METAL GEAR (MSX-1987 NES-PSX) :

Avec des moyens techniques forcement limités, le premier jeu Metal Gear sort en 1987 sur MSX

Le jeu se paye le luxe d'être un véritable pionnier en la matière. Il nous permet de jouer Snake, un agent secret qui doit s'infiltrer dans une base secrète militaire en Afrique du Sud.

Le début de l'aventure...Et d'une saga.

Ayant capturé un célèbre scientifique, les terroristes seraient sur le point de rendre opérationnel un tank mobile pouvant lancer des bombes nucléaires partout dans le monde : le Metal Gear.

Le jeu laisse pour la première fois la possibilité aux joueurs de ne pas systématiquement evincer tous les ennemis d'une carte.

Positionné comme une combinaison d'action et d'infiltration, la difficulté du jeu repose sur l'attention des gardes. Leurs champs visuels pendant leurs rondes peuvent leur permettre de vous repérer.

S'ils découvrent votre présence, l'alerte sera donnée, donnant la possibilité à plusieurs gardes de venir vous poursuivre partout dans le niveau.

L'alerte ne s'arrêtera que si vous arrivez à éliminer ces gardes (dangereux et coûteux en munitions) ou si vous échappez à nouveau à leurs vigilances. 

De plus, les niveaux sont parsemés de pièges militaires en tous genres (caméras de surveillance, faisceaux lasers, pièces enfumées,...) et de boss humains aux surnoms improbables (Shotmaker, Firetrooper, Dirty Duck,..) ou mécaniques qui bloquent votre progression.


L'attaque du Hind D. Les sensations sont présentes dès 1987!

Pour réussir votre mission d'infiltration, vous disposerez de cigarettes, d'un arsenal militaires complets que vous aurez à récupérer sur la base (du pistolet au lance roquettes).

Il est à noter que le silencieux, qui permet d'éliminer vos ennemis sans qu'ils vous entendent, et les lunettes infrarouges, et de vision nocturne étaient déjà présents.

Le transceiver, lui, vous permettra d'etre en contact permanent avec plusieurs membres de votre équipe, en cas de problème.

Le transceiver, simple mais immersif.

Ainsi, les bases sont posées, l'ambition de Mr Kojima (en japonais petite île) est déjà bien présente. De quoi faut-il alors se souvenir de ce jeu ?

Un jeu d'une difficulté surannée (merci les continus infinis pour voir la fin sur PS2), une qualité graphique très quelconque pour de la NES,  quelques moments de bravoure (Tank et Hind D) qui sont réellement prenants, et bien sur une fin totalement surprenante, une des premières sans doute de l'histoire du jeu vidéo...

Frank Jaeger, un personnages atypique de la première moitié de la saga.

 

METAL GEAR 2 "Solid Snake"( MSX2-1991-PS2-2006) :

Avec la MSX2, la série Metal Gear a clairement étoffé son potentiel graphique et technique.

Solid Snake, aidé désormais d'un radar indiquant la position des ennemis et de leurs visions, peut se baisser, s'accroupir, se cacher sous un tank, s'infiltrer dans des grillages. 

De plus, le mode prudence a fait son apparition une fois que les gardes vous ont perdu de vue, accentuant sensiblement les possibilités d'alerte...L'infiltration est donc clairement de mise.

Le top de l'infiltration 2D tout simplement.

Cet opus est culte, car il possède un réel scénario avec des personnages qui gagne en charisme.

Il est assez incroyable de constater qu'en 1991, la réference des jeux vidéo de l' époque sur console était surtout les jeux de plate-formes (Sonic) ou autres beat'them all, des jeux aux scénarios forcément limités.

Cette prise de risque s'avère payante : complots, guerre froide, allié, adversaire, retournement de situation.

Les premiers pas à Zanzibar : les possibiilités d'infiltration sont largement accrues.

Le scénario s'appuie brillamment sur le codec (une version améliorée du transceiver) pour créer des dialogues dynamiques et percutants.

La présence sur l'appareil des interlocuteurs digitalisés avec brio en personnages célèbres (Einstein, Sean Connery, Dolph Lundgren, Mel Gibson,... sont facilement reconnaissables) donne plus de crédit à l'histoire mise en place, et accentue l'identification des acteurs.

C'est étrange, j'ai déjà vu ces visages quelque part...

Plus encore,  un aspect intéressant qui distingue Metal Gear 2 des autres jeux  de l'époque est la diversité des actions que vous aurez à effectuer pour mener à bien votre mission.

Entre autres, il vous sera demander de parler tchèque pour rentrer en contact avec un scientifique, de faire du delta-plane(!), de faire une filature sur un garde, ou encore de mettre l'hymne du Zanzibar pour pouvoir se déjouer des gardes. 

La filature d'un garde, une des originalités de cet épisode.

Cette fois-ci, peu de choses ou presque changeront à l'issu de cet épisode qui aurait sa place pour un relifting 3D HD. La série est clairement sur de bons rails.

 

METAL GEAR SOLID (PSX-1999; GC-2002) :

Après presque 10 ans d'attente, la série laisse la MSX pour la PSX de Sony. L'évolution 3D rend la série incroyablement plus immersive : les gardes entendent le bruit, voient les traces de pas,... Il devient donc de plus en plus difficile de se cacher.

Néanmoins, Solid Snake dispose de plusieurs techniques pour échapper à la vigileance des gardes : il peut taper contre les murs pour faire une diversion, ou se cacher derrière une boite en cartons (un must d'autodérision).

Les scènes cinématiques en temps réel rendent honneur à la complexité du scénario basé sur la génétique, avec comme toile de fond "les enfants terribles" (prononcez les enfantttssss  terriblesss, cela fait américain;)).

Il est facile de se faire répérer... "Nowhere to Hide(o)"

Les boss sont réellement subtils (le combat de Sniper Wolf,en tête) et disposent d'un background intéressant.

De réels moments de bravoure subsistent plus de 10 ans après, la poursuite avec le Hind D sur plusieurs niveaux nous donne vraiment une expérience intense.

Plus encore,  le combat contre Psycho Mantis entrera tout simplement dans la légende du jeu vidéo. Ceux qui l'ont fait doivent encore être ébahis aumoment ou ils ont compris la frontière entre le jeu vidéo et le réel (tout comme le fameux "voir fréquence au dos du CD").

Le combat contre Mantis : une réponse aux détracteurs du jeu vidéo, tout simplement brillant.

Liquid Snake, Big Boss, Gray Fox, Solid Snake, Revolver ocelot : ces personnages vont être les pièces de puzzle de cette saga qui devient passionnante.

Liquid Snake, le "raté"?

Pour la première fois, et la dernière, Mr Kojima nous donne le choix entre deux fins basées sur une action effectuée dans le jeu.

Cette bonne idée, s'ajoute à l'excellente rejouabilité du titre : munitions illimitées, camouflage optique, costume d'agent secret, costumes différents.Ces atouts offrent un plus non négligeable à l'expérience du jeu.

On peut reprocher aujourd'hui à l'opus PSX l'inexpressivité labiale des personnages ainsi qu'une impossibilité de viser, problèmes résolus dans sa version Gamecube qui malheureusement n'a pas la maniabilité sans faille de la Dualshock, ce qui pose des problèmes d'ergonomie pour viser.

Le doublage française est  également totalement surjoué sur PSX (VOST sur Gamecube) faisant passer Snake pour un Rambo dénué de subtilité. Tel Ken le survivant il faut des lors le prendre au second degré, sous peine de dénaturer l'aspect infiltration. Le mythique"non, je ne peux pas le faire" à la fin du jeu fait quand même son petit effet...

(Cf à partir de 7')Un exemple de ce doublage français assez pathétique...

Le rythme du second CD est aussi à polémique, heureusement il est sauvé par ce brillant retournement de situation final.

Mr Kojima accède au rang mythe dans le domaine du jeu vidéo pour l'avoir influencé en alliant désormais cinéma et jeu vidéo... Pour le meilleur et (ou) pour le pire?

 

To be continued;)