Pour commencer, il faut savoir que cette critique se base
uniquement sur l'aventure solo, sur laquelle j'ai passé une bonne partie de la
nuit pour la finir. Vous verrez plus bas pourquoi je précise ce point.


L'univers de Kane et Lynch premier du nom me plaisait bien,
j'avais donc téléchargé la démo, et après un avis peu élogieux, j'avais quand même
eu le « courage » d'y jouer et de le finir (un vrai calvaire, notamment à
cause de la prise en main). Bref, je n'attendais pas grand-chose du 2eme
épisode qui mettrait cette fois ci Lynch en tête du duo, et pourtant, j'avais
du mal à croire que les créateurs de l'excellent Freedom Fighters et d'Hitman
ne pourraient pas nous refaire un vrai jeu qui dépote. J'ai donc essayer la
démo de ce deuxième épisode qui m'a cette fois ci, vraiment convaincu, mais la
faible durée de vie m'a obligé à attendre un peu pour l'avoir à moitié prix. Chose
fait, j'attendais donc le vendredi soir pour me lancer dans cette
descente aux enfers.

 

 

RETROUVAILLES


Ainsi, on retrouve un Lynch qui à réaliser l'exploit de se
trouver une copine, et un Kane venu pour affaire, dans un Shangai bien
miséreu. Et cette fois ci, les deux loustics arrivent à se mettre à dos toute
la pègre locale bien malgré eux, autant dire que ça fait beaucoup de monde, car
le jeu enchaine fusillades sur fusillades, et les ennemis envoient vraiment la sauce !

Bien que court, lorsqu'on arrive dans les derniers niveaux, on pourrait croire
que ça ne s'arrêterait jamais, que ça fait plusieurs heures qu'on en bave,
alors qu'en réalité, cette aventure solo ne dure que 4h30/5h (en difficile).

Mais pour ma part, c'est là qu'est le vrai intérêt du jeu, sa
faible durée de vie ! Ca parait dingue non ? Moi-même je me suis
étonné en écrivant cette phrase.

 

 

DOG BITE DOG


Comme je le disais plus haut, le solo est court, j'ai mis
une soirée à le finir, et franchement, ça devenait éprouvant sur la fin, et c'est
là que j'ai compris la véritable essence, l'intérêt de ce solo : c'est à dire, une implication du joueur dans une course à la mort effrenée ainsi que ce que l'on pourrait ressentir pour deux chiens du guerres persécutés, torturés, et abattu que sont Lynch et Kane.

Bien que
classique dans la forme (cover and shoot linéaire : j'avance, je me
planque je tire etc...), les deux flingueurs qui ne sont « pas tout seul la
haut » évoluent dans un univers noir, morbide, crade, blindés d'adversaires
qui ne leur feront pas de cadeaux et n'auront de cesse de les mettre en
difficulté... Sans compter la caméra, qui fait du joueur le troisième personnage,
sans cesse collée dans le dos de Lynch, et qui s'anime selon les mouvements du
personnage (chute, course, mort...) et dont la qualité vidéo varie en fonction
des situations (lumières, fusillades etc...). Ainsi donc, non content d'avancer dans univers
morbide mais plutôt bien réalisé, l'immersion est encore bien plus
renforcée grâce à cette « caméra à l'épaule », qui s'avèrent être
finalement une super idée. Ca renforce l'immersion et l'intensité de l'action.

 

Lynch tire, se planque, court, esquive. Bref, ça ne s'arrête jamais.

 

 

MEME A DEUX, ON SE SENT SEUL

 

En réalité, les plus durs dans le jeu, ce ne sont ni les
adversaires, ni les « semi boss », ni nos deux anti héros, mais bien
les développeurs. Non contents d'en faire baver à leurs deux personnages qui n'avaient
déjà pas été gâtés dans leur première aventure, les p'tits gars de IO
Interactive, ont ainsi décidés de leur faire très mal avec une scène de torture a nu,
très douloureuse, où le sang est assez présent, et où l'on retrouve la copine
de Lynch dans un état tel qu'on ne souhaite même pas imaginer ce qu'elle à
put subir (c'est d'ailleurs la seule seconde de compassion qu'aura Kane pour son
compère), et encore mieux (ou pire), après cette séance de torture, Lynch et
Kane désormais nus, vont devoir se procurer des fringues (et des flingues), mais avant ça, ils
devront affronter la pluie, les chiens, et les porte flingues de la mafia et de
la police. Le tout à poil, et très franchement : il fallait oser le faire,
cette façon d'humilier les protagonistes de leur propre jeu. Les gars de IO Interactive
ont fais très fort.

Non content de les incruster dans un univers déjà peu accueillant,
ils nous font ressentir une grande pitié pour ces deux pauvre mecs qui avancent
sans réels buts. Je me suis même demandé à quoi ça pourrait bien leur servir de
continuer à se battre (Lynch se posera quelque fois la question, à raison !)
à ces deux roublards qui ne savent que tirer dans le tas. Et quand j'ai réalisé ce
que je venais de penser, je me suis dit « Ouaaaaah...c'est un truc de fou furieux ».
 Les deux acolytes n'ont beau rencontrer
que des truands et quelques passant peu souriant, on a réellement cette
impression assez forte que le monde entier les rejettes, et même le joueur pourrait les prendre en pitié. A la limite, un game over ferait office de libération...

Et hormis quelques passages ou des PNJ alliés nous accompagnent, les 90% de l'aventure se passe en équipe avec seulement Kane comme appui.

Les deux personnages se sentent d'ailleurs tellement seuls et sans rien
à se raccrocher que Kane aboie tout ce qu'il pense de Lynch, tandis que ce
dernier commence à parler tout seul. Alors à deux, c'est pas forcement mieux en fait...

 

la fameuse scène de torture. Notez que les parties sensibles sont floutées, tiens, ça me rapelle vaguement Metal Gear Solid...

 

 

L'INSTANT DETENTE...OU PAS

 

La vraie/fausse pose de l'aventure pour nos deux lascars se déroule
dans un centre commercial.

En effet, le duo commence réellement à imaginer l'idée qu'il
ne s'en sortira pas. Atteint plus encore par la mort de sa copine et la
culpabilité qui le ronge, Lynch caresse l'espoir de faire atteindre par une
balle pour quitter ce monde décidément bien cruel envers nos deux gaillards. Et
cette petite séquence montre encore une fois nos deux personnages sombrer dans le
desespoir, tentant de répondre à la question « Qu'est ce qu'on va devenir ».

C'est une scène véritablement posée, pleine de remise en
question, et donc très dure envers les personnages, ils ne sont plus rien et n'ont
quasiment plus rien à perdre, leur humanité semble leur avoir étés enlevée, et
le fait qu'ils soient toujours nus, illustre parfaitement la solitude morbide
et l'humiliation qui leurs sont affligés.

Mais heureusement Kane arrive encore une fois à relever la tête,
et propose à Lynch de l'accompagner pour retrouver Glazer, (un petit trafiquant teigneu avec qui Kane devait passer un deal) qui pourrait les aider à
quitter le pays.

 

La camera se retrouve tachée de quelques gouttes de sang si le joueur en prend plein la tronche.

 

 

GET OUT CHINA

 

Les derniers niveaux du jeu ne sont pas plus glorieux qu'avant.
Kane et Lynch retrouvent Glazer au point de rendez vous, mais fort
heureusement, ils ont trouvés de quoi se vêtir. Le moindre que l'on puisse
dire, c'est que leurs nouvelles tenues sont encore un élément sujet à la
moquerie, notamment pour Lynch, vêtu d'un sweet gris bien ringard, et d'un
jogging rose...encore plus ringard. Marrant, mais c'est là encore une manière d'humilier
et de prendre en pitiés nos deux hommes.

 

Glazer avoue que sa relation avec nos deux anti héros l'a
mis en danger, et qu'il n'a plus le choix, il décide de les abattre. Encore une
longue sequence de shoot dans un chantier naval bien sombre et où la
rouille est reine. Pas plus accueillant que les bas fonds de Shangai en somme.
Les deux compagnons de fortune n'ont pas d'autre choix que d'avancer pour
attraper Glazer et lui faire sa fête. Après, ça sera une fois de plus une
question de fuite. Là encore, les séquences de tir s'enchainent à la pelle, et
quand les deux cinglés arrivent enfin à choper un train, ils se font aussitôt
capturer par les hommes de Shian Xi, LE parrain de la mafia à Shangai à l'origine
de cette gigantesque chasse à l'homme, ce qui va probablement être pour Lynch, l'occasion
de venger la mort de sa bien aimée, ou bien pour Kane, la possibilité de se refaire une santé
financière.

 

Après un long passage intense dans le quartier général du
gros méchant de l'histoire, les deux mercenaires s'apprêtent à embarquer dans
un avion pour quitter définitivement le pays. Naturellement, cela ne se fera
pas sans un bon paquet de cadavres...

 

ET FINALEMENT...

 

Et alors, qu'est ce que je pense de ce deuxième épisode de Kane
et Lynch ? Et bien une véritable descente aux enfers très prenante dont
nos deux anti-héros ne ressortiront pas indemnes. Déjà bien dérangés
auparavant, là, ils devront avoir les reins plus que solides pour ne pas
devenir plus atteints qu'ils le sont.

 

Si j'ai un bon conseil à vous donner : achetez le à 30€
voire moins, trouvez vous une soirée de libre, insérez la galette, mettez vous
au moins en mode difficile pour avoir un peu de challenge (car le jeu à beau être
bourrin, avancer tête baissée ne mènera qu'à une mort certaine), et tentez l'aventure
solo d'une traite. Des lors, vous comprendrez probablement ce que j'ai écrit
dans cet article. Car même si finalement, le jeu n'apporte rien de frais au
genre TPS, avec son  IA très
conventionnelle, sa qualité graphique perfectible (mais le côté camera au poing
rattrape bien l'affaire), ses phases de dialogues sans voir de lèvres bouger ou
bien le fait que  Kane ne crève jamais
malgré les prunes qu'il encaisse, et bien  le jeu reste plaisant. Bien sur Il ne faut pas s'attendre
au jeu de l'année mais la très bonne prise en main et l'intensité des
gunfights, sans compter cette ambiance malsaine, en fond un bon TPS jouable,
appréciable, sombre, et mature.

 

Par cet article, le but était surtout d'affirmer que même si Kane et Lynch 2 :
Dog days ne méritait certainement pas des notes en or, on aurait put au moins lui reconnaître une bonne expérience dans le solo
qu'il aura proposé, et le mérite du staff de IO Interactive d'avoir réellement
rattrapé le coup après un premier épisode chaotique.

En esperant qu'un éventuel troisième épisode sera se montrer encore plus convaincant.

 

 

Silon Kin