Je ne comprends pas. La pochette est moche (quoiqu'un peu moins que celle de Resistance), le morceau des J.O m'avait fait l'effet d'une purge, le précédent album avait atteint des sommets niveau tripotage de quéquette, le premier single m'a laissé plus que perplexe et pourtant, j'aime "The 2nd Law". Car passé la première crise d'épilepsie auditive, on se rend compte que les trois-quarts des morceaux nous sont déjà rentrés dans le crâne. Ensuite viens la deuxième écoute et là, inutile de lutter, on se met à chanter comme un con : "Fooooooollow meeee ! You can Foooooloow Meeeeee". On a honte de vivre, mais on s'en branle.

Peut-on faire plus grandiloquent que le titre composé pour les JO de Londre ?

De toute façon, l'album est un grand foutoir où le groupe se permet à peu près tout. Parfois nase, souvent surprenant, on passe du dubstep à la musique classique en se demandant quel sera le prochain craquage de slip. Certes, l'album est moins mégalo que le précédent, mais on est à mille lieu du retour intimiste annoncé par le groupe en 2010. Il suffit de prendre "Survival" pour s'en rendre compte. Ca dégouline de partout, c'est tout multicolore, mais bon dieu que c'est rigolo. On n'a même parfois l'impression que le groupe s'auto-troll. Nan, parce que franchement, réussir à nous foutre du dubstep dans Muse, il fallait avoir les couilles. C'est d'ailleurs le seul point qui m'a réellement choqué. Comment un groupe aussi inventif et original peut-il succomber aussi facilement à un truc aussi hype ? Comprend pas.

Un rythme basique, une basse avec un IPad dedans, une voix de malade, un solo et c'est torché !

Tenez, prenez "Madness". Ok, ça passe sur NRJ, mais c'est à mon sens le morceau le plus surprenant et inventif de l'album. Car au-delà du kitsh de certaines pistes ("Supremacy" par exemple), des trompettes funky de "Panic Station", on est quand même un peu à la maison. Mathiew Bellamy fait toujours des solos, les lignes de basses ont de la gueule et on se croirait presque revenu 10 ans en arrière avec "Animals" ou "Explorers". Tient d'ailleurs, en parlant de 4 cordes, il y a deux morceaux vers la fin entièrement chantés et composés par Christopher Wostenholme et qui tranchent complètement avec ce que Muse a l'habitude de faire. Et malgré tout cela, on ne peut pas dire que la presse ou même les fans soient aux anges. Et vous ? Vous êtes plutôt du genre "Inrocks" - à chier sur le groupe - ou comme moi, c'est à dire quelqu'un de gentil, ouvert et qui n'écoute que son petit coeur battre au rythme de l'amour de la musique ?

 

Parce que j'aime voir l'envers du décor.