Lose/ Lose est un jeu téléchargeable gratuitement, réalisé par la société STFG, basée aux états unis, une obscure compagnie, ou personne, je ne sais pas vraiment, spécialisée dans les expériences numériques bizarres. Voir très bizarres. Le jeu est un shoot. Un bête shoot, en pixel art noir et blanc, dans lequel il faut détruire les vaisseaux. Rien d'original, rien de passionnant non plus. Mais Lose/ Lose, c'est plus qu'un bête shoot. En réalité, ce qui se passe dans le jeu a des conséquences directes sur la vie réelle, car chaque ennemi crée dans le jeu est en réalité un fichier informatique stocké quelque part dans votre ordinateur. Le jeu analyse le contenu de votre ordi, et choisi des fichiers au hasard, n'importe lesquels (des documents inutiles comme importants, c'est aléatoire), et le transcrit en ennemi. Chaque destruction d'ennemi entrainera la suppression définitive du dit fichier. Et si c'est vous qui mourrez, Lose/Lose sera effacé. Et ça marche, j'ai testé sur un ancien PC a moi. Ça marche même diaboliquement bien. Lose/ Lose est plus une base de réflexion qu'un jeu au sens propre du terme. Des lors que vous savez que vous détruisez vos fichiers, vous n'avez plus envie de tirez. Mais vous êtes au commandes d'un vaisseau qui vous représente, et si vous ne tirez pas, c'est vous qui mourrez. Le jeu questionne donc l'importance de l'acte de tuer dans le jeu vidéo, et de son obligation, mais surtout de la prise d'importance du virtuel, au point que l'on en oublie parfois que le virtuel peux avoir des conséquences, directement ou non, sur le réel. Mais aussi sur la prise d'importance des données numériques, au point que l'on les considère comme des possessions physiques. Personne ne jouera a Lose/ Lose délibérément, pas grand monde en tout cas, dès qu'il en connait le principe.

Lose/ Lose est une expérience, une piste de réflexion, un geste artistique plus qu'un jeu vidéo. Ce post est le premier d'une série d'articles que je vais consacrer à ce type d'expériences jonglent entre les genres. Alors, ce ne sera pas révolutionnaire a chaque fois, ce n'est pas forcément intéressant d'un point de vue graphique, musical, ou du point de vue du gameplay, mais ces « jeux » font partie, a mon sens, de la grande famille qu'est les jeux vidéos. Et ils posent des questions, redéfinissent les limitent, amènent a réfléchir sur la relation au joueur, la frontière entre art et jeu vidéo, ou simplement a certains codes du jeu vidéo. Et a mon avis, nous en avons besoin.