! Oui je sais ça semble logique, mais visiblement aux yeux de l'opinion populaire ça ne l'est pas tant que ça ! Ceci dit, ce n'est pas impossible non plus. Mais on peut trouver, comme moi, du travail pour des boites locales. Le fait que ce soit un métier au salaire minimum conventionné garantie de toute manière une certaine égalité sur ce plan, qu'on bosse en province ou dans la capitale.

Comme je le disais plus haut donc, on peut en "vivre" sans trop de difficulté même si cela peut prendre du temps. Pour ma part, ça fait environ un an et demi que je suis sorti de l'ESRA et je commence à envisager de pouvoir en vivre. Je dis que je l'envisage parce que je préfère rester prudent pour le moment car dans ce milieu tout peut évoluer très vite et même si j'ai du travail relativement garanti sur les semaines/mois (et plus si affinité) à venir, rien ne me dit que tout ne va pas capoter au dernier moment. Actuellement, je travaille pour deux société différente. Elles font principalement de la communication (publicités ou films institutionnels) mais aussi un peu de fiction et de clip. Une d'elle assure des prestations techniques pour des sociétés parisiennes durant le Festival de Cannes ce qui fait que je serai accrédité cette année et que je travaillerai au Palais des Festivals en tant que monteur (et peut-être cadreur) pendant toute la durée de l'évènement (si vous voyez un "rosebud" dans mon statut Gameblog pendant cette période c'est que le Festival m'aura tueR ^_^). Enfin, je suis engagé comme "Sernior Workflow Manager" sur un long-métrage qui sera tourné sur Nice et qui attend de se sortir d'un sac de noeuds administratifs (vive la France !) pour que le budget soit débloqué et qu'on puisse commencer à travailler. En gros, ce métier qui n'existe pas réellement sur les grilles de salaires, ça consiste à concevoir le workflow de postproduction du film... C'est à dire qu'à partir du moment où on sort le disque dur de la caméra je dois choisir comment on récupère et traite les rushes, avec quels ordinateurs, quelles machines, quels serveurs et je dois aussi faire une partie du travail d'assistant monteur puisque je devrai pré-étalonner les images (pour que le réalisateur ait un minimum la rétine flattée parce que quand on tourne en RAW ou en Log en général les images sont très plates, sans contrastes et peu agréables à regarder et souvent les réalisateurs n'ont pas conscience que ce n'est pas définitif du tout et que c'est parce que c'est "brut de capteur" et qu'aucun étalonnage non même aucun matriçage n'a été appliqué à l'image) et remplir les champs de metadatas pour que le monteur puisse retrouver chaque rush avec le plus de simplicité possible. C'est un poste bâtard entre le Directeur de Postproduction et l'Assistant Monteur. C'est en tout cas très intéressant et relativement stressant puisque je suis responsable de beaucoup de matériels très chers sans parler des rushes en eux-même.

Extrait  (non exhaustif) de mon C.V depuis la sortie de l'école.

Voilà pour une petit aperçu depuis ma lucarne personnelle sur le monde de l'audiovisuel. Comme je le disais aux parents et futurs étudiants dans le domaine : si vous avez des questions n'hésitez pas et si l'aventure vous tente n'ayez pas peur et vous verrez, c'est vachement bien et on s'éclate ! (bon certains tournages de film au milieu des chèvres sont parfois un peu difficiles mais c'est ça qu'est bon ^^)

Un des derniers projets auxquels j'ai participé.