Laissez-moi vous présenter mon film préféré...

Ceci est un article que j'ai écrit pour un autre site il y a fort fort longtemps...

Réalisateur/Scénariste : Zach Braff

Acteurs :
Andrew Largeman : Zach Braff
Sam : Natalie Portman
Gideon Largeman : Ian Holm
Mark : Peter Sarsgaard
Carol : Jean Smart
Docteur Cohen : Ron Leibman
Diego : Method Man
Olivia : Ann Dowd

Synopsis (officiel) :

Acteur de télévision, Andrew " Large " Largeman est obligé de retourner dans son New Jersey natal pour l'enterrement de sa mère. Soudain, il se retrouve sans les antidépresseurs et les 3000 kilomètres qui le protégeaient de son histoire...
Après neuf ans d'absence, Large revoit son père, un vieil homme dominateur, mais aussi tous ceux avec qui il a grandi. Ils sont aujourd'hui fossoyeur, employé de fast-food ou magouilleur professionnel...
Sa rencontre avec la jolie Sam va le bouleverser encore un peu plus. Elle est son exacte contraire, vivante et audacieuse.
Entre passé et futur, entre douleur et joie, Large va découvrir qu'il est peut-être temps de commencer à vivre...

Genre : comédie dramatique
Durée : 1h42
Année de production : 2004/2005

Aaaah, ceux qui me connaissent savent que je suis fan de la série Scrubs dont Zach Braff est le héros et de Natalie Portman. Alors un film écrit, réalisé et avec Zach Braff ainsi qu'avec Natalie Portman, ça ne pouvait que m'intéresser ! Alors me voilà assis devant ma téloche, fouillant le menu du décodeur TPS (je vous avais dit que l'article était vieux) pour lancer le film préalablement enregistré (je ne l'ai vu donc qu'il y a quelques jours et pas quand il est sorti). Je pars biensûr avec de gros à prioris en pensant que le film sera dans la même veine qu'un épisode de Scrubs. Et c'est là une belle erreur... c'est tellement plus...

Le film s'ouvre sur une séquence un peu bizarre. On y vois Andrew (Zach Braff) dans un avion qu'on suppose en train de s'écraser puisque les masques d'oxygene sont tombés et que tout le monde panique... Tout le monde sauf lui. Puis il se réveille dans sa chambre... Blanche... Tout est blanc et il n'a qu'un téléphone fixe noir posé sur le sol pour faire contraste. Il apprend la mort de sa mère, bosse puis part pour le New Jersey pour l'enterrement.
Arrivé là où il a passé son enfance une foule de souvenirs lui reviennent et il revoit sa bande de copains qu'il avait laissé derrière lui. Mais Andrew a l'air perdu. C'est d'ailleurs là toute la saveur du film. En effet le film exprime ce qu'apparemment rescentent beaucoup d'américains de 25 ans (et peut-être pas que les américains mais je ne sais pas je n'y suis pas encore^^... En fait maintenant j'ai plus de 25 ans....) qui se remettent en question, se sentent insignifiants.
Quand Andrew se plaint de maux de tête il va voir un neurologue où il rencontre la belle Samantha. Le reste il faudra voir le film.

La première chose que j'ai remarquée c'est la sobriété de l'image, du montage et du film mais qui est aussi très sophistiqué. Mais pas sophistiqué genre montage "à la MTV" (©Zach Braff lui-même) ou film avec plein d'effets spéciaux. Non, les angles sont audacieux, les tons des couleurs surprennent par leur froideur (ou leur manque de saturation... Ahah j'étais jeune quand j'ai écrit ça !) et l'ambiance générale arrive à mettre le spectateur (moi dans ce cas précis) dans la peau du personnage. Je deviens alors relativement mal à l'aise.


Les évènements s'enchainent avec une fluidité déconcertante, tout est accordé au diapason et à deux raccords capilaires près (j'ai remarqué deux plans qui se succèdent où le personnage filmé n'est pas coiffé tout à fait pareil) c'est absolument parfait ! Les dialogues semblent naturels, sont bien joués et le doublage français (je n'ai pas eu tellement le choix -_-... Depuis j'ai le DVD donc j'ai le choix...) est très correct (note : les extraits d'Allocine que j'ai joints ne rendent pas justice au doublage avec la compression et un très léger décalage du son).
Zach Braff interprète son personnage (enfin son presque lui-même car on sent bien qu'il y a une légère pointe d'auto-biographie, très légère la pointe) avec brio mais alors BRIO quoi. En JD dans Scrubs il est très bon même si la série l'oblige à surjouer pas mal, et là c'est bluffant. D'autant qu'il est à la fois devant ET derrière la caméra.
Quant à Natalie Portman, je ne l'avais juste jamais vue aussi pétillante, aussi jolie (oui bon ça va hein !), aussi naturelle et aussi douée. Ceux qui s'intéressent à l'actrice savent qu'elle choisit ses rôles et qu'elle préfère les femmes fortes, intéressantes, et qui ont un vrai caractère, et là c'est très très réussie. Je ne l'ai jamais vu aussi humaine !

Comme vous vous en doutez, il y a un brin d'histoire d'amour dans l'air. Ça semble presque logique. Mais là encore rien de gras, rien de lourd, rien de savoneux (référence aux "soap" ces séries TV à la Amour Gloire et Beauté etc) tout est subtile.
Le tout est servi par une bande son choisie par Zach Braff (qu'il a même envoyée sur CD dans l'ordre ou presque avec le script du film pour que les acteurs puissent être dans l'ambiance) d'une justesse inouie, qui permet une immersion insoupçonnée (pour une BO quasi exclusivement composée de morceaux et chansons pop et non pas de pièces orchestrales spécialement composées pour le film) et qui procure au spectateur une sensation de mélancolie qui pousse à se demander ce qui lui arrive.

Le final du film fout carrément les larmes aux yeux malgré sa simplicité et une fois que le générique de fin commence à défiler on reste planté là, complètement sonné par un film magnifique.

Moi qui m'attendait à première vu (de l'affiche) à un Teen Movie pour adultes, j'ai été plus qu'extrêmement bien surpris. J'ai adoré, complètement, il n'y a pas une seconde du film que je n'ai appréciée. Pour un premier essai, Zach Braff livre un film très réaliste sur le mal être des gens, sur la nostalgie et la mélancolie. Un excellent film qui j'espère ne restera pas le seul de la filmographie en tant que réalisateur de Zach Braff.

 

 
J'étais bien plus jeune quand j'ai écrit ce texte et depuis j'ai fait une école de cinéma. Mes connaissances techniques et mes goûts se sont largement affinés. Pourtant, malgré la naïveté de cette critique, elle n'en reste pas moins juste encore aujourd'hui. Garden State me fait toujours le même effet. Ce sentiment de joie, de mélancolie et de sensation de vie à chaque fois que je le vois. Il reste encore mon film préféré.

Toutes les images de cet article sont issues des galleries d'Allocine.