La voici donc, cette nouvelle portable, le successeur désigné de la mal-aimée PSP : SONY a levé le voile sur la NGP (Next Generation Portable) et sur la politique qui doit l'amener à concurrencer la 3DS de NINTENDO, ainsi que les iDevices d'APPLE.

Je ne reviendrai pas sur les spécificités précises de cette nouvelles machine, vous pouvez pour en savoir plus vous référer à l'article de Gameblog à ce propos. Ce qui m'intéresse ici, c'est que SONY, loin de réellement copier ses concurrents (comme on pouvait le craindre), reste fidèle à la politique qui était la sienne au lancement de la première PSP.

Revenons un instant en 2005 : SONY lance sa PSP, pour PlayStation Portable. La promesse est alors de pouvoir profiter de l'expérience PlayStation dans la paume de la main, et les premiers retours sont plutôt positifs, la console permettant en effet de faire tourner des jeux proches de ceux tournant sur PS2.

Seulement voilà, SONY se retrouve contraint d'avancer le lancement de la PS3 pour ne pas laisser filer MICROSOFT et sa XBOX 360, et la promesse initiale de la PSP s'envole, entre limitations techniques et autonomie bien trop faible.

Beaucoup ont critiqué la PSP (un temps surnommée Portage Sur Portage) pour son manque d'exclusivités, et plus généralement son manque de bons jeux. En jetant un coup d'oeil sur le passé, on se rend compte qu'il n'en est rien : la PSP a eu son lot d'exclus (parmi lesquelles Patapon, MGS Peace Walker, Kingdom Hearts Birth By Sleep...) qui se sont révélées être de bons jeux. Le problème, c'est qu'à quelques exceptions près, ces jeux se retrouvaient sur PS3, dans une version forcément supérieure.

En un mot, on avait droit sur PSP à des spin-off qui, en dépit de leur qualité, n'ont pas su capter l'attention des joueurs.

Ajoutez à cela l'incapacité de SONY à correctement promouvoir et soutenir sa machine, et vous comprenez pourquoi beaucoup pensent que la PSP doit principalement sa survie au phénomène Monster Hunter (surtout au Japon).

C'est là qu'arrive la NGP, et si SONY a bien entendu repris des technologies de ses concurrents (écran tactile, caméra pour la réalité augmentée, &c.), il n'en reste pas moins que la NGP prolonge la promesse faite à l'époque de la PSP : permettre de vivre l'expérience PlayStation n'importe où.

Pour ce faire, SONY a dû doter sa petite dernière d'une puissance de feu à faire pâlir sa concurrente de chez NINTENDO. Mais on sait que la puissance ne fait pas tout :
seuls comptent les jeux.

Et c'est là où SONY s'est décidé à dégainer son principal atout : les jeux NGP seront compatibles PS3. Une hérésie pour certains, qui ne manqueront pas de prédire la mort de la portable, au motif que personne ne va s'embarrasser d'une machine supplémentaire pour jouer à des jeux auxquels il peut déjà jouer sur grand écran. Certes, il faut admettre que c'est un risque, et il ne fait aucun doute que bien des joueurs (notamment en occident) réagiront ainsi.

Pour autant, cette décision permet également à SONY de régler certains problèmes propres à la PSP :

- Les jeux NGP ne devront sans doute pas être achetés plusieurs fois ; un achat via le PSN, et l'on pourra y jouer tant sur PS3 que sur NGP.

- On peut penser que cela motivera les éditeurs à proposer des jeux sur cette nouvelle console, puisque ces derniers pourront également toucher les possesseurs de PS3.

- Enfin, ce sera l'occasion de toucher tant le Japon, que l'on sait très friand de portables, que l'occident, à travers des jeux d'une qualité proche de ceux spécifiques à la PS3.

 

Bien entendu, tout cela n'est pas sans risque pour nous autres joueurs, et certains s'inquiètent déjà de voir leurs versions PS3 bridées pour pouvoir tourner sur NGP. Espérons qu'à l'image de ce qu'il se fait sur iPhone, le jeu s'adapte au support et non le contraire.

Enfin, SONY prend évidemment un risque énorme en proposant cette option, car si les jeux sont bons, rien ne dit que les joueurs accepteront de payer pour pouvoir y jouer "on the go".

 

Pour autant, il faut féliciter SONY de n'avoir pas succomber à la copie facile, entre reprise de la 3D relief auto-stéréoscopique de NINTENDO et fonctionnalités téléphoniques d'APPLE. La firme à l'origine de la PlayStation nous offre là une expérience unique et originale, le prolongement de ce qu'elle avait essayé de faire en 2005 avec la PSP. SONY droit dans ses bottes ; l'avenir nous dira si c'était une bonne idée.