Crédits photo : Kazuhiro Nogi/AFP

Il est à la fois intéressant et surtout atterrant de le voir survoler un sujet dont il se dit passionné alors qu'il le traîte avec une méconnaissance proche du mépris. M. Attali revient en effet sur l'étymologie du mot "console", évoquant des avatars en 3D répondant aux moindre de nos désirs (nous "consolant"). Au passage, il semblerait qu'il fasse allusion au projet "Milo" présenté par Peter Molyneux à l'E3 2009, mais sans en donner le nom.

Enfin, il compare également cette technologie à un miroir de son utilisateur, miroir face à sa solitude...

Qu'il est navrant d'entendre de telles approximations. M. Attali en est resté à une vision du joueur seul face à son écran. Or, cela fait belle lurette que le jeu ne se pratique plus en solitaire. Il y a toujours eu des titres permettant à au moins deux personnes de s'affronter ou d'avancer côte à côte, et ce depuis Pong ! De plus, les années 2000 nous ont quand même apporté Internet et la possibilité de jouer en réseau avec des dizaines de personnes. Bien sur, on pourra objecter que dans ce dernier cas, le joueur est encore seul face à son écran, mais combien de membres de guildes virtuelles ont fini par se rencontrer dans la "vraie" vie ? Sans parler de la wii, qui a ouvert le monde du jeu vidéo aux casuals autour de titres résolumment pensés pour le multi, on pensera à Wii Sports entre autres.

M. Attali, sous couvert d'être féru de nouvelles technologies, tire à boulets rouges sur le jeux vidéo, et ce, sur l'antenne d'une grande radio. Ce monsieur a quand même été le sherpa de François Mitterrand et, plus récemment, en 2008, M. Sarkozy lui a confié une mission en le plaçant à la présidence de la Commission pour la libération de la croissance française. C'est un intervenant écouté et estimé sur la scène mondiale dans tous les domaines politico-économiques. Mais à l'écoute de cette chronique, on peut s'interroger quand au sérieux du personnage dans n'importe quel domaine, tant il semble méconnaître l'univers du jeu vidéo.

Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez écouter cette chronique ici (vers 3 min 15) et relire l'article que l'excellent IG Mag avait consacré à M. Attali dans son deuxième numéro.