De BrokenElfen

 

La moustache inspire.

Mario second ?

Petit voyage dans le temps, hop, vous voici en 1999. Le studio de
développement Naughty Dog est en forme, notamment grâce à la série Crash Bandicoot, déjà célèbre jeu de plates-formes sur la console de Sony.
Garni de trois opus très appréciés aussi bien par la critique
professionnelle que par les joueurs, le studio décide de changer
quelques ingrédients de la recette du marsupial tourbillonnant. D'un
coup, la lumière fut. Pourquoi la mascotte de Sony n'avalerait pas le
même bitume que son homologue « Nintendien » ? Notre célèbre moustachu a voyagé de la plate-forme à la course/action avec un franc succès
critique et commercial. Il y a de quoi donner de bonnes idées, non ? Et
paf, ça a fait des Chocapic. Enfin, Crash Team Racing. Plusieurs studios ont tenté l'aventure et ont crevé leurs pneus. C'est la raison pour
laquelle ce titre est perçu d'un mauvais œil de prime abord, et qu'un
relatif « Hum, faut voir » est de mise. Et bien, je vous propose ici de
voir cela en détails justement. Let'ssss gooooooo !

 

Drame & révélations

Crash Team RacingLa galette est insérée dans notre cher four grisonnant. On se
demande s'il nous ont massacré ou non cette série qui est si chère à
tant de joueurs. L'introduction rassure : l'humour et l'invraisemblance, le rendu coloré et la moue débile du héros restent intacts.
L'extra-terrestre Nitrous Oxide ou N. Oxyde pour les intimes est très
joueur. Il lance un défi aux plus grands coureurs de kart de la Terre et annonce que s'ils échouent, il fera de notre planète bleue un parking
géant. Le plus dur était d'y penser, je présume. Crash, Coco et leurs
amis répondent à l'appel. Attention, ils ne sont pas les seuls.
Mesdames, messieurs, pour la première fois à l'écran, les supers vilains Neo Cortex & Cie vont collaborer avec les marsupiaux face à
l'ennemi commun. Hé oui, Cortex se demande comment il pourra conquérir
le monde s'il appartient déjà à quelqu'un et surtout, si ce monde n'est
qu'un vaste parking. Ainsi, vous voilà libre d'incarner qui vous
souhaitez pour boucler le mode Aventure et montrer à Oxyde qu'il n'est
qu'une tanche.


Ce que le moteur a dans le ventre

Crash Team Racing

Écran titre. Direction le mode Aventure. A ce niveau, on remarque
que les personnages n'ont pas les mêmes caractéristiques. En fait, il
existe quatre profils différents. Les petits personnages très maniables
sont néanmoins les moins puissants. Le strict inverse se retrouve chez
les lourdauds. Ensuite, Coco et N. Gin ont les karts dotés de la
meilleure accélération mais d'une puissance et d'une maniabilité
moyenne. Plus précisément, lorsqu'on prend un virage, le degré d'angle
varie selon les personnages. Enfin, l'inévitable juste milieu à la
chose, la Suisse de cet opus est symbolisée par Crash et Cortex avec
leur kart aux caractéristiques moyennes dans les trois domaines. Le mode Aventure est sensiblement pompé sur Diddy Kong Racing de la Nintendo
64. Vous allez devoir terminer premier de toutes les courses d'une zone
pour avoir accès à la zone suivante. Une fois votre impartiale
suprématie exercée sur l'ensemble des parcours, Oxyde daignera poser le
regard sur vous et vous proposera le duel qui scellera le destin de la
planète... Mais non, n'ayez pas la pression, tout va bien se passer. Ce
mode propose différents défis. Après avoir terminé une zone, il est
possible de refaire les circuits de la dite zone afin de débusquer les
lettres C, T et R et d'empocher par cette occasion un jeton coloré.
L'autre défi est une course contre la montre made in Crash 3 avec des
caisses à détruire qui permettent de geler le chrono, indispensable pour obtenir la version platine ou même dorée de la relique. Premier
circuit. On chauffe le kart pour ne pas louper le traditionnel départ
canon et c'est parti. C'est coloré, c'est narquois, c'est rigolo et
c'est fichtrement intéressant à jouer. Je m'explique. Visuellement
d'abord, on retrouve la patte graphique et le level design des
précédents opus pour notre plus grand plaisir et ce n'est pas si vilain. Ainsi, si pour vous, les environnements enneigés, la jungle, la plage,
les châteaux, les égouts et j'en passe vous manquent, « viendez » donc ! Les circuits font également directement échos aux personnages comme le
Col Polar ou la Pyramide Papu (Papu Papu est un boss du premier opus).

 

A l'assaut ! 

Crash Team RacingOn roule et on entend le rire sadique de l'adversaire venant de
nous doubler. Vite, esquivez cette caisse de nitroglycérine prête à vous exploser au museau, malheureux ! Mesquin me direz-vous ? Voilà pourtant un des intérêts du concept. On se ne contente pas de tracer la route,
tête baissée, pour doubler tout le monde, non mes chers amis. Il faut
aussi et surtout entraver la route des adversaires, user de roquettes à
tête chercheuse, de bombes mais aussi déposer subrepticement et
intelligemment des fioles empoisonnées ou autres explosifs sur le
parcours. Je vous conseille de déposer votre colis sur un accélérateur
ou juste derrière une caisse bonus, effet garanti. L'objectif étant de
ralentir l'adversaire pour améliorer sa propre place. C'est presque
philosophique. Le petit détail bien pensé est que les objets
récupérables dans les caisses bonus parsemées sur le parcours s'adaptent à la place que l'on occupe dans le classement. Imaginez que vous êtes
dernier au moment où vous roulez sur une caisse bonus (ne perdez pas
espoir, il reste deux tours). A cet instant, il est très probable que
vous obteniez un item réveil qui est une des meilleures armes du jeu car elle ralentit absolument tous les autres participants durant quelques
secondes. De quoi revenir aisément dans le classement. Une telle arme
n'apparait jamais si vous êtes premier. Notez que sur le parcours, un
autre type de caisse fournit des pommes. Collectées jusqu'au nombre de
dix, ces pommes permettent d'améliorer les objets. Ainsi, la durée
d'action du réveil sera allongée, les roquettes seront plus rapides, les bombes auront une déflagration plus étendue, etc.

 

La recette de la victoire 

Crash Team RacingCommençant à voir Tiny s'installer confortablement sur son
fauteuil de premier, je me dis qu'il est temps de réagir autrement que
part les armes. Que ce kart nous montre de quoi il est capable ! En
effet, si l'on se contente de négocier les virages gentiment et
d'utiliser uniquement les bonus pour avancer, vous vous apercevez que
les niveaux moyen et difficile vont être très corsés. J'use et abuse des dérapages contrôlés afin de mieux négocier les virages et on remarque
qu'à ce moment là, une jauge en bas de l'écran se remplit d'abord de
vert puis déborde en rouge. Moyennant un petit réflexe très rapidement
assimilable (appuyer sur L1 ou R1 quand la jauge est rouge ou quand la
fumée du kart est noire, peu importe le repère), il est possible de
bénéficier de boosts gratuits et triples ! Ce système vient directement
de Mario Kart mais il s'avère ici, plus efficace, plus identifiable et
plus facilement réalisable. C'est bien simple, ce système est pour moi
LE détail qui fait que le jeu possède un superbe gameplay. Comprenez par là que si le jeu n'intégrait pas cette triple accélération, on
s'endormirait avant d'avoir terminé ne serait-ce qu'un circuit. Le but
du jeu est de placer un maximum de ces boosts sur chaque virage. Une
fois cette technique assimilée, le jeu gagne sensiblement en tactique et en sensation. En effet, avec la vitesse engrangée par ces
accélérations, de nombreux raccourcis vous sont désormais ouverts. Voilà que vous gagnez en vitesse avec ces boosts et qu'en plus de cela, vous
allez pouvoir prendre des raccourcis, ce qui va davantage faciliter
votre avancée. Elle n'est pas belle la vie ? Rajoutez à cela,
l'accélération apportée par les flèches sur le sol de nombreux tracés,
celle donnée par les items bonus ou encore le surplus de vitesse obtenu à l'atterrissage d'un saut (en appuyant sur L1 ou R1 au sommet d'un
tremplin). Vous obtenez alors un jeu de course vraiment dynamique, le
tout restant servi avec une animation ne souffrant d'aucune baisse de
framerate. Saupoudrez le tout avec l'action et la tactique évoquée plus
haut par le biais des armes et des pièges. Il n'y a plus qu'à déguster.
Cerise sur le gâteau, l'environnement sonore agrémente la vitesse par
des sons de moteur semblables à des voitures téléguidées. Les musiques
sont dans la veine des précédents Crash, rythmées et rigolotes comme
tout.

 

C'est encore meilleur à plusieurs 

ICrash Team Racingmaginez un tel potentiel amputé d'un mode multijoueur. Je vous
rassure, ils n'ont pas osé. Au contraire, nous sommes gâtés et nous
bénéficions de ce qui se fait de mieux en la matière. On ne remerciera
jamais assez Mario Kart. Jusqu'à quatre joueurs, le titre permet de se
tirer la bourre sur les circuits des modes solo. On peut choisir de
jouer entouré de l'ordinateur (si on est deux, pas plus) ou de rester
entre amis. La petite perle du multijoueur s'appelle le mode Bataille.
Il s'agit de véritables combats à quatre maximum durant lesquels il va
falloir canarder et/ou piéger l'adversaire plus de fois que lui ne se
dépatouille contre vous. Ces terribles affrontements ont lieu dans des
arènes fermées, elles aussi thématisées selon l'univers Crash. Ce mode
est très paramétrable : choix des armes disponibles durant la bataille
(les triples roquettes à tête chercheuse sont une honte sans nom !),
conditions de victoire (nombre de coups portés ou le temps), la couleur
des personnages et le lieu de l'enterrement. Pour peu que vous ayez un
ami motivé, ce mode permet d'honnêtes parties de franches camaraderies.
Simulation :

- « Haha, tu vas te prendre ma roquette qui te fonce droit dans ta face ! T'vas regretter d'être né, moi j'te le dis. »

- « Hé non t'es owned car j'utilise Aku Aku, le masque qui me rend invincible et comme ça, je te fonce dessus. Serre les fesses mon pote.»

- « Même pas. Ton masque ne dure pas éternellement, et voilà que
tu t'es pris la fiole que j'avais déposée derrière cette caisse. S'pèce
de noob ! »


La note du chef

Crash Team Racing est vraiment un bonne pioche. Irrésistiblement
fidèle à l'univers de la série, le soft bénéficie d'une durée de vie
plus qu'honorable si on souhaite bousculer les pourcentages du mode
Aventure et surtout grâce au multijoueur étoffé de deux modes de jeu
distincts. Une fois les dérapages et les boosts maitrisés, le gameplay
révèle toute sa profondeur, ce qui propose au joueur de nouvelles
perspectives, de meilleures sensations et finalement, un plaisir de
jouer accrue. Bravo à Naughty Dog car rares sont les copies de Mario
Kart aussi bonnes que l'original. Nous regretterons simplement que la
société n'ait pas agrémenté cette recette bien rodée d'éléments vraiment nouveaux.

Broken Elfen, rédacteur de sociopads.com