Depuis Gears of War, la vie des Third Person Shooter est un peu morne. Se mettre à couvert. Tirer. Rebelotte. Aussi bien fait que ce soit. Bon, on a l'impression de toujours voir la même chose. Et là, Vanquish débarque, il promet du dynamisme, de la folie, de la vie, de la beauté. Du bonheur. Promesses tenues ? Je vous raconte tout dans ce "Pifboum Chronicles".

VANQUISH

Plate-Forme : Xbox 360 et PS3
Test effectué sur : Xbox 360 et voix anglaises.
Date de sortie PAL : 26 Octobre 2010.
Editeur : Sega
Développeur : Platinum Games

Si je vous dis Shinji Mikami ? Non, rien ? Bon si je vous dis God Hand ? Killer7 ? Toujours pas ? Vous avez tort. Bon, Resident Evil alors ? Ouaaaaais, là, ça marche
Et bien, Mikami, c'est le papa, de ces jeux là. Aujourd'hui, il se s'attaque au TPS avec le support de Platinum Games. Les mecs qui ont juste sorti Bayonetta et Madworld. Juste.Tout ce beau monde, ça ne peut donner que le meilleur résultat possible. Alors, le monde du shoot avec cover changé à tout jamais ? Let's go !

Sinon, ils sont au courant que la guerre froide, c'est fini ?
Dans un futur proche, Victor Zaitsev à la tête de l' Order of the Russian Star a renversé le gouvernement russe, et pris contrôle d'un satellite américain géant. Sa première utilisation de celui-ci ? Anéantir San Francisco et demander la rédition totale des USA sous peine de faire pareil avec New York. La présidente ne l'entend pas de cette oreille et décide d'envoyer des bataillons de Marines menés par Robert Burns un vétéran séverement burné reprendre le contrôle de la station. Avec eux ? Sam Gideon, scientifique du DARPA. C'est l'occasion pour lui de tester sa nouvelle tenue de combat : l'Augmented Reaction Suit (ARS). Super vitesse, super force et capacité de répliquer toute arme touchée. Autant dire que Sam a tout ce qu'il faut pour tout péter.

L'histoire par contre n'en mène pas large. Le jeu aurait très bien pu se contenter d'un basique "nous contre eux" mais il préfère essayer de nous parler du choix de soutenir ses propres hommes ou pas, de trahison, de manipulations et de coups de théâtre et d'amitié. On sent qu'ils ont sincèrement essayé de rendre l'opposition entre Burns et Sam intéressante. Mais non. Les retournements de situation et le twist sont totalement perdus pour le joueur, car ils sortent de nulle part. C'est un peu comme si tu marchais dans la rue et qu'un mec sort d'une bouche d'égout, se plante devant toi et te dis "AU FAIT ! J'ai couché avec la mère de Robert ton meilleur pote de CP !" T'es tellement détaché et interloqué à la fois, que tu t'en fous et tu continue de marcher. Heureusement que Gideon est un bon bad-ass comme on les aime malgré son statut de scientifique. L'intérêt est plus à trouver dans l'ambiance, l'univers, les robots communistes idiots, le satellite avec la taille d'un petit pays et ses paysages urbains de fou.


Une histoire d'amitié touchante qui vous apprendra la valeur de la vie et...
Ah non, merde, pas le bon jeu, désolé.

Van-ouiche.
Mais la force de Vanquish n'est pas là. Même si au premier abord, on peut ne pas comprendre. Le gameplay est basique. On vise, on tire, on se met à couvert, on en sort, la santé régénère avec le temps. Rien qui n'ai déjà été vu des dizaines de fois.
Et puis on découvre, qu'il y a une petite barre en bas à droite. Elle permet de se déplacer à vitesse supersonique. A vous de bien doser, car si vous épuisez tout, il faudra attendre qu'elle se recharge. Cette jauge gère aussi les attaques au corps à crops. En placer une la videra totalement, malgré l'effet dévastateur. Et Last but not least, si jamais, votre vie tombe à 0, un bullet ti... un AR MODE, s'active, vous permettant d'échapper au danger imminent. Sauf que si la barre est déjà dans le rouge, c'est la mort. Pour info, c'est aussi déclenchable manuellement. Et rien que ça, ça change toute la donne. Toute la gestion de ce compteur de refroidissement viendra dicter le reste du jeu et vous force à perdre certains réflexes. Quand vous jouez à Gears par exemple, la tronçonneuse est votre amie, tronçonner 4 mecs à la suite se fait comme une arrière pensée, presque. Ici, on mesure ses actions car un tel morceau de bravoure vous laisse extrêmement vulnérable. Pareil, l'abus de bullet time résulte souvent d'une mort rapide.


La félicité. Allégorie

Surtout que ces bonus ne sont pas là pour faire joli. Ils vous serviront tous forcément. Mieux le jeu, vous encourage en fait à pousser l'ARS à son maximum. Les ennemis sont nombreux, rapides et très mortels. Même en mode normal. En plus des petits robots normaux, il ya les Romanov, de grands bipèdes, équipés tous un peu différemment mais très mortels, le genre à vous briser votre vie en un seul coup. Vous trouverez aussi différents boss. Qu'on parle de petite boule rouge se nourrissant des débris de robots existant deux secondes auparavant que du robot à la Transformers, ils ne cesseront de vous surprendre et demander de changer votre façon de jouer. C'est juste dommage qu'ils soient tous recyclés pas toujours adroitement.
A part ce détail, le changement et la variation, c'est l'autre motto du jeu. Malgré la base immuable du jeu "tue tous les robots, avance jusqu'à la prochaine zone", aucun des 29 actes (rassemblés sous 5 chapitres) ne ressemble au précédent. Défense de zone, déplacement à gravité zéro, wagon sur rails se déplaçant à toute vitesse, sol qui disparaît sous vos pieds, infiltration d'un robot vraiment putain de géant etc... Rien qui ne soit vraiment original sur le papier. Mais vu que c'est géré de façon inhabituelle et toujours nerveuse, c'est un vrai bonheur. Surtout qu'à la manière d'un HL², le nouveau chapitre et le changement de gameplay arrive toujours à temps. Avant que l'on se lasse de la phase actuelle.
Une autre variété, c'est les armes. Ici, le jeu vous encourage à tous tester par son système d'upgrade. Pour faire passer mon arme actuelle à son niveau supérieur, je dois soit trouver un bonus d'upgrade très rare sur le terrain, ou chopper 3 fois des munitions pour une arme dont j'ai 100% de munitions. Au final, on économise son arme préférée préférant la voir grandir et devenir plus létale pendant qu'on découvre et apprend à apprécier d'autres pièces d'artillerie. L'arsenal de départ est très basique. Fusil d'assault, LMG et Shotgun, on trouve d'autres amis connus comme le fusil de Sniper et le lance roquette mais aussi un lance boule d'énergie et un laser à tête chercheuse. Oh et j'ai précisé que vous perdez un quart de niveau si vous venez à mourir ? Ouais, vous avez intéret à surveiller cette fameuse jauge verte en bas à droite les mecs.

Pendant que j'y pense, amusez vous à comparez vos parties avec celles de vos amis. Vous verrez c'est très différent. Entre ceux qui cherchent le high-score, ceux qui veulent avoir la classe internationale à sauter par dessus les barrières au ralenti, ceux qui la jouent safe ou juste efficace mais tranquillou. Vous en trouverez pour tous les goûts.

Cette accumulation de petits détails et possibilités saupoudrées d'un gamedesign impeccable encourageant la prise de risque fait qu'on ne s'ennuie jamais. On vit à 100 à l'heure et on en apprécie chaque mètre.


Ouaip, parfois ça prend des airs anodins de Manic Shooter.

"Look at this face (Oh my god, they're gorgeous !)"
Heureusement pour Vanquish il est porté par un graphisme sublime. Ca fermera la gueule a ceux qui clament partout que les japonais ne peuvent plus rivaliser avec les occidentaux à ce niveau. Autant le design oscille entre le formidable comme la tenue de Gideon et l'ennuyeux personnifié par les marines, autant le tout est rendu magnifique par la profondeur du détail, l'abondance de couleurs et d'animations à l'écran. Rien que voir l'armure de Sam s'animer et changer en fonction de nos actions est un ravissement pour qui aime un tant soit peu les trips technologiques. Les animations sont impeccablement réussies, celles du joueur comme des ennemis. Il n'y a qu'à voir s'animer "The unkwown" pour s'en convaincre. Question son, c'est de la grosse techno infâme. Je blasphème peut-être pour les gens capable de différencier la house de la machina, mais pour moi ça appartient juste au genre "big pile of shit". Je vais pas non plus trop râler, ça reste un bruit de fond qui ne marquera pas grand monde et ça colle parfaitement à une expérience haute en technologie et en vitesse.


Vous ne comprenez pas sur cette image que vous êtes sur un train faisant face à un autre incliné différemment ? Vous n'avez encore rien vu.

Live fast, Die Fast.
Vanquish est court. Entre 5 et 6h au compteur. Bon, vous ne le finirez pas en une fois, le jeu est un peu trop intense pour ça. Mais oui, c'est assez court. Maintenant si c'est le prix à payer pour avoir une aventure dense sans rien à jeter, je dis banco. Surtout qu'au final, la replay value est assez forte. J'ai juste envie de le recommencer et de gérer certains passages totalement différemment. D'un autre coté, pour ceux qui ont la dalle, il ya les challenges. Au nombre de 5, ils vous feront pleurer comme un nouveau né. Pour les succès, c'est une très bonne liste. Avec notamment des achievements pour remplir certaines taches peu évidentes lors de missions spécifiques. D'autres encouragent les prises de risque ou des petits exploits de guerre dont certains viendront naturellement. Je passe bien sûr sur les classiques "terminer l'acte X"... C'est équilibré et bien géré, sur ce coup là, c'est une réussite.


Les combats contre Zaitsev sont aussi épiques que déconcertants au premier habord.

Un peu comme le jeu, j'ai envie de dire.
A recommander à ceux qui veulent du neuf dans leur TPS, qui aiment les délires hi-tech, un peu de difficulté et les jeu où l'action varie mais ne déçoit jamais.
Si vous cherchez un jeu qui raconte une vraie histoire, une campagne de 10h minimum ou que vous êtes un gros blasé de la vie, passez votre chemin.
Gears of War 3 va avoir du mal à passer derrière.[8]