"Je suis un terroriste visuel"

Tadashi Kawamata est né en 1953 au Japon sur l'île d'Hokkaido. Cet artiste japonais est cet année au programme du bac d'arts plastiques, alors je vais vous en faire une petite présentation à travers plusieurs articles. Je n'aborderai cependant pas tous ses travaux, seulement ceux que je juge dignes d'intérêt ou alors que j'ai aprrécié.

L'Hokkaido est le haut lieu de l'estampe japonaise, et aussi une des plus grande réserve de bois du Japon. Mais nous y reviendront plus tard. Kawamata est formé à l'histoire de l'art et à la peinture, mais à 25 ans, il déménage pour Tokyo, et fasciné par la ville, décide d'arrêter son travail pictural pour se consacrer à un "travail physique", autrement dit de l'installation. Ses premiers travaux dignes d'intérêts commencent à mon sens en 1983. Il va en effet réaliser des installations non pas dans l'espace muséal, mais dans des appartements japonais.

 

Apartment Project, Tokurozawa, 1983

L'appartement se transforme en galerie publique, et le bois, bien que cassant totalement l'espace habituel, à un espèce d'aspect souple et léger. L'installation de Kawamata se déploie comme une sorte de parasite à l'intérieur de l'espace intime, chamboulant ainsi toute la constitution basique du lieu. Le bois, matériau poétique, facile à récupérer, à agencer, engloutit également l'espace extérieur, à la manière du métabolisme urbain tokyoite. Bien sur, cette installation sera éphémère, comme beaucoup d'oeuvres de Kawamata.

Petit voyage dans le temps, pour une installation nommée Gandamaison, réalisée à Paris en 2008. Kawamata investit le centre d'art contemporain versaillais, à l'intérieur et à l'extérieur, grâce à des cagettes de fruits et de légumes. Cette installation envellope l'architecture, de manière assez anarchique, toujours comme un parasite. La ou cette installation est intéressante, c'est dans son procesus et sa dimension collective, car Kawamata à travaillé avec les étudiants de l'ENSA de Paris. Pour Kawamata, le travail en groupe est une expérience d'accomplissement physique et spirituel, car l'artiste apprende de la singularité des gens avec qui il travaille, car ces gens sont juste là pour travailler, sans forcément partir dans des interprétations artistiques. Les installations de Kawamata, dans leurs procès, sont donc à la limite de l'humanisme. Et pouvoir travailler sur des oeuvres pareil doit être plus qu'enrichissant. 

"Pour moi la forme finale n'est pas vraiment essentielle, bien sur il faut dire aux gens de faire comme ceci ou comme cela, mais ce que je recherche avant tout c'est le plaisir de travailler ensemble, la résultat final passe après."

Gandamaison, Paris, 2008

Viens ensuite une oeuvre très importante autant que symbolique, car elle traite du tsunami japonais de 2011, Under the Water. Le spectateur est en effet inviter à déambuler sous des planches de bois disposées de manière anarchique, évoquant ainsi la place de l'être humain coulant sous l'eau du tsunami, et dont la dernière vision serait la surface de l'eau recouverte de débris, et les planches sont légèrement ajourées pour symboliser de la manière la plus évidente possible la surface de l'eau.

Under the Water, Galerie Kamel Mennour, 2011

Dernière oeuvre de cette première partie, Toronto Project, peut etre une des plus célèbres. La construction prend 2 mois avec des étudiants et des artistes locaux, et va énormément déranger le voisinage et les gens. C'est à ce moment la que Kawamata va être qualifié de terroriste visuel. L'oeuvre s'installe entre deux batiments classiques, comble l'espace manquant et se dévellope quand un immense nid, envahissant ainsi tout l'espace.

Toronto Project, 1989