Minkkinen est un photographe né en Finlande, le 4 juin 1945. Sa famille émigre aux Etats Unis en 1951, et il prend la nationalité américaine très vite. Après des études de philosophie et de religion, il est formé a l'art de la photographie par quelques grands artistes tels que Ralph Gibson ou Harru Callahan. L'oeuvre de Minkkinen, c'est un culte du corps humain, et de ses formes. Un corps humain qui va etre travaillé en plusieurs séries: "Mains et pieds", "Père et fils", "Homme et femme", etc... Artiste incontournable du corps au XXe siècle, Minkkinen a indénaiblement contribué a la diffusion du "Paysage humain", un style photographique qui fait fusionner le corps avec la nature, a coup de formes, de lumières, de courbes.

"« Ce qui se passe dans votre esprit peut avoir lieu dans l'appareil » : j'ai écrit ce slogan quand j'étais rédacteur de publicité pour un fabricant d'appareils photo, à l'époque où j'ai décidé de devenir photographe, en 1970. Depuis plus de quarante ans, le principe inverse s'est aussi vérifié dans mon travail : ce que vous voyez dans mes photographies s'est produit devant l'objectif. Il n'y a aucune manipulation de l'image d'aucune sorte, même si j'ai d'abord passé en revue un millier de possibilités dans ma tête. Pour qu'une idée fonctionne, il faut qu'elle soit ancrée dans la réalité au moment de sa réalisation.

Ainsi, désormais convaincu de la capacité de mon appareil à produire une image pendant que je pose devant l'objectif - tout en appuyant sur le déclencheur à distance -, j'ai fini par comprendre la dualité inhérente à ma démarche : je cherche à tirer parti de tout ce que j'ai pu apprendre en regardant afin d'imaginer des compositions sur lesquelles je n'ai jamais posé le regard. La part optique de mon travail m'est invariablement inspirée par les maîtres. Ils sont tous là, trônant sur des étagères dans toutes les pièces de la maison : toute l'histoire de notre médium, d'Atget à Van Der Zee.

Mon travail comporte aussi une face cachée : la part liée au nerf optique, où se situe l'inventivité de la démarche. Une responsabilité que je partage avec mon appareil et qui consiste à extraire de la réalité de nouvelles étincelles de spontanéité et des incohérences visuelles uniques."

 

Arno Rafael Minkkinen, aux rencontres d'Arles, en 2013