Ce post informatif et culturel est dédicassé à KrystalWarrior ainsi qu'a Mr Furieux, et toute l'équipe de modération de gameblog.

Bisous <3 (Kira style)

Ah, et ce post était prévu de toute manière.

Et si ça vous va pas, je fait ce que je veux, et je vous emmerde :)

"Si tu n'aimes pas, ne lis pas".

Et désolé pour les fautes d'orthographes.

Gustave Courbet est un immense peintre français né en 1819. Originaire du Doubs, il est issu d'une famille de propriétaire terriens. A 12 ans, Courbet rentre au petit séminaire d'Ornans, ou il reçoit un premier enseignement artistique, ave cun professeur issu de la peinture pré-romantique. Il rentre au collège royal de Besançon, et suis des cours de dessin d'un ancien élève de Jacques Louis David, grand peintre néoclassique. 

Courbet arrive à Paris en 1840, pour y faire des études de droit. En parrallèle, il fréquente des ateliers de peinture en élève libre. Il va s'impregner des leçons des anciens maitres espagnols (Velasquez, Zurbaran, Rivera) et des maitres napolitains (Le Caravage), mais aussi Rembrandt. Il va étudier au Louvre, et décidera de se consacrer uniquement à la peinture. Courbet va ensuite beaucoup voyager dans le nord de l'Europe (Belgique, Pays Bas), et va découvrir de grands maitres, comme Wermer ou Rubens, qui l'influencerons beaucoup. Un choix de voyage étonnant à une époque ou 50% des peintres partent en Italie. Ses premières oeuvres ont un caractère romantique, mais il va très vite s'orienter vers une vision plus réaliste. Il revient a Ornans en 1849, et ce retour aux sources va radicalement changer sa manière de peindre. 

En 1853, il rencontre Alfred Bruyasse, un collectionneur montpelliérain (Coucou Kelun), qui lui achète le tableau "Les Baigneuses". En 1855, a l'exposition universelle, Courbet est refusé et Delacroix et Ingres triomphent. Il ouvre alors, a coté du salon, le pavillon du réalisme, qu'il auto finance. A la fin 1861, il décide d'ouvrir publiquement une école de peinture, qui, pour choquer, va utiliser comme modèle des boeufs vivants, par exemple. La même année, il écrit le manifeste du réalisme, dans lequel il affirme a la fois le caractère strictement personnel du style et l'accord d'une époque et de ses artistes. Pour lui, s'inspirer des anciens, c'est appliquer un mode de représentation décidé par d'autres.

Un peu de contexte historique maintenant. A l'époque de Courbet, nous sommes sous Napoléon III et le second empire, donc.Le 2 décembre 1851, le prince président Bonaparte s'empare de tous les pouvoirs grâce a un coup d'état. 1 an plus tard, il restaure l'empire et prend le titre de Napoléon III. Bref, pour Courbet, c'est la merde. Cette période est autoritariste, il y a beaucoup de censure, mais on note aussi l'apparition de la caricature, et le pays se modernise. En 1870, Bonaparte est fait prisonnier par la Prusse et les états Allemands, est déchu de son trône, et la 3e république est proclamée deux jours plus tard.

Le 28 janvier, l'armistice est signée, et le 18 mars marque le début de l'insuréction populaire appelée Commune de Paris (Bataille pendant une semaine environ, 30000 morts, de nombreux déportés). Courbet va soutenir le mouvement et s'engager. Il va proposer le déplacement de la colonne Vendôme, symbolisant le pouvoir et les guerres Napoléoniennes. La commune abbat le monument le 13 avril, et Courbet va en être désigné responsable, , va faire 6 mois de prison et sera condamné a rembourser entièrement la reconstruction du monument, ce qu'il ne pourra évidemment pas faire. Courbet s'exile alors en Suisse, pendant 4 ans, et obtient de ne payer "que" 10000 francs par an.

Le peintre s'éteind, rongé par la maladie, en 1877, a 58 ans. 

Après ce petit topo biographique, passons a quelques études d'oeuvres. Je ne parlerai évidemment pas de tout, que de celles qui m'intéressent.

Les autoportraits

Les premiers tableaux que je vais vous présenter sont des autoportraits. L'homme blessé par exemple. Courbet est couché sur le dos, la tête adossé contre un arbre, la main sur le pli du manteau. Sa blessure est visible, le cadrage et la composition simplifiées et ressérées portant directement le regard sur celle ci. Son corps, vu en légère contre plongée, est projeté dans l'espace du spectateur, et le peu d'eléments clairs viennent casser la profondeur picturale en venant se coller sur la surface de la toile. Une remise en cause de l'imperméabilité de l'espace du spectateur que l'on retrouve dans beaucoup de tableaux de Courbet, surtout dans les autoportraits.

Le désespéré est un des autoportraits les plus célèbre de l'artiste, car il est très utilisé pour des couvertures de livres. L'expression est très forte, avec les yeux écarquillés, les narines dilatées. La saisie de l'expression est très réaliste et frappante, et le travail de la couleur donne l'aspect d'une proximité physique avec le spectateur, d'autant plus que les touches de blanc frappent la surface du tableau, que l'écharpe déborde dans l'espace du spectateur et que l'éclairage est totalement arbitraire.

L'homme a la ceinture noire est un tableau de 1845. L'autoportrait est quasi grandeur nature. Ici, l'important est de voir les dialogues entre peinture et réel. Les mains, tordues et crispées de manière irréalistes, sont en réalité les projections des mains de courbet entrain de peindre et de tenir sa palette. 

Enfin, un aspect intéressant des autoportraits, les autoportraits déguisés. La truite, par exemple, datant de 1872. L'animal est angonissant, se meurt, souffre, les tons sont sombres, sanglants. Cette toile fut faite après l'emprisonnement de l'artiste, et son exil forcé. La truite symbolise sa déchéance et sa douleur. Et a coté de la signature, on trouve une inscription en latin signifiant "Fait dans les liens".

Les nus

Voila la partie que vous attendez tous, je le sais. Alors, vu que c'est un peu spécial, on va faire ça par oeuvre. Il y en a 4.

Les Baigneuses, 1853

Ce grand tableau, que Courbet présente au salon de 1853, reprend le thème classique des baigneuses mais d'une manière si personnelle et provocatrice qu'il créa un scandale sans précédent. En effet, la baigneuse est toujours représenté en peinture par l'idéal de la beauté (Diane, Vénus), et Courbet va ici choisir le nu réaliste. La femme est plantureuse, les pieds sales, les bras avachis, sans fards, le paysage est réaliste et non recomposé, et la monumentalité du format (réservé jusque là aux peintures d'histoires), accentue le scandale. La gestuelle de la femme est également assez ambigüe. Courbet enlève les figures académiques, paltes, lisses, sans intérêt humaniste (Cabanel), pour traiter le corps de la femme de manière sensuelle, somnolente passive, quasi comme un paysage.

L'origine du Monde, 1866

Un tel tableau succite l'interrogation, la curiosité, le scandale, je crois que tout le monde est bien placé ici pour en parler, même si les considérations de certains sont assez lamentables. Le titre de l'oeuvre le place dans le domaine des mythes universels, alors qu'on a en réalité le droit à un "portrait" d'un sexe féminin. Courbet s'est d'ailleurs probablement inspiré des photos pornographiques circulant sous le manteau, a l'époque. Il en reprend le cadrage exact, sans bras ni tête, ainsi que le tissu qui dévoile l'intimité. Classique, en art. Mais alors, en quoi est ce une oeuvre et non une image pornographique?

La réponse, c'est que l'objet n'est pas brut. Ce n'est pas une photo, c'est une peinture. Et une peinture reconstruit et magnifie. Toujours. Le travail de la carnation, du modelé est très pointu et sensible. Cette toile est l'une des plus réalistes de Courbet, elle magnifie autant le corps qeu la peinture de part sa précision. Le cadrage pose le sexe comme un blason, en majesté, comme une sorte d'icone. Nous voyons le ventre primordial, celui de la mère. Le sexe féminin a presque toujours été effacé des représentations artistiques, et les poils pubiens encore plus. Ben oui. Ca choque. Non mais attends, c'est vrai qu'on voit jamais ça. C'était une honte pour la société, trop animal pour la bonne conscience des gens. Force est de constater que ça l'est toujours.

Un tel tableau ne pouvait connaitre qu'un destin singulier, et c'est ce qui se passat. Khalil Bey, le commanditaire, l'accrocha dans un cabinet privé, recouvert d'un rideau vert que seul quelques rares élus pouvaient écarter. Il refait surface en 1889, toujours sous un cache, chez Edmond Goncourt qui le récupère chez un antiquaire. Il faut alors glisser le tableau posé dessus (un paysage enneigé), pour voir l'Origine du Monde. Après la seconde guerre mondiale, l'oeuvre devient la propriété du psychanalyste Lacan qui l'offre a sa femme en 1955. Encore une fois, le tableau est caché sous un panneau coulissant. Il apparaitra pour la première fois publiquement en 1988 dans une expo sur Courbet aux USA. Depuis, l'Origine du Monde est a Orsay. Et dans les statuts gameblog.

Les demoiselles du bord de seine, 1856

Encore une fois, une oeuvre de Courbet fait scandale. On commence à être habitué. On jugea l'oeuvre indécente. De toute évidence, les modèles ne sont pas des jeunes filles pudiques, mais des prostituées, et une en particulier est  étendue lascivement dans l'herbe, s'abandonnant a la somnolence, la torpeur. Chacune a recu un bouquet de fleur. Un homme a abandonné son chapeau dans la barque à l'arrière plan. La brune s'abandonne tant que les membres sont désarticulés, sa bouche entrouverte et son regard suggèrent bien des choses sur ce qui s'est passé avant la scène. Les figures sont indifférentes a la présence du spectateur, elles vivent pour elles même. L'érotisme est fort, trop fort pour l'époque.

Le sommeil, 1866

Devinez ce qui se passa à la présentation de ce tableau au public?

Non?

Scandale! \o/

Le tableau présente deux femmes nues, qui dorment enlacées l'une dans l'autre. L'épingle a cheveux dorées et les perles éparpillées témoignent de l'ardeur des ébats qui ont eu lieu. La préciosité du décor rappelle un harem. C'est un des tableaux les plus lisses techniquement de Courbet, comme un réponse a la peinture d'Ingres. La peinture est soignée, lisse, polie, fine, la couleur est travaillée avec une magnifique précision (notez la légère différence de couleur de peau entre les deux femmes). Courbet conferre aussi les prestiges et la noblesse de la grande peinture a un genre qui n'avais pas le droit de l'utiliser.

 

Les casseurs de pierre, 1849

Cette oeuvre est inspirée d'uns scène que Courbet a vu sur une route, et qu'il l'a particulièrement frappé car elle le confrontait a la misère sociale. On y voit deux personnages, un jeune homme et un vieillard, baignés dans un lumière frontale, qui applanit l'espace et le rend très mince, rendant les personnages encore plus présent dans leur activité. La volonté politique de Courbet est évidente, ainsi que sa volonté de faire accéder le peuple à la grande peinture, abolissant la hiérarchisation des genres. Il montre une réalité non connue du public. Les personnages sont dépersonnalisés, de par leur absence de visage, et deviennent donc des incarnations du travail campagnard.

 L'enterrement à Ornans, 1849-50

Ce tableau monumental (3m15 sur 6m68), est le plus célèbre de l'artiste. Il représente, comme son nom l'indique, un enterrement dans le nouveau cimétière d'Ornans, construit l'année de la réalisation de  l'oeuvre. Nous assistons a l'instant qui précède le début de la cérémonie. On peux y voir de nombreux personnages, comme un curé, des portes croix, des bedants, des enfants de coeur, des notables. On pense que Courbet a représenté l'enterrement de son oncle, car de nombreux membres de sa famille son présent (son père, sa mère, ses trois soeurs), des amis et des vétérans de la révolutions française.  Un paysage vient compléter la cérémonie, dans une relation assez étroite. Le ciel est morne, lourd, accentuant l'aspect pesant de la scène, et on reconnait des falaises caractéristiques de la région.

Le cortège donne l'impression d'un mur infranchissable, avec un très gros travail du noir, que viennent casser quelques légères surfaces de blanc. Cette toile est impressionante par sa taille, mais aussi par la taille des personnages, qui sont tous à l'échelle 1. Les éléments se collent les uns sur les autres, se bouscullent, cherchent de la place. La scène de genre, et surtout de mort devient alors peinture d'histoire.

L'Atelier du Peintre: alégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique, 1855

Le chef d'oeuvre de Courbet. La synthèse de son oeuvre. Il voulais le présenter à l'exposition universelle, mais fut refusé, et exposa donc dans le pavillon du réalisme. Le tableau contient une trentaine de personnages, disposés en trois groupes. C'est un des tableaux qui est interprété le plus différement de l'histoire (avec "Les Ménines de Velasquez). 

Le groupe de gauche apparait comme un reflet de la société. On y retrouve un personnage assis avec un pantalon marron, souvent vu comme une représentation de Napoléon III déguisé, des victimes d'exploitations, des pauvres, des victimes, une irlandaise, un juif, un républicain de 93, un braconnier (symbole du jeu de dupe politique associé au coup d'état et l'instauration du second empire), et quatre hommes associés aux mouvement insurréctionnels et  l'anarchisme russe. Le groupe central est le plus énigmatique. On y voit Courbet, absorbé par sa toile, son genou fusionne avec la toile et un écho de courbes se crée entre le corps et le paysage, dans une volonté d'associer le peintre a l'oeuvre. La femme nue est parfois vue comme une allégorie de la nature tant qu'un rappel aux nus de l'artiste et au thème classique de la source. Le groupe central est une symbolique du noyau vital a partir duquel se dévellope l'activité artistique de Courbet. A droite, on trouve des amis et des partisants de l'artiste (Baudelaire, Proudhon, Champfleuri, etc...). L'atelier conjugue toutes les activitées artistiques. Peinture d'histoire, allégorie, portrait, nature morte, nu, paysage, il y a tout. L'atelier est un autoportrait amplifié aux dimensions d'une fresque historique, balayant en un coup d'oeil l'essence de l'oeuvre de Courbet.

 

Et je m'arrête là. 

A la prochaine. 

Maintenant vous pouvez m'insulter et me dire que je suis un connard de rebalancer du Courbet. 

Bisous.

Ah, et allez faire un tour du coté des actionnistes viennois, si vous voulez comprendre ce que choquant veux dire en art ;)