Cette semaine, Last Exile. Un animé qui part d'un mélange de genre, un peu comme Cowboy Bebop, et qui réussit à ne pas se planter en le faisant (fait plus rare déjà). Certes on n'atteint pas le même niveau, mais comme vous le savez rares sont les animés à avoir approché du maître (non non je ne suis pas partial). Suivez le vent et les odeurs d'huile de moteur dans ce nouvel épisode de Fureur Manga !


Last Exile


Last Exile, c'est tout simplement le projet anniversaire des 10 ans du studio Gonzo. Même si vous ne connaissez pas ce nom, vous avez sans doute déjà vu certains de leurs animés, comme Full Metal Panic, Hellsing ou encore Samurai 7. D'ailleurs le réalisateur de la série n'est autre que Kōichi Chigira, réalisateur sur Full Metal Panic mais également des séquelles de Druaga no Tou (pour ceux qui connaissent). L'animé a été diffusé en 2003, on est plus proche des 20 ans à présent que des 10, mais croyez-moi cela ne retire rien à la série !


Claus et Lavie dans leur vanship

Commençons par le commencement : qu'est-ce qui fait que Last Exile reste, 7 ans après sa diffusion, un petit bijou de l'animation japonaise ?

Je vous parlerai donc d'abord de son univers, qui est totalement original sans pour autant avoir de "failles". Prenez une bonne grosse dose de steampunk, saupoudrez la de science fiction, ajoutez une grosse pincée d'influence européenne des 19e et 20e siècles, et vous avez Last Exile. Rajoutons que la guerre se fait grâce à des bateaux volants (imaginez des portes s'ouvrir sur le flanc, avec des fusiliers de chaque côté se mettant en joue pour tirer sur leurs ennemis, le tout en altitude), avec des règles de "chevalerie" et d'honneur à respecter, et vous vous retrouvez avec quelque chose qui sent le neuf, l'originalité, le comble pour un truc de 2003 me direz-vous.
Je vous ai parlé de guerre, celle-ci est au centre du scénario et dure déjà depuis quelques années. Elle oppose les nations d'Anatoray et Disith, pays séparés par un phénomène naturel appelé "Grand Stream", et est régie par la Guilde. Anatoray a un look résolument basé sur les uniformes des soldats sous Napoléon Bonaparte, tandis que Disith emprunte à l'armée rouge soviétique. Mais quid de la Guilde ? Celle-ci représente l'autorité suprême et dispose d'une technologie supérieure. Elle symbolise surtout tous ces profiteurs qui bénéficient de la guerre en se remplissant les poches.


Des grooooos bateaux... qui volent !

Nos personnages principaux Claus et Lavie (je sais pas vous, mais moi ça me fait penser à de la peinture) sont deux pilotes de Vanship (le nom local des avions) qui transmettent des messages. Ils rêvent de traverser le Grand Stream en hommage à leurs pères, morts dans cette même traversée (personnellement, j'aurai plutôt appelé ça un suicide qu'un hommage, mais bon...). Ils vivent donc leur vie tranquillement et...

BORDEL, C'EST QUOI CE TYPE QUI SE CRASH DANS LE JARDIN ?! Ahem. Donc un vanship (les avions, vous suivez ?) s'écrase et son pilote demande à nos deux messagers de livrer une jeune fille dans un bateau de guerre, le Silverna. A partir de là, ils vont se retrouver embarqués dans la guerre et voyager aux côtés des membres du Silverna.

Le scénario se met lentement en place (le rythme est assez lent), et vous ne trouverez les réponses à toutes vos questions que vers la toute fin de l'animé (sur les 5 derniers épisodes en gros). Néanmoins chaque épisode est mené avec un bon rythme et vous engage à regarder la suite (attention pensez à dormir et manger quand même). Les premiers épisodes mettent en place les personnages avec deux points de vue, celui de Claus et Lavie d'une part, celui d'Alex Row (le mystérieux capitaine du Silverna) d'autre part. Pas de flashback intempestif non plus, la plus grande partie de ce que vous avez besoin de savoir sera amenée par des dialogues, ce qui fait un changement agréable.


J'adore le système de communication

Comme vous vous en doutez, l'accent est mis sur les personnages (j'ai l'impression de me répéter chaque semaine un truc de fou :( ). Claus et Lavie sont assez intéressants tant qu'ils restent en duo, mais manquent globalement de charisme pour supporter à eux seuls le rôle de personnage principal. Heureusement la plus grande partie des personnages ont des personnalités uniques et apportent leur pierre à l'édifice.
Je me contenterai donc de détailler pour deux personnages, chacun à un des antipodes du chara design : Alvis E. Hamilton et Dio Eraclea.

Alvis est le "colis" de Claus et Lavie. Je ne vous spoilerai pas, mais disons qu'elle est un peu au cœur de l'histoire et a un rôle clé. Là vous vous dites que vous tenez le perso avec le "bon" chara design. Et bien pas du tout. C'est même le seul gros fail de Last Exile, le personnage avec un rôle important mais dont on ne sait rien. Pas même un petit indice. Que dalle. On pourra se consoler en se disant que c'est mieux qu'un flou artistique ou une explication qui va vous mindfuck comme Evangelion.

Dio Eraclea est... Dio. Il fait partie de la Guilde, est brillant et sans peur, le tout teinté d'une petite pointe de folie qui n'est pas sans me déplaire. "Méchant" au départ, allié par la suite, le personnage est très intéressant et a un développement inattendu à la fin, en tout cas c'est un de mes personnages préférés dans la série.


Alex Row et Sophia Forrester, respectivement Capitaine et Second du Silverna

Je vous ai parlé d'uniformes, de bateaux volants ou d'influence européenne, qu'en est-il donc des graphismes ? Eh bien de ce point de vue là, Last Exile est un chef d'œuvre et montre le talent du studio Gonzo. L'animé a très bien vieilli et n'a pas à rougir face à ses concurrents actuels, tout est détaillé : roues, engrenages, gadgets, tout est en place pour donner à l'univers un réalisme bienvenu. Le choix de couleur basé sur du gris, marron et blanc permet de garder un ensemble sobre malgré les détails, et les batailles aériennes sont magnifiques à regarder. Il y a également des effets de CG qui sont biens faits dans l'ensemble, même si quelques rares exceptions subsistent. Au niveau chara design, là encore du bon boulot, même si il y a une certaine tendance à avoir des personnages blonds aux yeux gris (mais bon je chipote là, jsuis en manque de critique).


Quand je vous dis que c'est détaillé !

L'OST est composé par Hitomi Kuroishi (qui a aussi travaillé sur les OST de Gun X Sword et Code Geass) et joué par le groupe Dolce Triade. On retrouve encore une influence européenne "old school", des thèmes plutôt folkloriques mais tout en réussissant à garder un son moderne. La musique est en accord avec l'action, enfin de ce côté là c'est rare que les animés soient à côté de la plaque. J'ai trouvé l'opening et l'ending sympathiques sans pourtant être exceptionnels, après ce n'est pas vraiment mon type de musique.
Au niveau du doublage, là encore du bon boulot, même si Claus et Dio ont des voix un peu trop efféminées, mais on s'y accommode (pas comme si on avait le choix de toute façon).

L'opening, Cloud Age Symphony

L'ending, Over the Sky


Défilé de la Guilde.

Vous l'aurez compris, Gonzo a signé un grand animé pour ses 10 ans, et même si ce n'est pas le meilleur animé du monde, ils ont réussi le pari de créer un univers original et solide, doté d'un scénario (presque) sans faille. Quelques épisodes de plus pour développer un peu le personnage d'Alvis et on aurait eu un sans faute, ignorez donc cette ingrate et concentrez-vous sur Dio ! J'attends avec impatience le projet des 20 ans (dans 3 ans) pour voir si ils arriveront à faire aussi bien.

Voilà voilà, un article un peu en retard à cause d'un week end un peu arrosé, mais le principal c'est qu'il soit là ! Niveau animés cette semaine pas grand chose, un peu de K-on!! et un épisode de Baccano! (par faute de temps malheureusement, l'animé est accrocheur) font assez maigres. Un peu plus fourni en manga avec du Air Gear, Tsubasa Reservoir Chronicles, Tsukihime et Fairy Tail. Bon c'est pas tout ça, mais la semaine prochaine je vous proposerai une review de Ouran High School Host Club, une comédie/shojo ma foi fort sympathique. See ya space cowboy !