Metal Gear sortie sur MSX II le 12 juillet 1987

 


1986 Une année en or pour Konami ?

                                  

(1986 est aussi l'année où Konami a adopté ce logo désormais célèbre)

 

 

Plongeons nous dans le contexte d'époque. Konami continue sa lancée dans l'arcade en proposant des titres qui seront  de grosses réussites, certains sont légendaires. Notamment des titres tels que Gradius, salamander ou bien Castlevania.

 

L'année 1986 est aussi l'arrivée d'un jeune  chef de projet,  Hideo Kojima. Ce dernier réalise un jeu qui malheureusement n'est jamais sortie (Lost Warld)...Mais il compte se rattraper l'année d'après.

 

 

 

1987 : Le début d'un mythe

 

              

 

 

 

Alors que la plupart des joueurs s'amuse à shooter sur tout ce qui bouge sans avoir besoin de réfléchir, ce dernier a ébranlé tous les codes du jeu vidéo en s'aventurant dans une nouvelle façon de jouer. C'est un défi assez audacieux pour ce jeune Game Designer. Il cherche par tous les moyens à associés concentration et réflexion,  à une histoire mature qui plonge le joueur  dans un conflit que lui seul peut résoudre. C'est d'ailleurs ce qui fera la force du jeu : obligé le joueur à être rusé et stratégique pour progresser.

 

L'histoire quant à elle est très bien maitrisée :

 

Nous sommes en 1995. Le monde est marqué par la guerre froide et le désarmement nucléaire n'est plus à l'ordre du jour. Mais un groupuscule de mercenaire détient une arme permettant de lancer une ogive n'importe où, depuis n'importe quel endroit. C'est au Fox Hound et à Big boss de s'en occuper. Ce dernier envoie son meilleur agent alias Grey fox, mais celui-ci ne donne plus de nouvelle, son dernier message fut édifiant : " Metal Gear...". Big Boss décide donc d'envoyer le jeune Solid Snake pour enquêter et mettre un terme à cette menace...

Entrons maintenant dans les entrailles du jeu en parlant des caractéristiques techniques et du gameplay :

 

                                      

 

                                                     

 

Le jeu ne possède aucun scroll, dû au fait que la Msx n'est pas puissante. Il faut donc être vigilant et ne pas se faire repérer  quand on passe à un nouveau tableau. La caméra est placée de telle sorte que l'infiltration s'avère possible, et prenante. Le joueur peut diriger Snake suivant quatre directions. Le jeu n'est pas linéaire et autorise une certaine liberté au joueur, ce qui lui permet de rebrousser son chemin à tout instant. Aux niveaux des pièges, le joueur n'est pas en reste avec notamment des sols électrifiés et des chambres à gaz. Autant dire que l'aventure s'annonce corsée.

La difficulté est assez élevée. En effet,  il y a deux types de gardes : Les gardes qui n'affichent qu'un point d'interrogation, il suffit alors de sortir de l'écran pour leur échapper. Les seconds, eux arborent deux points d'interrogations. Ils vous poursuivront sans relâche. Ce concept ressemble de façon très étroite à Pac-man avec la thématique du chasseur chassé, notamment via le fait  que l'on peut soit tué quand on est en position de force ou soit fuir et attendre le moment propice. Le jeu vous force donc à fuir le danger, c'est une caractéristique que Kojima a intégré dans le jeu. Même si les gardes ne sont pas très malins, ils vous repéreront aux bruits ainsi qu'au coup de feu. Concernant l'inventaire, celle-ci est indispensable car c'est l'endroit où le joueur va y rester le plus de temps pour jongler entre les différents équipements. On ne peut que porter deux objets sur soit, ce qui s'avère très contraignant car le jeu nous impose à souvent changer d'objet selon le danger, par conséquent on effectue beaucoup d'aller-retour dans l'inventaire. Pour aider le joueur à avancer dans son périple, ce dernier possède le codec, une radio qui est son seul contact avec l'extérieur. On peut dire que c'est une idée de Game-Concept très ingénieuse, car le joueur reste immergé dans la peau de Snake et il n'est pas coupé de façon brutale, c'est le prolongement du jeu. D'ailleurs chaque interlocuteur a ses propres caractéristiques :

 

 - Diane sait comment battre les boss qui se dressent sur le chemin de Snake

 

- Jennifer vous aide à trouver divers items ou ouvrir des portes

 

- Kyle Schneider connaît par cœur les lieux.

 

 L'utilisation du codec  est indispensable à la mission, et même à l'histoire : idées, réactions à un événement, conseils divers. Malheureusement, il est impossible de ramper, c'est assez paradoxale pour un jeu d'infiltration. Mais le level-design est bien maitrisé ce qui n'ampute en rien le joueur. Petit point noir du jeu, il faut récupérer toutes les cartes magnétiques pour passer d'un endroit à un autre. Du coup, on doit trifouiller partout dans son inventaire et tester les cartes. De plus l'inventaire est assez vaste, ce qui fait que l'on a tendance à se perdre...

 

Le comparatif à The Legend of  Zelda est aussi possible quand on y pense. Metal Gear a des mécaniques semblables à ce dernier. Avec le passage de plan en plan, le joueur est livré à lui-même, de même pour l'inventaire avec un menu similaire. Il est impossible de porter plus de deux objets à la fois comme pour MG. Pour ces deux jeux, l'exploration est le noyau central du gameplay, ce qui permet l'achèvement d'une quête prédéfini en transposant le joueur dans une aventure prenante.

 

 

 

                                                             

 

 

 

Parlons maintenant de la version NES. Bien que pour les puristes la vraie version de Metal Gear soit la version MSX, on ne peut pas passer en outre la version Famicom. Cette dernière possède des couleurs plus vives, certains niveaux sont différents de la version MSX, notamment la scène d'introduction. Sur Nes, Snake est parachuté dans la jungle, tandis que dans la première version il arrive en bateau.  Malheureusement, la version de la firme du plombier ne rend pas hommage à ce jeu. Il manque certains ennemis, les failles des boss sont trop nombreuses et facilement exploitable. On peut éviter la bataille d'un boss représenté par un tank en le traversant. Et ce n'est pas le pire,  le pire-to-pire c'est que l'on peut terminer le jeu sans accomplir l'un des objectifs principaux, qui est de sauver le docteur Petrovich (le créateur du Metal Gear).Cette adaptation Nes fausse l'expérience de jeu, qui ne reflète en aucun cas ce qui était proposé sur MSX.

 

Le jeu fut aussi adapté sur Commodore 64 et sur PC en 1990, mais cela reste anecdotique.

 

 

                                             

 

Metal Gear  a marqué une époque et surtout le jeu vidéo. Il a ouvert la porte à un nouveau genre et à une saga qui s'avérera légendaire aux yeux des joueurs. On pourra remarquer que les mécaniques de jeux sont restés sensiblement les mêmes dans les autres opus (Codec, inventaire, caméra...)