Alors j’ai lu La vraie vie d’Adeline Dieudonné, et on ne peut pas franchement dire que j’ai été emballé.

Alors d’abord, il faut dire que ce n’est pas le premier ouvrage que je lis de Dieudonné, puisque j’avais déjà lu les Lettres d’insultes illustrées par Tignous. Je l’avais même acheté ce bouquin, comme quoi des fois on sait vraiment pas quoi faire de son fric… C’était quand même assez cinglant comme bouquin puisque Dieudonné retranscrivait pas mal de lettre d’insultes d’où le titre, héhé, et en fait c’est vrai que c’était quand même pas mal gratiné. On avait droit là à tout le consortium de jurons animaliers propre aux gens de couleur, bref, c’était pas triste.

Depuis, Dieudonné est devenu persona non gratis et il lui aura fallu modifier un peu son apparence afin qu’il lui soit permis de publier un roman chez L’Iconoclaste. A moins que je ne me sois trompé de personne, auquel cas je vous saurais gré de bien vouloir me le signaler.

Apparemment, Dieudonné se présente donc comme une jeune femme belge, qui écrit, car elle n’a pas la télé (d’après ce que j’ai pu lire), ce qui est quand même vachement plus pratique quand on ne veut pas se faire vampiriser par les marathon Beverly Hills le Dimanche. Des épisodes de 90210 de 9h à 15h, c’est vrai que c’est quand même sympathique, mais une fois le marathon achevé, on se sent un peu comme une merde, il faut bien le dire.

Donc elle écrit son premier roman et paf, c’est le carton plein, des ventes qui se comptent en centaines de milliers, elle est listée dans pas mal de prix littéraires et finit par glaner le Renaudot des lycéens.

Bon, c’est bien beau tout ça, mais cela ne nous dit pas de quoi que ça cause. Alors c’est le récit à la première personne d’une adolescente qui nous raconte un peu son quotidien pas folichon folichon, elle évolue sous l’autorité d’un patriarche rustre et fou de chasse qui emapille et expose dans la maison à peu près tout ce qui passe par le fil de son fusil.. qui n’a pas de fil mais c’est pas grave… Sa mère est transparente. Et elle a un petite frère qu’elle aime beaucoup. Alors tout ce petit monde vit sa vie jusqu’à ce que qu’un incident vienne redéfinir un peu les choses.

Alors autant le dire de suite, je ne suis pas allé au bout du truc. Ce n’est pas que j’ai détesté au point de fuir cette lecture, c’est juste que rentrée littéraire oblige, fallait que ça tourne fissa et pis c’est tout. Euh.. ; alors moi je vais me permettre une audace, c’est que je le rapprocherais bien d’en attendant Bojangles d’Olivier Bourdeau. Je le rapprocherais bien ne serait-ce que pour expliquer son succès. On a là une écriture d’enfant, même si je trouve que parfois on a des mots vachement compliqués qui rendent la crédibilité de la chose un peu vacillante, mais qu’importe, on peut très bien avoir 13 ans et deux fois plus de vocabulaire que moi. Toujours est-il que c’est une narration juvénile , comme pour Bojangles et cela rend la chose très accessible, et c’est d’ailleurs en cela que le roman est tout à fait abordable pour les adolescentes et que si le Goncourt des lycéens lui a échappé de peu, ce n’est que justice en soi, qu’il ait obtenu de Renaudot des lycéens.

Pour continuer la comparaison avec Bojangles, il faut quand mêe dire que l’ambiance est quand même bien différente, un peu fantaisiste aussi, mais plus lugubre, moins fantasque, moins légère que dans la première partie de Bojangles.

Euh voilà, ça c’était pour faire mon étudiant en littérature comparée.

Reste que j’e n’avais pas non plus aimé Bojangle, si ça peut rassurer tout le monde, donc bon. Voilà, hein, les goûts et les couleuvres, tout ça...

Enfin, il y a des chances qu’il s’agisse là d’un roman de choix à terme pour des profs de lycée qui veulent d’un truc abordable, un roman un peu initiatique sur les difficultés familiales. En somme un sort que connait En attendant Bojangles maintenant qu’il est disponible en format poche.