Deuxième incursion de Lucasarts dans le domaine du Doom-like -ou FPS de nos jours- après le jeu Dark Forces tiré de La Guerre des Etoiles qui avait déjà connu son petit succès d'estime. Ici on délaisse les étoiles pour le milieu hautement jouissif du Western et on rejoint le Marshall James Anderson (doublé par James Osterhage, acteur obscur de séries télé) dans une histoire de vengeance, pour retrouver sa fille kidnappée.

Tout commence lors d'une très belle cinématique mettant en scène une locomotive immatriculée 1138, et un lent travelling arrière sur les ouvriers de la voie ferrée. Les fermiers qui ne veulent pas vendre leurs terres se voient dépossédés de leurs biens (fusillade, destruction, meurtre), James est de ceux-là. Parti à la ville chercher des provisions, deux bandits : Le Docteur et l'Asperge, profitent de son départ pour tuer la femme du Marshall, brûler sa ferme et kidnappent sa fille (doublée par Kath Soucie, qui doublait Lola Bunny dans Space Jam).

C'est donc la vengeance qui poursuit l'ex-Marshall dans la plupart des endroits typiques du Far-West : D'une ferme jusqu'à un ranch, traversant une ville déserte, un fort Mexicain, un village indien ou une mine. Le jeu étant accompagné de magnifiques Musiques d'inspiration Morriconnesques, qu'on peut écouter directement en mettant le cd dans sa platine, composées par Clint Bajakian (Day of the Tentacle), et les graphismes sont assez moches (pour l'époque), mais peuvent être un peu améliorés par un patch disponible un peu partout. En effet, utilisant le moteur de Dark Forces, les décors sont en 3D avec une texture 2D, tandis que les personnages sont en 2D.

Mais ce n'est pas dans les graphismes qu'il faut rechercher le fun, mais bien dans l'ambiance retranscrite merveilleusement dans ce jeu. Déjà la musique est prenante (certains passages sont poignants), les cinématiques en 2D sont très belles, et l'histoire assez bien développée (dont une référence au Joker du Batman de Burton). De plus ce jeu innove dans beaucoup de points :
- On peut abattre un ennemi d'un coup de poing, et dans les modes bonus, il est d'ailleurs conseillé de le faire contre les boss pour gagner la prime Alive.
- On peut mourir d'un coup de pistolet selon la distance (en effet, les points de vies jouent sur l'impact plutôt que sur la puissance de tir)
- On a une touche « tir rapide » pour vider son barillet à la manière des gunfights de western.
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Mais surtout par deux grandes innovations qui seront reprises plus tard dans le FPS :

C'est la première fois qu'on est obligé de recharger son arme, pour ne pas se retrouver sans munitions devant un adversaire (en effet, les tirs semblaient infinis dans les anciens FPS comme Doom ou Heretic, le héros ne rechargeant jamais).
C'est la première fois que l'on peut avoir un viseur sur son arme pour pouvoir zoomer sur les ennemis lointains.
Ces deux éléments seront d'ailleurs repris l'année suivante pour le gigantesque « Goldeneye » sur N64.

Le design des personnages est assez étrange, car leurs bras semblent démesurément longs, ainsi que leurs jambes ; mais c'est encore une particularité du jeu, avec ses personnages si complexes (Le doc ne cesse de citer la Bible). N'oublions pas les bruitages en Dolby, les insultes que vous envoient vos ennemis (where are you Marchall ?), et l'ambiance si prenante de ce soft, qui reste encore aujourd'hui comme la meilleure incursion du FPS dans le monde du western.
Malheureusement, le jeu fit un bide et aucune suite ne vit le jour...
tandis que Dark Force en a déjà eu deux.