Mon dernier concert de Therion, c'était Noël 2007, et c'est juste un de mes meilleurs souvenirs EVER, comme on dit. Pour 25€, 3h de concert (sans compter la première partie), l'interprétation de l'album Theli en entier, avec des invités dans tous les sens : Piotr Wawrzeniuk (chanteur pour le groupe dans les années 90), Mats Levén (chanteur jusqu'en 2007, qui revenait un peu pour la peine), Messiah Marcolin, une danseuse du ventre, n'en jetez plus, c'était énorme.

Trois ans, c'est long, et depuis il y a eu l'annonce du départ de tous les membres permanents du groupe (les frères Niemann, guitariste et bassiste, et Peter Karlsson le batteur). Ce qui m'a fortement fait flipper donc, et j'ai attendu le nouvel album, Sitra Ahra, avec une certaine appréhension. Mais rappelons que Therion n'a jamais été un véritable groupe, mais plutôt un concept réuni autour d'un seul homme, le maestro, Christopher Johnsson.

L'album est sorti, a divisé comme toujours, mais moi j'ai totalement adhéré, y compris à la volonté (osée de nos jour) de sortir un album mixé comme de la pop des années 70, à une époque où tout le monde sort des disques compressés à mort, toujours plus forts, prévus pour être écoutés en MP3 avec un iPod dégueulasse ou dans un autoradio quoi. Et donc mercredi soir, j'ai réécouté quelques titres avant de partir de la rédac, et je me suis mis en route pour l'Elysée Montmartre. Je savais que ce ne serait pas aussi bien que 2007. Mais il n'empêche, c'était quand même une sacrée baffe. Laissons parler un peu la musique (c'est beau la technologie et les gens qui postent sur Youtube direct en rentrant) :

Un excellent concert, une setlist variée, mêlant du rapide rentre-dedans (raah, Wine of Aluqah !), des balades, un p'tit Dies Irae du Requiem de Mozart, des titres peu joués en live, dont certains ne me parlaient pas trop en album, et ont été transcendés par l'interprétation sans faille de tout le monde. C'est un truc qu'on a tendance à oublier, quand on voit des groupes qui sous le couvert d'une attitude "rock", ont une prestation cradingue, un chant qui ne ressemble à rien, etc. La franchement, c'est du quasi sans faute, il n'y a pas à dire, Christopher s'entoure de vrais pros.

Mais non contents d'offrir un concert aux petits oignons, les différents membres du groupe se sont avérés être des crèmes hors de la scène. Après avoir longuement attendu, j'ai pu avec quelques courageux me faire signer quelques trucs (ça c'est facile), mais surtout taper la discute un bon moment, principalement avec la soprano Lori Lewis,  charmante, toute gentille, et pendant facilement 1/2h avec Christopher himself ! Un puits d'information, un mec d'une intégrité et d'une culture impressionnantes, qui après avoir expliqué à un petit comité la catastrophe organisationnelle du Hellfest 2007, s'est lancé avec moi dans une discussion ouverte sur la production d'albums, l'importance de la mélodie dans un morceau, le fait qu'il soit fan de Yéyé (iPod rempli de Sheila, Marie Laforet, Françoise Hardy et autres à l'appui !), les bidonnages de Manowar et de plein de groupes, les overdubs de concerts...

J'ai finalement dû abandonner le maestro après l'avoir remercié moult fois, car l'heure tournait et le dernier métro se rapprochait dangereusement, et je suis rentré chez moi des étoiles plein les yeux, comme une groupie de 11 ans ayant touché la mèche de Justin Bieber. They did it again. Encore un souvenir impérissable de concert, décidément, ils sont forts ! Vivement la prochaine fois...