Si l'on excepte le cultissime World Cup sur Game Boy, mon premier vrai jeu de foot fut Fifa sur Super Nintendo. Fifa ? Fifa combien ? Et bah juste Fifa, le tout premier.

Dès lors, on pourrait penser que j'ai penché plutôt pour la série d'EA Sports, qui avait déjà quelques atouts pour séduire, à l'époque. Pourtant, je trouvais le jeu plutôt monotone, répétitif, bref... je m'amusais dessus, parce qu'il était plutôt bien réalisé pour l'époque, mais la passion n'était pas là.

La vraie passion est arrivée beaucoup plus tard, sur Nintendo 64, avec un certain International Superstar Soccer 64.

N'ayant pas joué aux premiers Pro Evolution sur Playstation, je sautai un gouffre magistral et découvrit d'un coup les joies de la 3D, des physiques de balles presque réalistes, de la création de footballeur, de la technicité, bref... La passion était là. Dès lors, j'ai continué sur ma lancée, et je suis passé de ISS 64 à ISS 98. Avec le déclin de la Nintendo 64, j'ai du attendre l'arrivée de la Playstation 2 dans mon modeste foyer pour voir un nouveau jeu de foot arriver chez moi, avec Pro Evolution Soccer 3. Là encore, il s'en était passé du temps. Et même si on reste toujours chez Konami, on prend une sacrée claque, et pas que graphique. Autant la série des ISS était certes réaliste graphiquement mais très arcade dans l'approche, autant les PES ont toujours été plutôt délicat à prendre en main au départ, car misant tout sur la simulation.

PES 3, 4 et 5 se sont ainsi succédés, apportant la quintessence du plaisir et de la simulation. Pour la première fois, on avait l'impression de faire des gestes qu'on voyait vraiment à la télé. Mieux encore, les stratégies employées étaient possibles, et on revivait certains moments, certains frissons qu'apportent le foot, quand on en fait en vrai (dans des proportions moindres, évidemment).

Et puis, il y a eu les nouvelles consoles, la Next Gen, comme on dit encore, parfois, en se regardant dans les yeux au coin d'un feu dans une petite maison dans les Vosges, un verre de Glenfiddish 15 ans d'âge dans les mains. PES 6 sur Xbox 360 a eu l'effet d'une lente sodomie pour moi. Pas vraiment très beau, et puis surtout, impossible de retrouver les sensations passées. Cette patate, ce dynamisme avaient disparu. Place désormais à une balle remplie d'eau, à des chocs mal gérés... Tout ça pour quelques polygones en plus.

Les suites ont gommé, peu à peu, les défauts de cette version bâtarde, et l'on se retrouve maintenant, avec un PES 2011 plutôt bien foutu. Mais pourtant, à côté, Fifa a travaillé dur. Travaillé dur pour combler le retard énorme qui s'était créé entre la fin des années 90 et une bonne partie des années 2000-2010. Un jeu qui a oublié un peu ses bases, revu sa copie, et qui arrive, en 2009, 2010 puis en 2011, avec des titres d'une telle perfection que beaucoup comme moi, ont finalement changé de camps.

Parce que les nombreux petits défauts de PES ont finalement pris le pas sur son ambiance, sur le feeling que l'on ressentait alors. Un feeling que j'ai du mal à retrouver avec la nouvelle génération de console. Tandis que Fifa est parfait. On ne peste pas contre une erreur de programmation ou autre petit défaut, on se contente de jouer, et on prend du plaisir, c'est indéniable.

Mais je sais aussi que Fifa, aussi bon soit-il, est une oeuvre lisse, parfaite, trop parfaite même. Je prends du plaisir à y jouer mais pourtant... Il lui manque ce petit quelque chose... Cette substantifique moëlle qui a fait qu'à l'époque, PES arrivait, en plus d'être un très bon jeu de foot, à être un jeu avec une âme. La puissance dans les frappes, l'impression de tout pouvoir contrôler avec un certain temps d'adaptation certes, l'ambiance qui ressortait du jeu... 
Du coup, j'espère qu'un jour, PES reviendra comme je l'ai connu avant. Car c'est toujours lui mon préféré, dans mon petit coeur de gamer !