J'aime Pokémon.

Voilà, ça y est, je l'ai dit.

Et j'aime Pikachu. Vous ai-je déjà dit que le jaune était ma couleur préférée ?

Donc ce ne sera pas une surprise si je vous dis que j'adore le nouvel opus de la série, qui lance donc la cinquième génération de pokémon.

Du coup, aux yeux de Nintendo, je suis un client déjà acquis à la cause. Mais les autres ? Ceux qui ont essayé et abandonner il y a quinze ans les version Rouge et Bleue ? Vous en faites vous même peut-être partie.

Le truc, c'est que j'ai l'impression que Nintendo a oublié de mettre en avant ce qui était vraiment nouveau dans ces deux versions Noire et Blanche - ou du moins, ce qui à mon avis fait de cette génération la plus jouable et la plus intéressante, toutes couleurs confondues.

En effet, vanter des choses comme le combat avec trois pokémons ou encore la possibilité de visiter le monde des rêves sont des arguments destinés avant tout à des gens qui ont de toute façon précommandé leur titre il y a des mois et des mois. Mais pour ces gens qui ont abandonné en cours de route, qu'aurait-il fallu leur dire pour rompre leur scepticisme devant la grandeur des pokémon ?

Le fait est que Pokémons versions Noir et Blanche apporte un certain nombre de petits changements subtils mais dont les conséquences sont très significatives en terme de qualité de jeu - jusqu'à déboucher sur ce que je qualifierai comme la meilleure expérience pokémon possible pour les débutants comme les vétérans.

Examinons les choses plus en détail.

Tous les titres de la série se jouent de la même manière : un professeur quelconque vous envoit à travers le monde afin de cataloguer les créatures du même nom. Au cours de ce voyage, vous aurez à défier huit champions d'arènes, vaindrez le champion en titre, ferez échouer les plans d'une vilaine organisation criminelle et enfin vous capturerez un pokémon légendaire. Le dernier trio de version pokémon vous faisant capturer un dieu, autant vous dire qu'il était temps de revoir un peu la formule.

Et heureusement pour moi et pour vous, cela fut fait.

Les versions Noire et Blanche semblent suivre ce canevas, du moins, a priori. Ce n'est que lorsque vous rencontrez la Team de méchants du jeu, la Team plasma, que vous découvrez un rebondissement soudain original. D'habitude, les méchants dans les précédents pokémon avaient des objectifs généralement stupides (je me souviens encore des Team Magma et Aqua voulant assécher les océans et indonder la planète). La Team Plasma, d'un autre côté, l'est beaucoup moins. En effet, son objectif est de libérer les pokémons de leur existence de servitude en tant qu'animaux de combat personnels. Ses méthodes sont extrêmes (elle vole les pokemon des dresseurs qu'elle vainc) mais j'avoue, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver cet argument de libération valide. L'inspiration manifeste du Yin et du Yang donne une profondeur inattendue dans une série qui s'adressa d'abord aux plus jeunes.

Du coup, nous voilà pour la première fois avec une trame scénaristique dont la fonction n'est pas de servir de prétexte pour passer d'une arène à l'autre. Au lieu de soupirer de frusration à chaque fois qu'elle débarque, j'étais au contraire intéressé par le prochain mouvement de la Team Plasma. Parce que je savais que son destin ne serait pas celui expédié de la Team Rocket et consorts, j'avais vraiment envie de découvrir la suite de l'aventure, ainsi que la façon dont le héros et ses amis en viendront à apprendre que des combats de chiens ne sont peut-être pas la meilleure fondation morale sur laquelle bâtir une société.

Quelques autre petits changements par rapport au format traditionnel aident aussi à traverser le jeu. Il y a des personnages prêts à soigner votre équipe régulièrement, vous évitant de faire de grosses provisions de potion en vue de la prochaine grotte : si vous tombez sur un petit chalet ou une infirmière avant d'arriver vers le bout d'une zone, vous pouvez être sûr qu'ils seront placés là pour guérir votre équipe. Que vous soyez en train de voyager d'une région à l'autre ou que vous farmiez un carré d'herbe pour leveler un pokemon, histoire qu'il passe au stade suivant de son évolution, les version Noir et Blanche éliminent clairement la frustration qu'il y avait avant à retourner régulièrement en ville pour soigner ses pokémons.

De manière générale, le périple est aussi plus facile. A présent, vous n'êtes plus obliger de dépendre de techniques telles que Surf ou Coupe pour terminer le jeu. Dans les opus précédents, beaucoup de joueurs (dont moi) étaient amenés à dédier l'un des pokémons de leur équipe comme "porte-CT/CS" - un pokémon dont on remplace les techniques par les capacités importantes qui nous permettront de couper des obstacles, de voyager sur l'eau ou de se téléporter hors des donjons mais que l'on n'utilise pas en combat. Vous pouvez toujours apprendre ces techniques dans les version Noir et Blanche mais elles ne servent désormais qu'à rejoindre des petits endroits reculés en quête d'objects cachés. Mieux encore, ces techniques ne sont plus à usage unique ! Vous pouvez enfin enseigner ces capacité sans craindre de les gâcher trop vite. C'est le genre de changement qui permet aux joueurs d'avoir une équipe entièrement composée de pokémons qu'ils ont envie de jouer, et pas qu'ils sont obligés d'utiliser.

Même l'introduction du jeu, qui est d'habitude un long processus ennuyeux, rentre directement dans le meilleur en vous plongeant immédiatement dans un combat. Les opus précédents s'étendaient beaucoup sur la façon dont vous récupériez votre premier pokemon en vous assommant de tutoriaux. Cette fois, ça va vite, et ça a en plus le mérite d'être clair et concis : vous vous retrouvez déjà très vite dans votre première arène (spécialisée dans le type opposé à celui de votre starter) et voilà qu'heureusement, un personnage des environs vous offre un pokemon singe du type qu'il vous faut pour gagner. Et en plus, ce pokemon est utile en combat 3v3.

Je pourrais continuer à vous parler des heures de ces petits plus qui font de cette nouvelle génération la meilleure, non seulement pour les vétérans mais aussi pour les débutants, et ceux qui ont décroché il y a quinze ans...

Bref, Pokemon, comme ses joueurs, a grandi. Je sens que j'y jouerai toujours dans vingt ans, pauvre de moi.