Dans la semaine on m'a demandé "Mais qu'est-ce que tu trouves à L.A Noire?"
J'avoue que sur le coup, j'ai eu quelques problèmes pour répondre à la question. Ce jeu est si particulier, que j'ai même du mal à le considérer comme un jeu vidéo.

Conduis-moi à L.A.

Les premières minutes de jeu font de suite penser à GTA. On se dit rapidement : chic un GTA dans les années 50 !  Même studio, même concept (OpenWorld, GTA-like) et surtout même style de narration. Sauf qu'il n'y a rien à voir. L.A Noire possède sa propre aura. C'est là que L.A Noire m'a touché. La narration. L'ambiance. L'univers incroyable de réalisme et surtout la beauté de celui-ci. Alors évidemment, on peut grossièrement résumer le tout à une succession d'enquête dans les différents départements de la police de L.A... Mais pour, moi, L.A Noire c'est bien plus que ça.

Lorsque je commençais mes premières enquêtes, j'étais sidéré par le détail des visages, des expressions, le jeu d'acteur tout simplement de toutes les personnes que l'on rencontrait. Chaque visage, je le détaillais pendant plusieurs secondes, me concentrait sur le mouvement des yeux lorsque je devais choisir entre douter de leur réponses, les croire, ou les accuser de mentir. C'est véritablement prenant que d'essayer de trouver à déstabiliser les témoins qui vous semble suspect, que de fouiller les pistes, les lieux, à la recherche d'indices pour coincer les coupables.

C'est une expérience très intéressante de nous forcer à faire attention à chaque détail. Maintenant que les jeux sont dans une logique de "Faut en mettre plein les yeux, tout le temps, et le plus vite possible !", et bien, L.A Noire est une sorte de bouffée d'air frais. Le jeu est lent. Très lent. On peut passer des heures sur les lieux du crime si on le veut, on peut relire ses notes des centaines de fois, si l'on veut. A chaque instant, on est maître de l'enquête, même si évidemment, pousser par l'ambiance et l'envie de résoudre les affaires, on ne peut plus s'arrêter.

Regarde, Aime mais ne Joue pas.

Mais rapidement, on se rend aussi compte qu'au final, on ne joue pas beaucoup. A part les trajets en voiture, les quelques fusillades, et les interrogatoires, on se retrouve devant un très bel univers sans avoir les moyens de s'y immerger complètement. Le jeu nous limite très rapidement  aux activités citées précédemment. Evidemment, il est possible de briser la routine du jeu (scène de crime, voyage, nouveaux lieux, voyage et interrogatoire) en répondant aux appels du central pour s'occuper des délits en cours. Mais ce n'est pas assez.

On aimerait pouvoir faire plus. Avoir plus d'activité annexe à faire. Avoir une plus grande liberté lorsque l'on évolue dans la ville, magnifiquement détaillée et charmante au possible, mais l'on ne peut pas. C'est un sentiment assez frustrant car la rejouabilité en est sacrément impacté. Je n'ai aucune envie de me refaire toutes les enquêtes. Je les vis sur l'instant, je suis impliqué dedans, au moment où je la découvre, la refaire, n'aurait aucune valeur, aucune saveur si ce n'est pour essayer d'avoir les 5 étoiles.

Alors? Qui suis-je?
Est-ce que L.A Noire se prend réellement pour un film? Je ne peux l'affirmer, mais c'est de cette manière que je le ressens. En tout cas, ce que je peux affirmer, c'est qu'il s'agit d'une oeuvre  à part entière (qui ne plairait pas à tout le monde) avec son soucis du détail, sa narration bien maitrisée, ses personnages hauts en couleurs et parfaitement crédible dans ce Los Angeles doté d'un charme incroyable.



Malheureusement pour nous, l'inspecteur Phelps ne risque pas de revenir avant un bon bout de temps.
En tout cas, j'espère que vous aurez appréciez ces sensations toutes fraiches de L.A Noire.
Bon jeux !