Adoubé tant par les aficionados du 9e art que par le grand public et définitivement mis au pinacle de la bande-dessinée française, Bastien Vivès a, avec son très remarqué Polina, suscité l'unanimité de la critique. Prolifique (Le goût du chlore, Les melons de la colère, Les autres gens...), ce jeune auteur n'en finit cependant pas de surprendre et d'aborder des registres pour le moins variés. Avec Le jeu vidéo, il décide ainsi de succomber à ses vils instincts de geek et s'adresse à l'univers fermé et élitiste des gamers.

                                           

Car là où un lecteur lambda ne saurait décoder la couverture de cet ouvrage, les joueurs s'étant échinés des heures durant à maîtriser le gameplay d'un Street Fighter IV y verront forcément un cap par lequel ils sont passés. Il faut d'ailleurs bien insister d'emblée sur le fait  que cette bande-dessinée s'adresse presque exclusivement aux gamers, tant les strips proposés peuvent paraître pointus, dans certains cas. Vivès se charge également d'évoquer des tranches de vie que seuls les joueurs invétérés ont forcément connues : la mère qui appelle son enfant pour manger sans parvenir à le faire décoller de sa console ; mourir dans un jeu sans avoir fait de sauvegarde récente au préalable ; le désintérêt envers les filles au profit d'un jeu vidéo...

Il semblerait toutefois que le jeu de prédilection de Vivès soit Street Fighter IV au regard des nombreux strips qui lui sont consacrés : « Ecoute Michel, c'est pas parce que tu jouais Yun sur 3.3 qu'on va en faire un God Tier sur SSF4.». Sans compter l'emprunt évident de la typographie de Capcom utilisée pour le titre du livre. D'autre part, on sent bien que l'auteur a attentivement regardé les matchs commentés par Ken Bogard (les connaisseurs tilteront aux noms de 'King Dévouze' ou de 'Gaïdo', ainsi qu'aux expressions propres à ce jeu). Cependant, Vivès présente également des strips mettant en scènes des joueurs de MMORPG ou de FPS type Counter-Strike.

              

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