Alors que le Club Do finissait, il était temps de profiter d'une petite
partie de Snes. Pour cela, on attrapait le jeu qui trainait par là (pour les moins soigneux), et on l'enfonçait vigoureusement dans le slot
prévu a cet effet. Nintendo, toujours prévoyant, concevait ses machines
de telle sorte qu'il n'était pas possible de se tromper de sens ou même
d'y mettre un jeu import (le cro-magnon de l'anti-piratage...).
Ainsi, notre Aladdin ou notre Rock 'n' Roll Racing de l'époque rentrait dans la console avec un léger couinement caractéristique. Après cette
procédure, on avait un bouton "Power" bien visible qui se poussait dans
un "clac" d'un autre âge.
Quand le jeu refusait de démarrer (ça arrivait parfois), on
extrayait la cassette (plus ou moins délicatement) et on soufflait un
coup, des fois qu'une poussière se soit glissée dedans... (le célèbre
mythe de la poussière invisible.) On recommence alors la procédure du
début, et là miracle! Ca marche! Vous voyez bien qu'il y avait une
poussière dedans...
Puis, sans crier gare, on arrivait directement sur l'écran-titre.
Reste plus qu'appuyer sur Start, et c'est parti.

Bon, on arrête
les madeleines...
On parle de ça aujourd'hui parce que récemment, ma
PSP s'est amusée à s'éteindre toute seule en pleine partie... C'est pas gravissime non plus, mais cet incident m'a fait réaliser que ce
genre de chose était juste impossible il y a 20 ans.

Tout commença avec une console à l'envers...

Il aura suffit de l'arrivée de Sony sur le marché pour que la
robustesse des consoles soit reléguée au rang du mythe.
Pourquoi?
Revoyons une conversation entre adolescents de 1996.
_"Au fait j'ai Tekken 2
qui marche plus."
_"T'as essayé de retourner la console."
_"Hein?"
_"Oui, la mienne
ne lit les cinématiques que si la console est sur la tranche, bloquée
par un dico Larousse entre le bouquin de physique et le magnétoscope."
_"Okay, j'essaierai..."

Vous pouvez être certain que cette
solution marchait, jusqu'au moment où il fallait mettre la console dans
une autre position pour continuer à la faire fonctionner.
Plus tard,
Sony sortira même un bloc optique à acheter séparément pour changer
celui défectueux.
Au fil du temps, la qualité du hardware n'a cessé de se dégrader, bien
que je n'ai eu aucun souci avec ma Playstation 2.

Avec la génération actuelle, la baisse de qualité atteint des
profondeurs insoupçonnées. Le RroD de la 360 est devenu presque une
habitude, les joueurs attendant que la leur casse, comme si c'était un
rite de passage.
Sony, tellement en décalage avec la réalité, a été obligé de recommencer le lancement de sa machine. Les possesseurs de PS3, si ils ont réussi à
échapper au bug de 2010, devront faire attention à la pâte thermique sur le processeur...
Ce qui est paradoxal et grave, c'est qu'aujourd'hui, les consoles HD
font tout pour être le centre de la maison. Visualisation de films,
d'images et de musique, navigation sur le Net et achat en ligne. Tout
doit passer par elle, et elle est sans doute l'organe le plus faible,
soumis à des pannes impromptues et un fonctionnement capricieux. Exemple avec Ezio Auditore qui se fige en plein saut et vous oblige à
redémarrer la bécane...

"Veuillez ne pas éteindre vortre console..."

Aujourd'hui possesseur d'une Play 3, je constate que jouer aux jeux
vidéos n'est plus le passe temps rapide auquel on pouvait s'adonner
enfant...
Jouer sur une console de salon, relève presque du rituel
quasi-religieux, et nécessite d'ailleurs une patience monacale.

En allumant ma PS3, je prends un risque énorme. Ca commence toujours innocemment: "Et si je
faisais une petite partie?"
Fatale erreur, en mettant le Blu-ray, on découvre que la mise à jour
3.2.14 est en ligne. On laisse donc la console télécharger pendant 5 à
10 minutes. Ensuite, il reste l'installation et le redémarrage de la
machine...
On attend tellement avant de jouer qu'on fini par se dire: " Tiens, j'avais pas vu
cette tache sur la table basse hier."
Mais ça ne s'arrête pas la: on lance le jeu, ce qui nécessite de passer
avant par le menu de la console, et l'attente continue... Présentation
du logo des développeurs, du logo du moteur graphique (Havoc me gonfle), temps de chargement, attente de synchronisation, attente d'une partie
si on fait un multi...
Je n'aurai jamais cru qu'avec le jeu vidéo
moderne on pouvait attendre autant. Là où avant, il suffisait juste
d'enfourner le jeu, il faut maintenant s'armer de patience, et espérer
que tout va marcher, même le jeu.
En effet, même les jeux ne sont pas exempts de ce genre de défaut. La
encore, les jeux bugués et inachevés sont un cadeau de Sony, je pense
ici à Tomb Raider 3 et sa sauvegarde maudite. Si vous aviez le malheur
de sauvegarder au mauvais endroit, vous étiez bon pour recommencer le
jeu...
Avec les mises en jour en ligne, les développeurs ne se sentent même
plus obligés de finir leur jeu, il peut être bugué, on réparera ça plus
tard. Là encore, ce n'est pas trop grave si le suivi est correct, mais
quand on achète un jeu neuf, le gout d'inachevé est toujours
désagréable, et il flotte une odeur d'escroquerie sur le DVD...
De plus, avec les supports optiques, protéger ses jeux devient une
obligation, la chasse à la rayure devient un passe-temps obligatoire. La poussière, ce coup-ci existe pour de vrai et il faut vraiment la
traquer partout.
 

Je ne suis particulièrement un fanboy de Nintendo, mais je
constate et je respecte énormément le fait que la Wii est une console
robuste. Pas de RroD, pas de bug critique sur les jeux.
La Nintendo DS n'est pas aussi solide que la première GameBoy, la faute
au double écran toujours plus fragile que le reste. Mais avec son
support carte, cette machine garde intacte cet aspect du jeu vidéo: le
jeu que l'on insère rapidement, la partie quasi-immédiate, la solidité
du support, le jeu que l'on se prête à la cour de récré.

On arrête pas de dire que Nintendo à trahi les joueurs, mais je ne peux
m'empêcher de penser que bien au contraire, la fiabilité de la Wii est
un gage du profond respect que Nintendo nous témoigne.
Alors que Microsoft nous perçoit comme du bétail, persuadé que 500
millions de dollars suffiront pour acheter notre cerveau, alors que Sony est capable d'un élitisme répugnant quand il fait la pub de la PS3,
Nintendo a toujours gardé la même ligne de conduite: faire des consoles
fiables ni plus, ni moins.
Cette société n'est jamais tombée dans la démagogie malsaine d'un Bill
Gates proposant, au temps de la X-Box, des pads "adaptés" aux japonais
qui ont "de petites mains"... Ou d'un Kutaragi expliquant que la PS3 à
700 $ ne s'adresse pas à n'importe qui.

Ma PSP me pête encore une fois entre les mains... Je regarde ma Snes sur l'étagère...


Bon, et si on jouait à Super R-Type ce soir?