Cela fait maintenant plusieurs jours que la quatrième planète du système solaire vient titiller mes esgourdes. D'abord sur France Inter dans « On verra ça demain », puis avant-hier sur France 5 dans « C dans l'air ». Et même si je dois dire que l'espace me passionne moins maintenant que lorsque je voulais être astronome (on est con quand on a 6 ans), ce domaine attire toujours ma curiosity.

"Bonjour, Commission des jeux de mots laids, je vais être obligé de vous demander de retirer la boutade qui précède. Je ne veux pas le savoir. La qualité des jeux de mots ne rentre pas dans mon jugement. De plus ce dernier est jugé trop simple pour être gardé. Monsieur, le fait que ce jeu de mot vous permette de faire une transition potable m'est tout à fait égal. Je vais être dans l'obligation de... Monsieur, veuillez lâcher ce stylo ! Monsieur ! Arg..."

Excusez moi, j'étais en train de prendre des notes. Je disais donc qu'avec l'atterrissage (ou plutôt l'amarsissage) de Curiosity sur Mars, on reparle une nouvelle fois de la conquête de ce bout de caillou. Alors, bien sûr même si certains scientifiques prévoient une mission habitée aux alentours de 2030, le moment où l'on pourra faire du chameau sur Mars est encore loin. Donc en attendant, on se contente fantasmer, d'imaginer et pour cela rien de telle que la littérature, le cinéma ou le jeu vidéo. J'aurais pu passer mon mercredi après-midi à vous pondre un truc immonde de 27 pages sur les apparitions de Mars dans la SF, mais en fait non. Restons modeste et aussi un peu feignasse et contentons-nous du jeu vidéo.

 

Un des premiers clichés pris par Curiosity, un rover de 899kg arrivé sur Mars le 6 Août.

 

Alors bien entendu, ce dossier (ça fait sérieux hein ?) ne vous propose rien de plus qu'un aperçu tout à fait subjectif du sujet donc n'hésitez pas, si vous avez une suggestion de jeu à faire, à poster dans les commentaires. Sachant que la sélection opérée s'appuie sur le fait que les jeux en questions doivent offrir une représentation visuelle de Mars et non pas seulement l'évoquer.

 

 

Bon, pas de surprise ici. Si je vous dit Mars et jeu vidéo, il y a de grandes chances pour que vous me répondiez Red Faction. Pourquoi ? Car cette série est populaire, plutôt appréciée et qu'elle est devenu presque indissociable de son cadre : Mars. Et qu'est ce qu'on fout sur Mars ? On pète tout, on fait des trous, en bref : on test le Geo-Mod. Et quoi de mieux pour justifier tout ce bordel que de mettre le joueur dans la peau d'un mineur ? Car en plus d'avoir moins de 18 ans, vous incarnez un mec lambda dont le métier est toujours de démolir du caillou et accessoirement du vilain. Bref, on s'en fout.

 

Dans Red Faction, rares sont les occasions de mettre le nez dehors.

 

Red Faction (2001) se déroule donc en 2070 tandis que - grand classique - les hommes ont bouffé toutes les ressources de la planète à force de rouler en mobylette et de jouer à la PS2. Donc pas con, ils prennent leurs cliques et leurs claques et partent sous la surface de Mars chercher ce qu'il faut. Mais pas de bol pour les bonshommes envoyés là-bas, faut se lever tôt, la cantine est dégueu, les douches sont en pannes et y'a pas de RTT. En somme, c'est la merde. Donc dans ces cas-là, qu'est ce qu'on fait ? On se rebelle et on pète la gueule à l'employeur.

 

A contario, le troisième épisode, lui, joue la carte du grand air.

 

Le premier Red Faction se déroule donc quasi-exclusivement sous la surface de Mars. On y découvre donc toutes les infrastructures mis en place et bien entendu le légendaire sol rouge de Mars. Par contre, de son côté, Red Faction 2 (2003) prend la décision d'abandonner les deux originalités de son prédécesseur : la destruction lolesque de quasiment tout et Mars. Paye ta bonne idée...

 Dans Armageddon, quelques missions seulement se déroulent en surface.

 

Il faudra donc attendre 2009 et l'épisode Guerilla pour qu'enfin revienne tout ce qui fait le charme de la série. Cette fois nous sommes en surface, dans un open-world et vous pouvez visiter Mars dans le but de récolter des fleurs via des QTE. Nan je déconne, faut tout péter. Dit comme ça, on pourrait se dire que se trimballer sur Mars ça doit être chiant comme la mort. Ok, il y a de la terre rouge partout et après ? Ouais, sauf que Volition (Saints Row) a réussi à proposer pas mal d'ambiances différentes pour nous éviter tout sentiment de lassitude. Mars n'a jamais été aussi classe.

 


Le fameux visage de Mars (1976), à l'origine du logo de Volition, les developpeurs de Red Faction.

 

 

Comment ne pas évoquer papi Doom, le papa des FPS ? Enfin même si pour être honnête, je triche un peu là, car en réalité si le troisième opus se déroule bien sur Mars, le premier se déroule, lui, sur les deux satellites de la planète : Phobos et Deimos. Tandis que le deuxième épisode, lui, se déroule sur Terre. Mais on va dire que ça passe. Dans Doom, vous incarnez un putain de marine (prononcez « meurine », ça le fait grave) qui est envoyé sur les satellites de Mars parce qu'un groupe de joyeux rigolos a décidé de créer des portails de téléportations histoire de gagner du temps quand ils vont faire leurs courses au SuperU. Résultat : ils ont créé un portail vers les enfers et comme tout le monde le sait : l'enfer c'est chaud, y'a du bruit et puis les gens font la gueule.

 

Voilà à quoi ressemble les deux satellites de Mars. Ils ne sont pas sphériques car trop petits pour prendre cette forme (ne me demandez pas pourquoi)

 

 Ouais ouais c'est joli, mais gaffe à ne pas clamser par manque d'oxygène...

 En 2005, Doom 3 débarque et se présente comme un reboot de la série. Pas étonnant donc de retrouver un scénario quasi-identique au premier Doom. La seule différence, c'est que cette fois-ci nous sommes bien sur Mars, en 2145. Alors certes, on passe le plus claire de notre temps dans une base militaire où les proprio ont oublié de payer la facture EDF (c'est pour ça qu'ils sont chafouin dans Red Faction), mais il arrive que l'on mette le nez dehors de temps à autre. Mars n'a jamais été aussi flippant.

 

Anciennement « Tranched », l'un des derniers jeu de la team Schafer (laul) nous permet d'aller buter du rouge sur Mars, mais pour cela il va falloir faire péter les euros. Car c'est bien avec un DLC qu'il vous sera possible de stopper la folie d'un scientifique russe réincarné en ours à moustache. Si avec ça vous avez pas envie de tester ce tower-defense atypique...

 

On dirait pas comme ça, mais c'est la guerre.

 

 

Si dans le premier Mass Effect, il était possible de jouer les trompettistes sur la Lune, dans Mass Effect 3 vous ne pourrez pas échapper à un petit tour sur Mars. Le rendu est plutôt réussi même si on aimerait pouvoir faire des sauts de 15 mètres avec un bordel à six roues, dans une map où il n'y a rien à faire à part scanner des bouts de caillou, monter des pentes à 90° et être heureux.

A voir avec vos yeux...

 

 Bon sinon, c'est bien pour l'instant ? J'ai pas oublié des accords ou des trucs comme ça ?

 

 Sans oublier...

 

Armored Core 2

On reste dans les robots pilotés par des « mech » avec le deuxième épisode d'Armored Core qui est en fait le quatrième, mais le premier sur Playsation 2. Cette fois c'est Zio Matrix, une grande corporation terrienne tout ça tout ça qui veut tout simplement terraformer Mars histoire qu'on puisse y habiter sans être obligé de mettre une doudoune et une cagoule. Mais il fallait sans douter, d'autres entreprises veulent leur part du gâteau et au lieu de demander gentiment se mettent à se taper dessus. Et dans ces cas-là on appelle des mechas ; parce que les mechas c'est trop classes.

 

 

 Astronaut: Moon, Mars, and Beyond

Un MMO chapeauté par la NASA qui est récemment passé par la case Kickstarter avec succès et qui devrait sortir... un jour (on me dit décembre 2012). Oh là, je vous voit avec vos têtes genre "ça a l'air pérave" et tout. Attendez, à ce qu'ils disent on pourra choisir parmi plusieurs « classes » comme géologue, roboticien, astro-biologistes ou encore ingénieur mécaniciens. Pas de classe juif à l'horizon donc, mais on pourra explorer le système solaire, établir des bases et profiter d'un contenu scientifique « NASA approuved ». Je sens que vous ai vendu du rêve...

 

 

Waking Mars

Bon alors désolé pour le dernier, je suis tombé sur une pauvre image d'un jeu Iphone, Ipad a priori pas trop moisi et comme c'est un astronaute qui explore des grottes martiennes, je me suis senti obligé d'en parler. Ça se passe en 2097 et on a découvert tout un écosystème sous Mars. Pas de bol, c'est vous qu'on envoie ramener des souvenirs...

 

 

 Bon maintenant on déconne plus, c'est sérieux !

 

Mars pour les nuls (histoire de vous la péter à table) :

  •     Mars est le dieu de la guerre dans la mythologie romaine.
  •     Mars est rouge à cause de l'oxyde de fer présent à se surface.
  •     Mars est 2 fois moins grande que la Terre et 10 fois moins massive.
  •     Sur Mars on se les gèle, il y fait en moyenne -60°, avec au plus chaud 10° et au plus froid -130°.
  •     Mars se trouve à 55,758 millions de kilomètres de la Terre. C'est loin parait-il.
  •     Il y a des nuages sur Mars (constitués de cristaux de CO2).
  •     Une année dure 686 jours.
  •     Une journée dure 24 h 39 min.
  •     Le plus haut sommet (volcan) du système solaire se trouve sur Mars, il s'agit du Mont Olympe (21 229 m). L'Everest culmine à 8848m.

 

Et en vrai, c'est comment Mars ?

C'est un peu la zone et il faut dire qu'on s'emmerde pas mal. Tu prends un désert, tu mets du sable rouge et tu coupe le chauffage et t'as une bonne idée de ce que ça peut donner. Au niveau de la topographie, c'est un peu comme la lune, c'est accidenté et t'as plein de cratères. Et puis des fois, t'as des tempêtes de poussière de ouf malade qui peuvent durer plusieurs mois et là tu vois que dalle à trois mètres. L'autre truc chiant aussi c'est que tu peux pas te trimballer en bermuda et en sandales, d'une parce que tu va attraper la crève et de deux parce qu'en fait la pression atmosphérique est égale à 1 % de celle de la Terre. En gros, tu meure instantanément par décompression.

Photographie prise en 1977 par Viking 1, resté 6 ans et 116 jours sur Mars.

 

 Pourquoi c'est un peu tendu d'aller sur Mars ?

 

La durée du voyage

Il y a plusieurs paramètres qui rendent le projet difficile. On peut les diviser en deux catégories : les paramètres humains et techniques. Le premier est la durée du trajet et ses répercussions sur l'équipage. Sur ce point, deux scénario sont envisagés par la NASA : l'un durerait 910 jours et le second 640 jours. Les raisons de cette différence de temps est toute simple : dans le premier scénario, le but est de partir de telle sorte que l'orbite de Mars la rapproche au maximum de la Terre (56 millions de km contre 400 millions au plus loin). Le problème, c'est qu'avant que les conditions se reproduisent lorsque l'équipage est sur place, il doit s'écouler 550 jours. D'où la différence entre les deux scénario puisque l'autre solution est de ne pas attendre et de rester seulement 30 jours pour ensuite utiliser l'assistance gravitationnelle de Vénus pour rejoindre rapidement la Terre. Ce qui est loin d'être simple.

 

Les risques humains

Dans tous les cas, ce sont bien 4 hommes (ou 6 selon le scénario encore une fois) qui devront passer un temps excessivement long à plusieurs dans un espace extrêmement réduit. A rajouter à cela, un stress permanent. Il faut savoir qu'une fois parti, l'équipage est livrée à lui même puisque en cas de problème, il faudrait attendre de 6 mois à 3 ans pour espérer rejoindre l'orbite terrestre. Au niveau de la communication, le délai d'attente entre les messages serait compris entre 1 et 20 minutes (autant dire qu'ils ont un ping de merde). En ce qui concerne les risques de nature extérieure, il y en a surtout trois.

Les éruptions solaires, qui peuvent causer des cancers (paye ta crème solaire), les rayons cosmiques (dont on ne connait pas les effets même si je pense qu'on pourrait se retrouver avec 4 fantastiques) et enfin les effets de l'impesanteur (le fait de ne pas être soumis à la pesanteur) qui rend les os cassants, atrophie les muscles (cœur compris) et provoque des séquelles à vie.

 

Le poids du bordel

Mais pour revenir aux considérations techniques, il y a également la question de la masse du chargement et de son coût. Sachant qu'une tonne à envoyer sur Mars coûte entre 10 et 20 millions de dollars et que l'on prévoit d'en envoyer 80, le calcul est vite fait. L'autre problème concerne le ratio (1 tonne à l'arrivé = 12 tonnes au lancement) qui conditionne bien évidemment beaucoup de choses, dont la consommation de carburant, le décollage et l'atterrissage. L'objectif est donc de réduire ce ratio pour optimiser les coûts, mais surtout l'ensemble du voyage et réduire les risques.

 

L''atterrissage

Enfin, il y a la question de l'atterrissage sur Mars. Et là c'est plutôt tendu à cause de son atmosphère, mais aussi comme évoqué plus haut, à cause du poids du module, 20 à 50 fois plus gros que le plus gros des modules envoyés jusqu'alors. Ce qui veut dire plus de poids à ralentir et quand on sait qu'il faudra être capable en 6 minutes de passer de 4.1 km/s à 0, ça semble tendu. Il est clair que tout cela relève du vrai casse-tête car il ne faut pas se poser sur des endroits trop surélevés (50% de la surface), sachant qu'en plus l'entrée dans l'atmosphère martienne ne ralenti pas suffisament le module. Il faut donc forcément utiliser les moteurs pour le ralentir. Et qui dit moteur, dit carburant supplémentaire, donc poids supplémentaire...

 

Et si on y arrive, on pourra terraformer tout ça ?

C'est un fait, il y a quelques milliards d'années, Mars ressemblait pas mal à la Terre. On sait aussi qu'il y a bien eu de l'eau sur Mars et qu'aujourd'hui cette eau (sous forme de glace) se situe sous terre et au niveau de pôles. Alors pourquoi ne pas appliquer un mécanisme inverse et tenter de réchauffer la planète et changer son atmosphère pour la rendre habitable ?

 

C'est une question que les scientifique se pose justement. Selon eux il y a plusieurs choses envisageable. D'une part, faire en sorte que de l'eau liquide recouvre la surface (50%) et d'autre part que la température augmente (en gros, changer la composition de l'atmosphère). Et je peux vous dire que les cocos ont de la suite dans les idées ! Entre faire péter des bombes thermo-nucléaires au niveau des pôles, installer des miroirs de 200km de diamètre en orbite (ok) ou encore insuffler les gaz nécessaires à une atmosphère favorable, les moyens à mettre en oeuvre semblent complètement ouf. Mais admettons qu'on y arrive, il faudrait attendre environ 900 ans avant que l'homme ne puisse respirer l'air de Mars.

 

L'autre solution selon certain serait de partir dans une optique transhumaniste. Dans ce cas, c'est à l'homme de s'adapter au milieu et non à la planète d'être modifiée. On pourrait donc imaginer un homme n'ayant plus besoin d'oxygène pour vivre. Adam Jensen à côté c'est un Furby...

 

Conclusion

 

Dés 1969 et la fin de la mission Apollo, l'homme s'est tout de suite fixé comme prochain objectif d'aller poser ses panards sur Mars. Le scientifique le prépare, l'amateur de SF en rêve, le cinéphile l'a vu, mais le gamer, lui, l'a déjà fait. Alors d'accord c'était pour de faux, mais ça avait quand même de la gueule non ? Bref, si aujourd'hui une telle chose est difficilement envisageable, je peux vous dire que dans quelques dizaines d'années, vous avez intérêt d'avoir un chameau !

Mission Pathfinder (1997)