Vous voyez, un héros un peu con qui va trouver un grand pouvoir en lui et sauver le monde alors même que ce qu'il fait dans 99 % du jeu n'aura pas servie à freiner le bad guy de la mort qu'il faudra affronter dans sa forme ultime avec une équipe boosté au maximum. Au milieu de tout ça, on trouve beaucoup de philosophie de comptoir, de niaiserie, de bons sentiments encore, etc...

Voilà, ça c'est la grande critique de ceux qui ne jouent pas aux RPG Jap, de ceux qui ont joués à deux RPG jap, de ceux qui ont beaucoup joués aux jeux jap mais se sont rachetés une virginité ventant sans cesse les mérites de Bioware et Bethesda sur ce que fait Square Enix et autres Namco Bandai.

 Bref un état des lieux qui n'est en toute honnêteté pas erroné à tous les coups, bien qu'exagéré. Moi aussi, quand j'ai joué à Eternal Sonata, la guimauve m'a gâché les très bonnes idées du scénario. Je ne suis pas le seul si ?
 
Mais avant de critiquer les excentricités japonaises, est ce qu'on s'est tous regardés dans le blanc de l'œil entre occidentaux? Les mecs, on oscille entre le fantasme du "mystérieux étranger" à la Clint Eastwood et le militaire bourré aux stéroïdes de Gears of War. Le jeu qui défonce les ventes chez nous ? Halo: il allie à la fois le mystère de l'un, l'invincibilité de l'autre en un personnage: le master chief. Il pourrait même convaincre les quelques amateurs de mecha d'ailleurs... Bref, aussi occidentaux qu'ils soient, nos jeux regorgent de clichés aussi gros que les jeux japonais. Notre besoin de fan service est bien aussi équivalent que sur l'archipel, nos tics de narrations sont aussi gros et tout simplement aussi improbables. 
 

Pourquoi parler de ça? 
Parce qu'encore une fois, les clichés existeront toujours dans les médias du moment qu'ils font recettes. Ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui on voit naitre du japon des Resonance Of Fate, des Final Fantasy XIII ou dans un autre genre Quantum Theory. Si les japonais désirent vendre dans le monde entier, ils s'adaptent. A défaut de peut être essayer de partir sur une autre branche d'idées... Je suis hésitant sur le résultat: si on peut avoir le meilleur des deux visions par cette démarche pourquoi pas ? Je n'en suis pas si sur, mais cela permet au moins de noter une remise en question chez beaucoup de développeurs japonais. Remise en question qui n'a pas l'air d'effleurer Activision (et pourquoi du moment que les ventes sont là ?).

Un cynisme ennuyeux se propage aussi dans les médias: je lisais le test de Crystal Bearers dans le Joypad 204, et on revoit une énième fois sous un air cynique une critique sur le héros japonais qui encore une fois a eu un passé difficile, etc... Déjà, notons tout de suite que c'est une astuce scénaristique utilisée dans de nombreux médias scénarisés (la série lost ne repose quasiment que là dessus sur trois saisons); et ce serait dommage que cela porte préjudice au jeu (ce que je ne suis pas sur dans l'exemple précis, mais bon c'est le dernier que j'avais en tête). Bref, il y a quand même une manière de caractériser les différents clichés japonais comme on ne le ferait jamais pour un jeu occidental. Injuste? 
 

Après autre remarque: en ce moment il y a une frénésie sur les jeux américains et européens, comme s'il n'y avait plus que des hits et que le Japon était devenue la dernière roue du carrosse. Ok: pour un modern Warfare, pour un Uncharted, pour un Gears of War, combien a t-on eu de jeux médiocres comme Legendary ? Les développeurs japonais se sont même lancés dans la danse en se procurant les services de développeurs US (même si en réalité ça s'est accentué et ce n'est pas nouveau): Sega a tué Iron Man, a tué Golden Axe; Konami n'a pas rendu des Silent Hill avec beaucoup de saveurs, Capcom a lancé un Dark Void qui s'annonce décevant et un Bionic Commando tout aussi passe partout; Square Enix fait très peur avec son Front Mission... Etc...  Au mieux c'est juste du sans saveur: quel intérêt? Il y a t-il vraiment une révolution du jeu vidéo dans l'ouest pour la seule bonne raison qu'il y a eu quelques gros hits sur cette génération de console, et des développeurs japonais un peu long à se réveiller? A noter pour être juste qu'en l'année 2009, Sega a l'air de rectifier sa visée avec les studios occidentaux en prenant des studios confirmés pour leurs donner des rôles adaptés: RPG chez Obsidian, FPS chez Rebellion et Gearbox.
 

Pour le RPG, j'ai aimé Dragon Age Origins ou Fallout 3. Mais surtout pour le dernier, je n'y vois qu'un système de combat pour le coup vraiment répétitif, un scénario inexistant, une immersion dans un univers ultra redondant, des DLC en pagailles tout pourris... Bref, rien qui ne ralentit mon attente envers ce que le Japon nous prépare avec Final Fantasy XIII (et son choix de Game design assumé on dirait) ou encore le versus XIII. Sans compter la dizaine de RPG japonais qui sont sur les plannings.
 
Bref, il serait temps de se souvenir que le savoir faire japonais est là, la prise de conscience aussi, et qu'ils n'ont pas à rougir face au reste du monde. Quand aux clichés: ils sont partout. L'envie d'hémoglobine dans un God Of War vaut bien un petit coup de violon dans Final Fantasy XIII. D'un point de vue purement scénaristique, les moments de bravoures sont là. Et ça compte, non ?