Le film est le plus rentable de l'histoire du cinéma, ce dernier s'approchant peu à peu des 3 milliards de recettes. Mais au delà du succès économique, ce dernier divise aussi la communauté cinéphile. Trame naïve pour ne pas dire simpliste, personnages stéréotypés, mise en scène édulcorée, beaucoup de spectateurs n'ont pas été séduit par le blockbuster. Autant le dire toute suite, cette review ne sera pas une réponse à ces réserves. A mes yeux, Avatar est juste l'antithèse de ce que peut être un bon film SF.

 

Yggdrasil le fameux arbre ayant tant inspiré, de Seiken Densetsu à Avatar.

 

 

Pour autant, il m'a indéniablement marqué (4e visionnage, . D'abord de part son caractère d'étalon technique, repoussant les limites de tout ce qui avait été réalisé jusque là en terme d'animations 3D et de lien entre film et images de synthèse. Et puis, à travers sa vocation à toucher le public le plus large possible, c'est aussi un formidable melting-pot de tout ce que savent faire les cinéastes d'aujourd'hui. Oui Cameron a su synthétiser et se réapproprier une multitude de genres différents, puisant sans vergogne dans de multiples univers. 

 

 

 

Dans Starship Troopers les Marines sont sévèrement burnés. Et rappelle quelque peu le caricatural colonel d'Avatar.


 

 

 

Ainsi s'inspire t'il de Paul Verhoeven tant dans l'aspect très caricatural des marines rappelant furieusement Starship Troopers que dans ses mechas (hommages à Robocop?). Le réalisateur puise aussi allegrement dans sa propre filmographie, les détecteurs de mouvements évoque Alien 2, le colonel a des vrais aires de Terminator. Mais Cameron va volontairement élargir le propos SF en s'inspirant de la mythologie scandinave via l'arbre maison, transfuge de l'arbre monde Yggdrasil. Les Omatikayas ne sont jamais que des indiens new-age. La bluette sous de lancinants airs de flutes est  à la croisée des chemins entre Titanic et Pocahontas. Enfin on remarque aussi quelques emprunts à la vision écologiste japonaise (la forêt organique à la Mononoke / les kodamas, revoir aussi Mushishi). 

 

 

Les Kodamas, mignons petits esprits de la forêt de Mononoke. 

 

 

 

Finalement Avatar c'est donc un peu tout ça. Un film SF un peu bâtard, destiné à plaire au grand public. Une pincée de Verhoeven aliénée par du Hakuna Matata made in Disney. Et pour moi la mayonnaise, pourtant à première vue furieusement indigeste, prends sans aucun problème. Talent du Mr au commande oblige. On se retrouve alors à admirer le réalisateur virtuose surfer sur les grandes problématiques du moment, réussissant à faire sienne la détestation que les occidentaux ont désormais d'eux mêmes... Colons sans scrupules, dingues de la gâchette, peuple matricide... L'être humain n'aura jamais été aussi infâme dans un film de cet ampleur. Peut être qu'à cet égard le film marque un tournant...

 

 

La pseudo review en vidéo (vous noterez la qualité du cadrage, de la mise en scène et du commentaire) :

 

 

 

Note: vous pourrez retrouver si vous le souhaitez à cette adresse l'ensemble de l'oeuvre de Mr Moustache : https://www.gameblog.fr/blogs/keidjin/